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France : Société

Et si on parlait de la peine de mort

Eric Zemmour a essayé de briser le tabou en demandant, sur un plateau de télévision, au minimum, que le débat soit libre. Un jeune artiste s'est violemment opposé à lui en demandant…à ce qu'on "lui coupe la tête" pour clore cette tentative de débat.

Et pourtant certains s'interrogent comme Emmanuel Jaffelin qui écrit dans le Monde :

"Au XXIe siècle, enfermer quelqu'un dans une prison, ce n'est pas le punir : c'est agir par paresse et par prolongement d'un système archaïque, dépassé et inadapté aux sociétés postmodernes. L'abolition de la peine de mort réalisée par la gauche paraissait logique et sociologiquement inéluctable ; elle ne fut que paralogique et paradoxale. Il faut se rendre à l'évidence : le suicide tue plus dans les prisons que la peine de mort ne l'a jamais fait."

Est-ce à dire que la peine de mort comme peine maximale, même peu appliquée, pourrait rendre la vie carcérale moins pénible intellectuellement puisque par extension du raisonnement, il y aurait "pire" que la prison ? A condition de bien réfléchir aux risques d'erreurs judiciaires, la question mérite d'autant plus d'être posée que l'Eglise ne ferme pas la porte sur ce sujet :

"L’enseignement traditionnel de l’Eglise n’exclut pas, quand l’identité et la responsabilité du coupable sont pleinement vérifiées, le recours à la peine de mort, si celle-ci est l’unique moyen praticable pour protéger efficacement de l’injuste agresseur la vie d’êtres humains.

Mais si des moyens non sanglants suffisent à défendre et à protéger la sécurité des personnes contre l’agresseur, l’autorité s’en tiendra à ces moyens, parce que ceux-ci correspondent mieux aux conditions concrètes du bien commun et sont plus conformes à la dignité de la personne humaine.

Aujourd’hui, en effet, étant données les possibilités dont l’Etat dispose pour réprimer efficacement le crime en rendant incapable de nuire celui qui l’a commis, sans lui enlever définitivement la possibilité de se repentir, les cas d’absolue nécessité de supprimer le coupable " sont désormais assez rares, sinon même pratiquement inexistants " (Evangelium vitae, n. 56)." (Catéchisme de l'Eglise catholique n°2267)

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7 commentaires

  1. Je ne suis pas contre la peine pour le principe mais avec les hommes politiques que nous avons de nombreux opposants tomberaient sous la guillotine pour crime d’opinion dissimulé en autres choses.
    Outreau nous a montré que la justice n’est pas infaillible.
    De même, techniquement, tuer un tueur en série ne serait pas prudent tant qu’on est pas certain qu’il a avoué l’ensemble de ses crimes. Malheureusement les tueurs sont aussi des menteurs.
    Néanmoins bien sûr je comprends la colère de certains proches devant le meurtre d’un des leurs. Et il est vrai que la “conservation” en prison n’est pas toujours une solution de long terme, évidemment la libération non plus.
    C’est inextricable. Ce qui ne l’est pas c’est la gaminerie des politiques que l’affaire du sang contaminé n’émeut pas alors qu’ils crient au fachisme devant le désespoir d’une famille meurtrie qui demande vengeance.

  2. Le problème n’est pas la peine de mort, mais la perpétuité qui, en réalité, n’en est pas une.
    Nous avons tous en tête des exemples de condamnés à la perpétuité, remis en liberté après leur peine de sureté, et qui récidivent.
    [Si. La peine de mort a été supprimée d’abord. La perpétuité ensuite. Etc, etc…
    Un autre réel problème est la surpopulation carcérale mais c’est un autre problème.
    PC]

  3. Je me rappelle très bien le récit larvesque et répugnant du journaliste(sic) de Paris-Prout, avec photos à l’appui, qui décrivait le calvaire(resic) des malheureux Buffet et Bontemps menés à la guillotine. Plus pleurnichard et larmoyant, je n’avais jamais lu. La liquidation de ces crapules affolait les âmes(sic) sensibles(resic).
    Jacques Fesch avait tout de même une autre tenue.

  4. Il n’y a pas de réel problèmes de surpopulation carcérale!
    Nos édiles, trop civilisés, (décadents et fin de race, bien sur) n’osent plus utilisé les solutions simples et radicalement efficaces:
    J’en propose deux:
    1- peine de mort pour tout crime de sang.
    2- retour chez eux de tous les prisonniers étrangers, sans papiers etc. etc. …
    Le seul souci qu’il nous restera sera de savoir comment utiliser les prisons au trois quarts vides!
    Tout problème qui se pose aujourd’hui est le résultat du manque de courage politique et de détermination de ceux qui font de la politique, non pour le bien commun, mais pour satisfaire une énorme perversité cachée sous le prétexte d’humanisme.
    Mitterrand ( le vrai) les appelaient les frères La gratouille !

  5. Le but de la peine me paraît double.
    D’une part, protéger la société d’un individu dangereux, malhonnête, etc.
    D’autre part, faire expier au coupable son infraction aux lois de la société. Sur ce dernier point, il me semble que la situation actuelle n’est pas satisfaisante. Bien des SDF souffrent de conditions plus dures que celles prisonniers.
    Cependant, la peine de mort, avec ce qu’elle a de rapide et définitif, ne me paraît pas non plus adaptée.
    Je pense ainsi que la vraie expiation passe par la souffrance des travaux forcés. C’est-là me semble-t-il un juste moyen pour des coupables de s’acquitter de leur dette envers la société.
    Par ailleurs, je note que la DATAR ne pourrait que se réjouir de la réouverture du bagne de Cayenne. Enfin, si nos prisonniers réduisaient suffisamment de cailloux à l’état de sable pour permettre de lutter contre le désensablement de la plage de La Baule, ce serait fantastique.
    Lisa

  6. Curieusement plus personne ne donne la definition de la peine telle qu’elle etait enseignée lors de mes cours de droit penal; la peine a trois fonctions:
    – proteger la société
    – donner satisfaction à (aux) victimes
    – infliger une souffrance à l’auteur
    chacun appreciera l’ordre hierarchique dans lequel on doit ranger ces trois facteurs.

  7. On ne peut pas être contre l’avortement et l’euthanasie, et être pour la peine de mort. Toute vie est sacrée, y compris celle de celui qui commet un crime, aussi abject soit-il. Notre honneur de catholiques est d’être CONTRE TOUTES LES MISES A MORT. Dieu peut avoir un projet de rédemption pour un criminel. Fût il un ancien waffen ss ou un criminel en série. Repartons des Saintes Ecritures!
    Au livre des Lévites (19,15-16), le Seigneur nous donne l’ordre de ne pas tuer et de ne pas se venger : « Quand vous siégerez au tribunal vous ne commettrez pas d’injustices; tu ne favoriseras pas le puissant : tu jugeras ton compagnon avec justice. Tu ne réclameras pas la peine de mort contre ton prochain. Je suis le Seigneur. … Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » 
    N’OUBLIONS PAS NON PLUS QUE LA JUSTICE DES HOMMES EST LOIN D’ETRE PARFAITE (en cas d’erreur judiciaire, la peine de mort ne laisse aucune possibilité de revenir en arrière…)
    [C’est faux. Relisez le catéchisme de l’Eglise catholique, paragraphe 2267. La porte n’est pas définitivement fermée comme c’est le cas de l’avortement et de l’euthahasie…
    PC]

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