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L'Eglise : Vie de l'Eglise

Dimanche après l’Ascension

Dimanche après l’Ascension

Ce dimanche était appelé « Dimanche dans l’Octave de l’Ascension » avant 1960.

Nous célébrons l’Ascension du Seigneur avec droiture, avec fidélité, avec dévotion, avec sainteté et avec piété, dit saint Augustin, si nous montons avec lui et tenons en haut nos cœurs. Que nos pensées soient donc là où il est, et ici-bas ce sera le repos. Montons maintenant avec le Christ par le cœur ; et lorsque son jour sera venu, nous le suivrons aussi de corps. Cependant nous devons savoir que ni l’orgueil, ni l’avarice, ni la luxure ne s’élèvent avec le Christ. Si nous voulons suivre notre médecin dans son ascension, nous devons déposer le fardeau de nos vices et de nos péchés “(Matines).

Ce dimanche nous prépare à la Pentecôte. Avant de monter au ciel, Jésus, à la dernière Cène, nous a promis qu’il ne nous laisserait pas orphelins, mais qu’il nous en verrait son Esprit Consolateur (Év. All.) afin qu’en toutes choses nous glorifiions Dieu par Jésus- Christ (Ép.). Comme les Apôtres réunis dans le Cénacle, il faut donc nous préparer, par la prière et la charité (Ép.), au saint jour de la Pentecôte où Jésus « qui est notre avocat auprès du Père » (Ier Nocturne) nous obtiendra de Lui l’Esprit-Saint.

Introït : Exaudi, Domine… tibi dixit

Les trompettes et les acclamations se sont tues. Le Seigneur est au ciel où il trône à la droite du Père ; les apôtres sont redescendus de la montagne et se retrouvent bien seuls. Pendant quarante jours, nous nous étions habitués à cette présence du Christ ressuscité symbolisée dans nos églises par le cierge pascal allumé ; mais il a été éteint après l’évangile de l’Ascension. Dimanche prochain le Saint Esprit viendra éclairer nos intelligences et réchauffer nos cœurs, mais aujourd’hui en attendant cette lumière et cette force, nous sommes un peu désemparés et cherchons en tâtonnant. C’est ce qu’exprime l’Introït de ce dimanche dans l’octave de l’Ascension dont le texte est tiré du psaume 26. David y exprime d’abord sa confiance dans le Seigneur qui est sa lumière.

Dominus illuminatio mea, et salus mea, quem timebo ?

Le Seigneur est ma lumière et mon salut, qui craindrais-je ?

Ce début du psaume est le verset de l’Introït. Mais il y a des moments dans la vie où cette lumière semble se cacher, et à la fin du psaume, sans perdre confiance, David lance cette prière qui est celle des apôtres et qui est la nôtre en ce jour :

Exaudi, Domine, vocem meam qua clamavi ad te, tibi dixit cor meum, quæsivi vultum tuum, vultum tuum, Domine, requiram, ne avertas faciem tuam a me

Seigneur écoutez ma voix qui crie vers vous ; mon cœur vous dit : j’ai cherché votre visage ; Seigneur, je chercherai votre visage, ne détournez pas de moi votre face.

La mélodie exprime cette recherche et cette nostalgie d’une manière calme et douce, expressive mais sans angoisse. Les Alléluias de la fin sont même presque joyeux ; ils reprennent ceux de la Communion Cantate Domino de dimanche dernier.

Alléluia : Regnavit Dominus

Comme c’était le cas pour tous les dimanches précédents, le deuxième Alléluia de dimanche dans l’octave de l’Ascension est beaucoup plus long que le premier, et la vocalise de celui-ci est même une des plus courtes du répertoire, mais elle se caractérise par un rythme extrêmement souple. Le texte est tiré du psaume 46, comme le premier Alléluia de l’Ascension, mais cette fois c’est un verset de la fin du psaume :

Regnavit Dominus super omnes gentes, Deus sedet super sedem sanctam suam.

Le Seigneur règne sur toutes les nations, Dieu siège sur son trône saint.

L’Arche d’alliance est maintenant installée dans le temple et tous les peuples viennent l’adorer. Ainsi, le Christ est-il maintenant au ciel où il est assis à la droite du Père, et il est le roi universel.
La mélodie de ce verset, un peu plus développée que celle de l’Alléluia, que l’on retrouve à la fin, revêt une certaine solennité.

