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Diocèse de Fréjus-Toulon : une ordination pour la Fraternité Saint-Joseph Gardien

Diocèse de Fréjus-Toulon : une ordination pour la Fraternité Saint-Joseph Gardien

Le Covid-19 n’a pas empêché qu’ait lieu le 24 juin, le jour de la fête de saint Jean-Baptiste, la première ordination de l’année, dans le diocèse de Fréjus-Toulon. A Bormes-les-Mimosas, frère Danka Pereira, brésilien, membre de la Fraternité Saint-Joseph Gardien, une communauté missionnaire née au Chili, a vécu son ordination avec beaucoup d’émotion.  Il a été interrogé par Antoine Bordier :

Bonjour mon Père, depuis quelques minutes vous êtes devenu prêtre, « un autre Christ », comme le dit l’adage en latin « sacerdos alter Christus ». Comment avez-vous vécu ce moment unique, célébré sous la forme extraordinaire par Mgr Dominique Rey, qui avez revêtu ses plus beaux habits liturgiques ?

Père Danka Pereira : Oui, c’était un moment incroyable. Très beau. Comme vous avez pu le voir, j’étais très ému, très concentré. La beauté de cette église Saint-Trophyme, la qualité de la Messe d’Ordination célébrée sous la forme extraordinaire, la présence de Mgr m’ont permis d’entrer de plus en plus dans ce mystère et dans cette réalité où je suis devenu « un autre Christ ». Mgr a célébré avec beaucoup de soin. Sa délicatesse, son attention et sa parole, lors de son homélie, m’ont apporté de la force et une joie profonde. La présence de tous mes frères et sœurs de la fraternité et des fidèles m’a permis de vivre intensément mon ordination. Je me suis agenouillé, prosterné, prostré devant Dieu. Je reconnais, ainsi, que tout vient de Lui, et, que je veux faire Sa volonté, comme Son fils.

Pendant son homélie, Mgr Rey a beaucoup parlé de la beauté du sacerdoce. Il a dit notamment : « le prêtre déploie la grâce de Dieu comme le peintre qui utilise ses couleurs disparates pour y faire entrer la lumière ». Est-ce que vous voyez votre vocation comme cela : faire entrer la lumière de Dieu dans le cœur des hommes ? 

Père Danka Pereira : Oui, c’est tout à fait cela. Mais le chemin est long pour y arriver. Mgr Rey a dit aussi qu’il fallait que le prêtre soit « un témoin de la charité et de la beauté du Christ ». C’est pour cela que nous vivons au sein de notre Fraternité Saint Joseph Gardien à la fois la liturgie extraordinaire, et, ordinaire. Le prêtre doit s’adresser à tous sans exception. Et, il doit annoncer le Christ sous toutes les formes liturgiques possibles. Cela fait partie de notre charisme. Car nous sommes des missionnaires, avant-tout.

Parlons de votre communauté. Fondée au Chili, comment est-elle arrivée en France ?

Père Danka Pereira : A mon ordination, il y avait le fondateur de notre communauté, le père Federico Alcamán Riffo. La fraternité a ses origines au Chili. Elle y est née en 2002. Rapidement, le père a réuni autour de lui, dans sa paroisse au Chili, des laïcs pour faire des missions. De nombreux jeunes se sont, ensuite, engagés en prononçant des vœux de chasteté temporaires pour se consacrer pleinement à la piété, à l’étude de la doctrine et à l’apostolat. Certains se sont consacrés totalement à Dieu, d’autres ont fondé une famille. Elle a pris la forme d’une communauté religieuse où il y a d’un côté une branche féminine avec les sœurs, et, une branche masculine avec les frères et les pères. Après avoir grandie très vite, la communauté a essaimé dans toute l’Amérique Latine. Nous avons prêché des missions au Chili, Brésil, Guatemala, San Salvador, Honduras. De même ces dernières années nous sommes allés au Canada et aux Etats-Unis pour des missions ponctuelles. Nous sommes arrivés en France, il y a 10 ans. C’est Mgr Rey qui nous a accueilli. Nous sommes 5 prêtres et 5 sœurs.

