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Bioéthique

Fécondation in vitro à trois parents

Extrait d'un article de Pierre-Olivier Arduin dans La Nef :

N"Le Dr Mitalipov n’est pas un inconnu en matière de bricolage reproductif
puisqu’il est aussi l’un des inventeurs des « fécondations in vitro à
trois parents », une nouvelle technique visant à éviter la transmission
de maladies génétiques mitochondriales. Il utilise pour cela l’ovule
d’une donneuse dont il retire le noyau mais en conservant son ADN
mitochondrial, y introduit les 23 chromosomes prélevés dans un second ovule issu de la future mère et
procède à la fécondation avec un spermatozoïde du père
. L’enfant
partagera ainsi son ADN avec trois parents génétiques même si c’est pour
une part plus faible en ce qui concerne la donneuse d’ovule. Mitalipov
attend le feu vert de la Food and Drug Administration (FDA), l’agence
américaine des produits alimentaires et des médicaments, pour procéder à
la réimplantation d’un « embryon à trois parents » tandis que la Human
Fertilisation and Embryology Authority (HFEA), l’équivalent britannique
de notre Agence de la biomédecine, étudie également son autorisation
pour les premiers couples anglais.

Comme on l’a compris, ces
techniques sont très consommatrices en cellules sexuelles féminines,
matière première indispensable pour produire en nombre des embryons in
vitro. Pour réussir son clonage, Mitalipov a dû rémunérer jusqu’à 7000
dollars ses donneuses pour disposer d’un large choix de gamètes
féminins
, une pratique qui ne soulève pas la moindre objection éthique
aux États-Unis. Quant aux chercheurs travaillant au Royaume-Uni, ils ont
désormais le droit de s’affranchir de cette contrainte en recourant au
clonage hybride entre espèces qui revient à injecter les 46 chromosomes
humains dans un ovule de vache ou de lapine
. Parce que l’ADN
mitochondrial est dans ce cas d’origine purement animale, le produit
obtenu est un embryon chimérique humain-animal appelé cybride
. Là
encore, Dignitas personae a anticipé et condamné dès 2008 ce procédé qui
« nuit à l’identité spécifique de l’homme » et constitue une offense «
inacceptable » à la dignité humaine."

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