Alléluia : Non vos relinquam

Le deuxième Alléluia de ce dimanche dans l’octave de l’Ascension est tout à fait différent du premier. D’abord, comme nous l’avons dit, il est beaucoup plus long, et puis il y a entre ces deux Alléluias un contraste qui est celui des deux aspects de la fête de l’Ascension : l’aspect triomphal du Christ arrivant au ciel d’où il règne sur l’univers, et l’aspect plus mélancolique, celui de la séparation qui laisse les apôtres comme orphelins. C’est à eux que Notre Seigneur s’adresse dans le verset de ce deuxième Alléluia, dont le texte est extrait des entretiens après la Cène dans l’Évangile de saint Jean, comme celui du dimanche précédent.

Non vos relinquam orphanos : vado, et venio ad vos, et gaudebit cor vestrum.

Je ne vous laisserai pas orphelins, je m’en vais mais je reviendrai vers vous, et votre cœur se réjouira.

En disant aux apôtres, ” il reviendra ” dans le passage des Actes des Apôtres cité à l’Introït de l’Ascension, les anges ne faisaient que rappeler ce que le Christ lui-même avait annoncé. Et il ne s’agit pas seulement de son retour à la fin des temps, mais de sa présence dans son Église et dans les âmes, par le Saint Esprit qui va descendre dans quelques jours, et par l’Eucharistie. La mélodie est assez ample, comme celle de l’Alléluia Christus resurgens, du quatrième dimanche après Pâques, se déployant aussi comme une grande draperie, mais elle est beaucoup plus douce avec de nombreuses cadences en demi-ton. Notre Seigneur s’adresse à ses apôtres et à nous sur un ton de consolation, comme on parlerait à un malade. Cependant la grande vocalise de gaudebit qui annonce la joie est plus affirmative.

Offertoire : Ascendit Deus

L’Offertoire du dimanche après l’Ascension est le même que celui du jour de l’Ascension. De plus le texte de l’Offertoire de la fête de l’Ascension est le même que celui du premier Alléluia. C’est toujours le fameux verset du psaume 46.

Ascendit Deus in jubilatione, Dominus in voce tubæ.

Dieu monte parmi les cris de joie, le Seigneur au son de la trompette.

Mais la mélodie est totalement différente. Chose curieuse ce sont le plus souvent les Offertoires qui ont un caractère contemplatif, tandis que les Alléluias sont plus joyeux et exubérants. Ici c’est l’inverse. Nous avons vu que la mélodie du premier Alléluia était assez douce et évoquait la mélancolie de la séparation ; dans celle de l’Offertoire nous retrouvons les acclamations et la trompette, la joie de monter au ciel à la suite du Christ, avec une mélodie ample et solennelle, commençant par une grande montée très expressive sur les mots Ascendit Deus, et se continuant d’une manière assez mouvementée. Cependant l’Alléluia final s’étire longuement et doucement, retrouvant l’ambiance plus contemplative qui est généralement celle des Offertoires.

Communion : Pater cum essem

Le texte de la Communion du dimanche après l’Ascension est encore tiré des entretiens de Notre-Seigneur avec ses apôtres dans l’Évangile de saint Jean, comme celui du deuxième Alléluia, ainsi que ceux des Communions des troisième et quatrième dimanches après Pâques. Cette fois Notre Seigneur ne s’adresse plus à ses apôtres, mais à son Père. C’est la grande prière pour l’unité que l’on appelle aussi prière sacerdotale. Si ces paroles ont été prononcées le soir du Jeudi Saint, on peut aussi bien les mettre dans la bouche du Christ le jour de l’Ascension.

Pater, cum essem cum eis, ego servabam eos quos dedisti mihi ; nunc autem ad te venio : non rogo ut tollas eos de mundo, sed ut serves eos a malo.

Père quand j’étais avec eux, je gardais ceux que vous m’avez donnés. Maintenant je viens à vous ; je ne vous demande pas de les retirer du monde mais de les garder du mal.

Les trois phrases de cette antienne sont assez différentes : la première et la troisième sont assez longues et se terminent par le même Alléluia, tandis que la deuxième est très courte. Dans la première la mélodie est assez développée et pleine de mouvement. La deuxième n’est qu’une grande montée vers une cadence joyeuse et affirmative sur les mots ad te venio je viens à vous : le Christ y exprime toute sa joie de retrouver son Père après sa mission accomplie. La troisième phrase est beaucoup plus douce. Notre Seigneur pense maintenant à ceux qu’il a laissés comme orphelins et qui doivent rester dans le monde ; elle s’achève dans une ambiance très contemplative.

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