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Culture de mort : Euthanasie

En fin de vie, de nombreuses personnes vivent un combat intérieur spirituel

Odile Guinnepain, infirmière spécialisée en soins intensifs, fondatrice de l’association Serviteurs et priants, vient d’écrire une lettre ouverte pour alerter sur les dérives qu’entraînerait l’adoption du projet de loi Claeys-Leonetti. Elle répond à Présent :

"[…] Qu’entend le rapport par « sédation terminale » ?

Cela signifie que le patient est endormi jusqu’à sa mort. Actuellement, lorsque le personnel soignant sédate un malade en phase terminale, il le réveille régulièrement, pour voir où il en est et adapter les soins. Là, il n’y a plus aucun contrôle. Le malade est sédaté jusqu’à ce que mort s’en suive. C’est clairement de l’euthanasie déguisée.

Il y a sûrement des unités de soins palliatifs où les traitements ne sont pas administrés correctement et où les patients souffrent. Mais, dans ces cas-là, il faut prendre les moyens de développer les soins palliatifs et surtout de former le personnel.

Vous alertez également sur le fait que la proposition de loi ôte le risque du « double effet ». De quoi s’agit-il ?

Lorsque vous mettez en place un traitement pour soulager un malade en le sédatant, il existe toujours un risque que le patient meure consécutivement à l’administration de ce traitement. C’est le double effet. Cet effet n’est pas dû à une intention qui serait de donner la mort. C’est un risque qui existe et que l’on connaît. Pie XII, lorsqu’il s’est adressé aux médecins et aux soignants, en a parlé et a dit qu’il fallait prendre ce risque pour soulager le malade. Le problème aujourd’hui est que dans le rapport, cette notion de « double effet » disparaît totalement. Concrètement, les soignants n’ont plus « besoin » d’observer et de surveiller leurs patients pour s’assurer que le traitement n’a pas d’effet néfaste, à cause d’un surdosage par exemple. Cela équivaut à déresponsabiliser l’équipe médicale.

Vous dites également qu’il faut distinguer la médecine palliative et le mouvement de soins palliatifs ?

Oui, la médecine palliative est quelque chose de fantastique qui permet de faire de belles choses. Le mouvement, lui, est une conception des choses très laïque et athée, qui a gommé la notion de la foi. Vous savez, en fin de vie, de nombreuses personnes vivent un combat intérieur spirituel. Dans les faits, cela se manifeste par des agitations, des peurs. On ne peut pas les soulager avec des médicaments, et rarement avec des anxyolitiques. Ces angoisses sont soulagées par une présence humaine et la prière. J’ai pu le constater à de nombreuses reprises. Pour éviter cet état d’agitation, certains soignants les sédatent pour gommer ces angoisses et ces sédations peuvent aboutir à la mort du patient."

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