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L'Eglise : Foi

Éclairer notre conscience sur le “moindre mal”

Réflexion trouvée sur le Centre Billings France :

« Il ne faut pas confondre le mal qui consiste à éviter la grossesse avec l’avortement. L’avortement n’est pas un mal mineur, c’est un crime. Au contraire, éviter la grossesse n’est pas un mal absolu » pape François, interviewé dans l’avion le 18 février 2016.

Le père Lombardi, porte-parole du Saint-Père a tâché d’éclairer la réponse donnée par celui-ci dans l’avion sur l’avortement et la contraception, dans le cas grave du virus Zika :

« L'exemple qu'il a donné de Paul VI et de l'autorisation d'utiliser la pilule pour des religieuses qui couraient le risque très sérieux et continuel de viol(ence) par les rebelles au Congo, à l'époque de la tragédie de la guerre du Congo, fait comprendre que ce n'était pas dans une situation normale que cela devait être pris en compte. Et aussi – rappelons-nous, par exemple – la discussion qui avait suivi un passage du livre entretien de Benoît XVI "Lumière du monde", dans lequel il parlait à propos de l'utilisation du préservatif dans les situations à risque de contamination, par exemple par le sida. Alors, la contraception ou le préservatif, dans des cas d'urgence et de gravité particulières, peuvent également faire l'objet d'un sérieux discernement de conscience. C'est cela qu'a dit le Pape » père Lombardi, radio Vatican, 21 février 2016.

Beaucoup de média ont conclu rapidement : Zika est une situation spéciale, un cas grave, où la contraception devient autorisée. Formons notre intelligence à la source :

Quelques textes contre la désinformation

Que dit le Bx Paul VI sur la licéité de la contraception au sein d’un couple, pour des problèmes sérieux, graves ?

Dans le cas du viol des religieuses il ne s’agit pas d’un acte conjugal ; comme cela ne l’est pas non plus dans la prostitution.

« Si donc il existe, pour espacer les naissances, de sérieux motifs dus, soit aux conditions physiques ou psychologiques des conjoints, soit à des circonstances extérieures, l'Église enseigne qu'il est alors permis de tenir compte des rythmes naturels, inhérents aux fonctions de la génération, pour user du mariage dans les seules périodes infécondes et régler ainsi la natalité sans porter atteinte aux principes moraux que Nous venons de rappeler. […]

L'Église est conséquente avec elle-même quand elle estime licite le recours aux périodes infécondes, alors qu'elle condamne comme toujours illicite l'usage des moyens directement contraires à la fécondation, même inspiré par des raisons qui peuvent paraître honnêtes et sérieuses. » Humanæ Vitæ, §16

Voici ce dont parlait le pape Benoit XVI :

Et qui avait été clarifié à l’époque par une note de la Congrégation pour la Doctrine de la foi

« Comme il ressort de la lecture du passage en question, le Saint-Père ne parle ni de morale conjugale, ni même de norme morale sur la contraception. […]

L’idée qu’on puisse déduire des paroles de Benoît XVI qu’il est licite, dans certains cas, de recourir à l’usage du préservatif pour éviter les grossesses non désirées, est tout à fait arbitraire et ne correspond ni à ses paroles ni à sa pensée. » Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Note sur la banalisation de la sexualité à propos de certaines interprétations de "lumière du monde"

Cet enseignement peut-il changer ? Le pape peut-il en décider différemment ?

« On peut prévoir que cet enseignement ne sera peut-être pas facilement accueilli par tout le monde: trop de voix – amplifiées par les moyens modernes de propagande – s'opposent à la voix de l'Église. Celle-ci, à vrai dire, ne s'étonne pas d'être, à la ressemblance de son divin Fondateur, un "signe de contradiction" ; mais elle ne cesse pas pour autant de proclamer avec une humble fermeté, toute la loi morale, tant naturelle qu'évangélique. Ce n'est pas elle, qui a créé cette loi, elle ne saurait donc en être l'arbitre; elle en est seulement la dépositaire et l'interprète, sans pouvoir jamais déclarer licite une chose qui ne l'est pas à cause de son intime et immuable opposition au vrai bien de l'homme. » Humanæ Vitæ, §18

Peut-on articuler "actes intrinsèquement mauvais" et circonstances ?

Sur les actes intrinsèquement mauvais, et en référence aux pratiques contraceptives par lesquelles l'acte conjugal est rendu intentionnellement infécond, St Jean-Paul II enseigne :

« En vérité, s'il est parfois licite de tolérer un moindre mal moral afin d'éviter un mal plus grand ou de promouvoir un bien plus grand, il n'est pas permis, même pour de très graves raisons, de faire le mal afin qu'il en résulte un bien (cf. Rm 3, 8), c'est-à-dire de prendre comme objet d'un acte positif de la volonté ce qui est intrinsèquement un désordre et par conséquent une chose indigne de la personne humaine, même avec l'intention de sauvegarder ou de promouvoir des biens individuels, familiaux ou sociaux » Veritatis Splendor §80

« En montrant l'existence d'actes intrinsèquement mauvais, l'Église reprend la doctrine de l'Écriture Sainte. L'Apôtre Paul l'affirme catégoriquement : "Ne vous y trompez pas! Ni impudiques, ni idolâtres, ni adultères, ni dépravés, ni gens de mœurs infâmes, ni voleurs, ni cupides, pas plus qu'ivrognes, insulteurs ou rapaces, n'hériteront du Royaume de Dieu" (1 Co 6, 9-10). Si les actes sont intrinsèquement mauvais, une intention bonne ou des circonstances particulières peuvent en atténuer la malice, mais ne peuvent pas la supprimer. Ce sont des actes « irrémédiablement » mauvais ; par eux- mêmes et en eux-mêmes, ils ne peuvent être ordonnés à Dieu et au bien de la personne : « Quant aux actes qui sont par eux-mêmes des péchés (cum iam opera ipsa peccata sunt) — écrit saint Augustin —, comme le vol, la fornication, les blasphèmes, ou d'autres actes semblables, qui oserait affirmer que, accomplis pour de bonnes raisons (causis bonis), ils ne seraient pas des péchés ou, conclusion encore plus absurde, qu'ils seraient des péchés justifiés ? De ce fait, les circonstances ou les intentions ne pourront jamais transformer un acte intrinsèquement malhonnête de par son objet en un acte "subjectivement" honnête ou défendable comme choix. » Veritatis Splendor §81

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