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Bioéthique

Etats-généraux de la bioéthique : un bilan décevant

De Pierre-Olivier Arduin :

"Très attendu, le rapport final des états généraux de la bioéthique a été officiellement publié et mis en ligne le 16 juillet sur le site du ministère de la Santé. Sans surprise, l’« éthique de la discussion » a montré ses limites… […] le document final est pour l’essentiel le compte-rendu des trois forums citoyens mis en place au mois de juin […]. Ce qu’il fallait craindre s’est en partie réalisé. La majeure partie du rapport final qui clôt les états généraux de la bioéthique fait la part belle aux conclusions des trois jurys citoyens, occultant les autres sources de travaux et de réflexion pourtant encouragées à de nombreuses reprises par les autorités responsables pour alimenter l’ensemble de la démarche. […]

Plus profondément, d’où vient le sentiment de malaise éprouvé à la lecture de ce document ? Certainement de l’opposition lancinante qui en émane entre une éthique collective dite « citoyenne et républicaine » constituant « le point d’orgue », « la base essentielle de ce rapport », parée de tous les attributs des « Lumières » (p. 7 et 8) et une éthique de conviction souvent caractérisée comme « figée ». […] Alain Graf, rapporteur général des états généraux, n’y va pas par quatre chemins :

« Parce qu’ils n’ont pas été sélectionnés selon des critères de représentativité, les témoignages individuels diffusés sur le site des états généraux de la bioéthique ne sauraient être appréhendés de la même manière que les contributions issues d’un débat et d’une réflexion collective »

[…] C’est bien l’impression légitime d’avoir été quelque peu dupé qui domine à la lecture de l’analyse à l’emporte-pièce d’Alain Graf."

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7 commentaires

  1. C’est exactement ce qui se passe couramment avec le fameux “Comité National d’Ethique” : il n’y a aucune conviction commune, alors on prend le plus grand commun dénominateur, et on arrive à un résultat plat qui s’aligne sur la position la plus “tolérante”, entendez la plus dénuée de fondements et de convictions philosophiques.

  2. La vérité, fruit de la réflexion collective ? La morale, émanation des aspirations communes ?
    Socrate, Socrate…

  3. C’est exactement de que j’avais dénoncé lorsque j’avais laissé un commentaire sur le site, commentaire auquel j’avais reçu une fin de non-recevoir pour manque de sources.
    Sources que j’ai demandé au SB et que Michel Janva m’avait indiqué comment les retrouver via l’outil de recherche.
    Toutes les informations sur l’avancée de la recherche en matière de cellules souches étaient parfaitement inconnues des responsables du site en question.
    A lire les CR de M. Ardouin à propos des pseudo débats citoyens, les mêmes ignorances régnaient en maître parmis ceux qui étaient censés formés les dit jurys citoyens.
    Dès le départ, tout le système était truqué et bloqué. On voit encore une fois comment la censure s’effectue en France : si on parle avec le peuple de bioéthique, on n’en parle que dans un seul sens de pensée.
    Si les citoyens sont libres de penser, leur pensée n’est pas libre ! C’est beau de penser lorsque l’on ne dispose pas des informations nécessaires !
    C’est comme sortir une phrase de son contexte : on lui fait dire n’importe quoi.
    C’est cela la censure façon Lumières : interdire l’accès aux vraies informations mais faire croire au peuple qu’il pense librement.
    Cet article de M. Ardouin confirme ce que j’avais dénoncé auprès de l’ADV il y a 6 mois.

  4. Conclusion du chapitre sur internet dans le dit rapport :
    “Ces quelques éléments d’analyse montrent ainsi qu’il convient, pour le moins,
    d’appréhender avec circonspection les opinions exprimées sur le site.”
    Tout est dit !

  5. Sur la recherche sur les cellules souches, page 39 du rapport (p 41 du fichier pdf) :
    “Les citoyens ont notamment regretté n’avoir pas été assez informés de l’existence de ces alternatives.”
    Voilà, textuellement dans le rapport, la preuve du refus de liberté des pensées !

  6. Dimanche dernier il y avait dans l’émission du Jour du Seigneur , avant la messe , un reportagr qui expliquait assez bien pour quiconque les différentes possibilités et buts de la recherche sur les cellules souches.
    4 points de vue de chercheurs dont un prêtre, chercheur depuis 25 ans. A noter un chercheur nouvellement installé à Lyon apres avoir quitté la GB et qui s’est spécialisé sur les cellules issues du cordon ombilical par choix et refus de détruire la vie des embryons surnuméraires.
    Un reportage qui montre la diversité des opinions où le respect de la vie n’est pas majoritaire.
    L’un de ces chercheurs disant : “on sait quand s’arrête la vie , pas quant elle commence.”
    La tentation d’aller au plus facile , d’être “efficace” suffit à balayer bien des scrupules, fort timides.

  7. pouvait-on s’attendre à moins pire qu’un misérable éteignoir révolutionnaire bricolé en toute hâte pour dissimuler le rouleau compresseur du système utilitariste chauffé à blanc en coulisse, et prêt à tout écraser de sa science collective sans conscience?

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