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L'Eglise : Benoît XVI

Face à la virtualité, redécouvrir le silence et la solitude

Extraits de l'homélie de Benoît XVI, hier, lors des vêpres à la chartreuse. Après avoir parlé du silence et de la solitude :

"Le progrès technique, en particulier dans le domaine des transports et de la communication, a rendu la vie humaine plus confortable, mais aussi plus agitée, parfois convulsive. Les villes sont presque toujours bruyantes: rarement on y est dans le silence, parce que le bruit de fond est toujours présent, dans certaines zones même la nuit. Dans les dernières décennies, ensuite, le développement des media a développé et amplifié un phénomène qui se profilait déjà dans les années soixante: la virtualité, qui risque de dominer la réalité. De plus en plus, même sans s'en rendre compte, les gens sont plongés dans le monde virtuel, en raison de messages audiovisuels qui accompagnent leur vie, du matin au soir. Les plus jeunes qui sont déjà nés dans cette condition, semblent vouloir remplir de musique et d'images chaque instant vide, comme par peur de resentir, justement, ce vide. C'est une tendance qui a toujours existé, surtout parmi les jeunes et dans les contextes urbains les plus développés, mais aujourd'hui elle a atteint un niveau tel qu'on parle de mutation anthropologique. Certaines personnes ne sont plus capables de rester longtemps dans le silence et la solitude.

J'ai voulu mentionner cette circonstance socio-culturelle, car elle souligne le charisme spécifique de la Chartreuse, comme un don précieux pour l'Eglise et le monde, un don qui contient un message profond pour notre vie et pour l'humanité toute entière. Je résumerais ainsi: en se retirant dans le silence et la solitude, l'homme, pour ainsi dire, s'«expose» au réel dans sa nudité, s'expose à ce «vide» apparent que j'ai mentionné avant, pour expérimenter au contraire la Plénitude, la présence de Dieu, de la Réalité la plus réelle qui soit, et qui est au-delà des dimensions sensibles. C'est une présence perceptible dans chaque créature: dans l'air que nous respirons, dans la lumière que nous voyons et qui nous réchauffe, dans l'herbe, dans les pierres … Dieu, Creator omnium, traverse toute chose, mais il est au-delà, et justement pour cela, il est le fondement de tout. Le moine, en laissant tout, pour ainsi dire «risque»: il s'expose à la solitude et au silence pour ne rien vivre d'autre que de l'essentiel, et justement en vivant de cet essentiel, il trouve aussi une profonde communion avec ses frères, avec tout homme."

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