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Culture de mort : Eugénisme

Eugénisme : la hiérarchisation des fœtus

Le 21 mars sera la troisième journée internationale de la trisomie 21. A cette occasion, Bruno Deniel-Laurent, journaliste, publie une ouvrage intitulé "Eloge des phénomènes – Trisomie: un eugénisme d'Etat", aux éditions Max Milo. Il répond à Gènéthique

"J’ai simplement la conviction que le sort réservé aujourd’hui aux fœtus porteurs d’un chromosome surnuméraire, massivement victimes d’interruptions médicales de grossesse (IMG), annonce la généralisation des ravages eugénistes de demain. D’une certaine façon, l’hypocrite aversion dont ils sont aujourd’hui les victimes n’est que le prototype des gigantesques procès en légitimité qui seront demain dressés contre tous les humains génétiquement "imparfaits".

96 % des fœtus trisomiques détectés sont éliminés dans le ventre de leur mère. C’est un chiffre qui devrait tous nous ébranler. Ce processus mortifère n’ayant – à ma connaissance – pas tendance à diminuer, il est un scandale de chaque jour, et il est donc « urgent », en ce sens, de le dénoncer ou au minimum de l’interroger.

Mais il y a "urgence" pour une autre raison : vous savez que l’ADN tisse maintenant sa toile dans le champ du dépistage prénatal, justifiant son emploi par le fait que les tests génétiques dits "non-invasifs" sont moins brutaux que l’amniocentèse, responsable chaque année de nombreuses fausses-couches. Mais il me semble qu’il convient de ne pas s’ébahir naïvement devant ce "progrès" puisque par lui la hiérarchisation des fœtus va devenir chaque jour plus subtile et, qui sait, ce seront peut-être dans un futur plus ou moins proche les malentendants, les hémophiles, les sclérosés, les becs-de-lièvre ou les diabétiques que l’on décidera d’éliminer dans les utérus. J’ai la faiblesse de croire que sans l’affirmation radicale de certains principes éthiques, nos descendants seront obligés de vivre à Gattaca ou dans un cauchemardesque "meilleur des mondes".

"J’ai parfaitement conscience que l’utilisation de ce mot, "eugénisme", peut paraître excessive pour certaines personnes. Mais dans un pays – le nôtre – où j’ai l’impression que nous vivons sous la contrainte permanente d’une novlangue qui nous empêche de nommer les choses, il faut bien redonner aux mots leur véritable sens : quel autre nom sinon celui d’eugénisme peut-on donner à une politique qui provoque la suppression de 96 % des fœtus trisomiques dépistés ? Quels que soient les termes utilisés pour nommer ce processus – "infanticides" pour certains, "interruptions médicales de grossesse" pour d’autres –, on ne peut nier qu’une population humaine distincte, caractérisée par l’existence d’une particularité chromosomique, est expressément l’objet en France d’une politique de sélection et d’élimination pré-natales. Je ne peux m’y résoudre. […]"

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