Pourquoi ce nom de Saint Joseph Gardien ?

Père Danka Pereira : Notre charisme, c’est d’être le gardien de la Sainte Famille et de la famille d’aujourd’hui. Saint Joseph en est le modèle par excellence. On partage avec lui ce charisme. Il a protégé Marie et Jésus. Souvenez-vous de la fuite en Egypte, où Joseph a eu un rôle de gardien, de protecteur et même de sauveur de la Sainte Famille. Il est parti à temps, avant qu’Hérode lance ses troupes pour assassiner les enfants de moins de deux ans. Et, Saint Joseph est le plus grand des saints. C’est lui qui a le plus aimé notre Seigneur et la Sainte Vierge. C’est le modèle de tous les prêtres. Comme Saint Joseph, et cela est nouveau pour moi qui vient d’être ordonné, le prêtre prend dans ses mains le Fils de Dieu. Nous sommes très attentifs à la façon dont Saint Joseph a traité le corps du Christ.

Autre élément, dont nous avons, déjà, parlé, votre communauté célèbre à la fois les messes selon le rite extraordinaire et selon le rite ordinaire. Comment arrivez-vous à concilier ces deux rites très différents ?

Père Danka Pereira : C’est ce que nous a appris le Pape Benoît XVI : nous enrichir mutuellement des formes ordinaire et extraordinaire de la Tradition de l’Eglise. Elles ne s’opposent pas l’une à l’autre. Dans chacune, il y a une richesse qui nous ouvre à la beauté, au sacré. Ce sont deux chemins pour monter vers Dieu. La liturgie est une façon d’exprimer la beauté de l’Eglise, ses trésors cachés que l’on cherche soit dans la forme ordinaire, soit dans la forme extraordinaire.

Pouvez-vous, maintenant, nous parler de votre vocation ? A quel moment avez-vous compris que le Seigneur vous appelait à être « Lui-même », un autre Christ ?

Père Danka Pereira : En fait, j’ai eu la vocation quand j’étais tout petit. Je suis né dans un village, très croyant, au Brésil, à Minas Gerais qui se situe entre Sao Paulo et Rio de Janeiro. Je suis l’aîné et j’ai deux sœurs. J’ai été attiré par les prêtres de notre paroisse. Ils étaient très âgés, mais, ils donnaient une envie de se consacrer à Dieu. Après le bac, je suis entré chez les franciscains. Mais, ce n’était pas ma vocation. J’ai fait des études universitaires. Et, j’ai commencé à travailler comme professeur de sport. J’avais, toujours, ce désir de me consacrer au Seigneur. Puis, j’ai rencontré la communauté. Je suis parti en mission au Chili, et, en 2013, je suis entré en France dans le noviciat.

Dernières questions : est-ce que vous êtes un nouveau prêtre heureux ? Quels messages voudriez-vous adresser à cette jeunesse déboussolée par le matérialisme, en quête de sens, et, aux familles en souffrance ?

Père Danka Pereira : Oui, je suis très heureux de ma vocation. Pour les jeunes, j’ai envie de leur donner les propres paroles de saint Jean-Paul II : « N’ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ ! À sa puissance salvatrice ouvrez les frontières des États, les systèmes économiques et politiques, les immenses domaines de la culture, de la civilisation, du développement. N’ayez pas peur ! Le Christ sait « ce qu’il y a dans l’homme » ! Et lui seul le sait ! ». Et, Benoît XVI, qui nous dit : « Le Christ nous donne tout ! » Il faut, vraiment chercher ce bonheur que seul le Christ peut nous donner. Enfin, allez à saint Joseph, « ite ad Joseph », priez-le, imitez-le, confiez-lui tous vos soucis. Il nous écoute toujours. Et, il est notre gardien ! Pour les familles éclatées, séparées, elles doivent aussi aller à Joseph. Elles doivent faire confiance à la Sainte Famille.

Propos recueillis par Antoine Bordier

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