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Europe : politique

Eurofédéralisme : 2 traités qui violent le traité de l’UE

Lu dans Daoudal Hebdo :

M"L’Assemblée nationale a voté le 21 février le « projet de loi autorisant la ratification de la décision du Conseil européen modifiant l’article 136 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne en ce qui concerne un mécanisme de stabilité pour les États membres dont la monnaie est l’euro » (ouf…), et le « projet de loi autorisant la ratification du traité instituant le mécanisme européen de stabilité ». Ces textes ont été votés dans l’indifférence générale. Une indifférence voulue et cultivée. Si certains citoyens voulaient vraiment savoir de quoi il s’agit, on leur dira qu’il s’agit simplement d’officialiser ce qui se fait déjà, à savoir l’aide des pays européens à un pays en difficulté. Le principe de cette aide n’est évidemment pas contestable, et le mécanisme est une affaire purement technique. Circulez, il n’y a rien à voir…

Or il s’agit de deux traités. Et de deux traités qui modifient radicalement la construction européenne, du moins telle qu’elle était définie dans les textes jusqu’à présent. Et comme ils modifient radicalement la construction européenne, on ne va surtout pas demander l’avis des citoyens, l’avis des peuples, l’avis des nations dépouillées de leur souveraineté. Laissez faire ceux qui savent : les parlementaires qui sont prêts à toutes les lâchetés, à tous les reniements, à tous les abandons de souveraineté pourvu qu’ils aient leur traitement en fin de mois et une belle retraite assurée. Pour instituer un mécanisme d’aide aux pays en difficulté, il faut en effet un premier traité qui modifie le traité européen, et un second traité qui institue le mécanisme. Pourquoi? Parce que c’est quelque chose qui est contraire au traité européen. Comme chacun le sait, le « mécanisme » existe déjà, et on l’a déjà fait fonctionner, deux fois, pour la Grèce. En faisant cela, on a violé ouvertement le traité de l’Union européenne, comme le reconnaissait Christine Lagarde. Et pour éviter les violations perpétuelles, on régularise la violation par un traité modifiant le traité. En effet, le traité de l’Union européenne (du traité de Rome au traité de Lisbonne) interdit que les pays membres viennent, en tant que tels, et en groupe, au secours d’un pays en difficulté financière. Parce que s’il en est ainsi, on n’est plus dans une Europe de nations souveraines, on est dans une Europe fédérale. Le « mécanisme européen de stabilité » est le premier traité techniquement fédéral de l’histoire de la construction européenne. Et on le fait passer grâce à la crise. Ce crime contre les nations ne soulève aucune contestation parmi les peuples, puisqu’il est travesti en geste d’altruisme, de solidarité européenne."

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3 commentaires

  1. Le conseil constitutionnel de la république français n’est sans doute pas compétent pour déclarer si ce vote est contraire ou non à la constitution. Par contre pour déclarer la loi sur le génocide arménien contraire à la constitution mais pas un autre génocide, il l’est.
    Dans un autre temps l’on aurait parler de l’arbitraire des hautes instances de l’État, voire de leur inutilité…

  2. Plutôt une Europe confédérale

  3. Y. Daoudal a toujours des analyses très pertinentes sur tous ces sujets qu’il est quasiment seul à donner. Merci à lui et à son DH.

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