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Culture de mort : Avortement

Faire le deuil de l’enfant à naître : une nécessité

B Une association aide les parents de bébés mort-nés ou ayant dû subir une interruption médicale de grossesse tardive. Depuis un an, une cérémonie a été mise en place par les services funéraires de la ville de Paris, pour toutes les familles qui n’ont pas pu organiser de cérémonie funéraire après la perte de l’enfant qui ne vivra pas. L’inhumation dans les jours suivant le décès (comme on le ferait pour un adulte) n’est une obligation que pour les bébés qui sont nés puis décédés, pas pour ceux qui sont nés morts. Caroline Lemoine a fondé en 2003 l’association Petite Emilie, du nom du «bébé» d’une autre femme, mort à vingt-deux semaines moins quatre jours. Considérée comme un «déchet anatomique», Emilie n’avait donc pas eu droit à des obsèques.

Caroline, à 25 ans, en 2002, a avorté d'un enfant de 22 semaines et quatre jours en raison d’une anomalie chromosomique léthale. Son Rémy est pris en charge par l’hôpital : crémation puis cendres dispersées au carré du souvenir de Thiais. Début d’un deuil douloureux.

«j’ai voulu être sûre, et j’ai contacté Saint-Vincent-de Paul. Après plusieurs mois, en juin, j’apprends la vérité : Le corps de votre fils est encore là, me dit-on, et bizarrement j’étais contente, j’allais pouvoir faire une cérémonie, des photos, lui donner un doudou».

L’équipe de la chambre mortuaire de l’hôpital lui fait des empreintes de la petite main de son fils, qu’elle garde dans son portefeuille : 3,5 cm en grandeur nature sur un bout de papier en noir et blanc. En juillet 2005, c'est le scandale des 350 corps de «fœtus», «nouveaux nés», «bébés» conservés dans des conditions indignes à Saint-Vincent-de-Paul. Caroline découvre : «Mon fils avait été gardé dans un Tupperware pendant trois ans.» Bouleversée, elle dit qu’il faut «nous considérer comme des parents, on sort de la clinique après un vrai accouchement, dans un silence terrible, parce que personne n’ose rien dire». 

Personne n'ose rien dire, comme pour toutes ses femmes qui souffrent d'avoir avorté un jour.

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7 commentaires

  1. Je comprend mal !
    Cautionnez-vous cet amalgame entre interruption médicale de grossesse et deuil périnatal ?
    Voir mon commentaire récent à votre autre post :
    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2010/12/france-cet-enfant-officiellement-mort-avant-de-na%C3%AEtre.html
    [En fait, ce besoin de faire le deuil d’un enfant mort est général, et non pas réservé à l’enfant né-mort ou à l’avortement, qu’il soit médical ou soit-disant volontaire. MJ]

  2. Monsieur Janva,
    Mes paroles vont peut-être paraitre dures pour certains parents qui sont en fait trompés et à qui je demande pardon, mais je parle d’une réalité qu’on ne peut cacher.
    Cette association je la connaissais sans me rappeler son nom, et c’est exactement ce que je dénonçais dans mon commentaire du 28 décembre.
    Même s’il y a bien sûr des parents sincères et réellement innocents, il s’agit d’une entreprise de désinformation sur la réalité de l’IMG et du syndrome post avortement. Amalgamer l’IMG avec la mort périnatale c’est se servir de cette dernière comme d’un paravent qui n’a pour but que de déculpabiliser après le meurtre d’un enfant. D’ailleurs je crois qu’on ne s’intéresse à ce “deuil” que depuis que la mort par IMG est devenue plus fréquente que la mort in utero de cause naturelle.
    Le livret publié par l’association et préfacé par Xavier Bertrand s’intitulait simplement au début “Interruption Médicales de Grossesse : toutes les questions que vous vous posez” puis est devenu “Interruption Médicales de Grossesse et deuil périnatale”. Sa présentation sur le bon de commande est sans ambiguïté : “Conseils aux parents pour les aider tout au long de leur IMG : les informer de la législation et du devenir du corps de leur enfant, créer des sou­venirs de la grossesse et de leur bébé, appré­hender la période de deuil, aborder la grossesse suivante etc… ”
    Il y a aussi ce livre pour enfants «Léa n’est pas là».
    “Anne-Isabelle et David Ariyel, adhérents de l’association, ont rédigé, en référence à leur histoire, un livre sous forme de conte à l’atten­tion de la fratrie expliquant le départ prématuré d’une soeur suite à une IMG.”
    En fait je pense que ce sont les mêmes qui parlent de “bébés anges” pour les enfants avortés, organisent pour eux des funérailles et éditent de beaux faire-parts, présentent leur deuil ainsi : http://www.creations-artisallan.com/portraits/portraits_anges/nora.php (l’IMG de Nora est raconté sur le site) ou ainsi : http://www.images-de-soi.fr/memoiresvives/index.html , s’émeuvent du sort réservé au corps des fœtus à Saint-Vincent-de-Paul ou au cimetière de Salles, et s’indignent lorsque Phillipe ISNARD montre à leurs ados vivants la réalité de ce qu’ils ont fait à leur frères et soeurs.
    Peut-on soutenir à la fois ce professeur et cette association ?
    Auriez vous l’idée de tuer votre belle-mère puis de mettre en scène ses funérailles pour faire votre deuil ? Et bien c’est ce que je crains qu’il arrive un jour : une association pour organiser les funérailles civiles et le deuil des proches après une euthanasie. Je parie que, bien entendu, pour faire bonne figure, ses services n’exclurons pas les vieillards mort naturellement !

  3. tout à fait d’accord avec jcm.Il s’agit bien là d’avortements volontaires particulièrement odieux puisque perpétrés sur des souvent déjà âgés et parfois déjà viables au nom d’un eugénisme que le salon est ordinairement toujours prompt à dénoncer

  4. Veuillez m’excuser j’ai écrit salon au lieu de salon beige

  5. A Michel Janva,
    JCM n’a pas tout à fait tort à mon sens : il me semble en effet qu’il peut y avoir une grande ambiguïté à faire le deuil de son enfant mort quand il aurait pu vivre, ou vivre plus longtemps sans détriment de la santé de la mère, et quand on fait cela comme le font des parents qui n’ont ni de près ni de loin collaboré à la mort de leur enfant.
    J’avais fait mention il y a quelques mois d’une amie qui s’était suicidée. Quelques proches amis avaient appris à cette occasion qu’elle avait avorté dans sa jeunesse, ce qui avait vraisemblablement contribué à sa conversion au catholicisme.
    Néanmoins, alors que son moral se dégradait et qu’elle aspirait à la mort, voire à mettre fin à ses jours, elle a commencé par venir de moins en moins fréquemment à la chapelle “Saint-Pierre” que nous fréquentions, pour se rendre de plus en plus à la cathédrale. La raison s’en est révélée malheureusement très simple : le discours y était plus laxiste, la doctrine plus floue, et lorsqu’elle fit une “Healing Retreat”, elle entendit parler de ce qu’elle retrouverait un jour le bébé qu’elle avait sacrifié, et rien n’étant clairement condamné, alors même qu’elle faisait clairement part de son désir et presque son intention de se suicider – on ne parlait que d’une vague miséricorde, absolue – elle résolut de se donner la mort.
    Et cette mort fut terrible, qu’elle prépara, et pour laquelle elle refusa un enterrement chrétien…
    Je revois le prêtre diocésain qui dirigeait ces retraites, qui vint néanmoins à titre personnel à son enterrement où n’était venu que le tout petit nombre des intimes. Il a été incontestablement d’une grande “gentillesse”, mais son discours était des moins clairs…
    Il n’était question que de rédemption, de lumière, de miséricorde, dans l’esprit du “pour le salut de tous”.
    J’en garde un souvenir terrible…
    Je ne peux m’empêcher de penser que mon amie serait probablement encore en vie si elle avait entendu un discours ferme et doctrinalement clair, ce qui n’aurait guère signifié nécessairement des paroles dures…
    Que la nature ait besoin de faire le deuil d’un bébé perdu, c’est certain pour tout le monde, mais il me paraît très dangereux pour les parents de leur proposer de façon anodine une cérémonie semblable à celle des parents qui jusqu’au bout ont assisté et entouré leur enfant, de tout l’amour dont ils étaient capables, alors que l’on devrait les aider à prendre conscience, pour leur enfant et pour eux-mêmes, de la paix intérieure qu’apporterait l’accueil de cet enfant… pour le temps voulu par la Providence.

  6. Bonjour,
    Je ne comprends pas bien les commentaires précédents. Etant donné que nous vivons dans le monde dans lequel nous vivons, ces cérémonies qui reconnaissent la dignité humaine des enfants à naitre ne sont-elles pas quelque chose de positif, susceptible de faire évoluer la mentalité ambiante ?

  7. @ manu
    oui elles font évoluer la mentalité ambiante… dans le sens de la banalisation de l’avortement ;
    puis, comme je le prévois, dans le sens de la banalisation de l’euthanasie qui sera considérée au même rang que la mort naturelle des vieillards ou des grands malades.
    Désolé mais je n’ai pas vu chez cette association de mise en garde contre le rsque de remord après le choix terrible de tuer son enfant. L’IMG y est présentée comme inéluctable face à son handicap et les parents comme des “victimes” d’un deuil auquel ils sont étrangers
    Et puis cela revient à dire : “voyez comme on les respecte après leur mort, vous voyez bien qu’on est plein d’humanité en pratiquant l’euthanasie ou l’IMG. C’est quand même une décision qui fut réfléchie, difficile à prendre, on souffre aussi, nous aussi on doit être aidé à faire notre deuil…”.
    Belle confusion des esprits en perspective !

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