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Culture de mort : Euthanasie

Des états généraux sur la fin de vie sont inutiles

Dans son décryptage de l'avis du CCNE sur la fin de vie, Pierre-Olivier Arduin écrit :

"[…] En revanche, là où l’on ne peut plus suivre le CCNE, c’est lorsqu’il
confirme l’usage de la sédation après retrait de l’alimentation et de
l’hydratation artificielles chez des personnes en état végétatif ou
pauci-relationnel, ce qui revient à encourager de véritables protocoles
euthanasiques conjuguant arrête de la nutrition médicale et sédation
terminale
. Certes, on ne peut pas reprocher au CCNE de vouloir instaurer
cette forme d’euthanasie déguisée puisqu’elle est déjà explicitement
prévue par le décret du 29 janvier 2010.
Il s’agit comme on le sait de l’un des points les plus critiquables de
la loi du 22 avril 2005. Cependant, à aucun moment le CCNE n’émet la
moindre réserve sur le bien-fondé de ce genre de geste ni ne s’interroge
sur sa légitimité éthique. […]

Enfin, la proposition de faire rédiger les directives
anticipées avec l’aide de son médecin de famille et de les rendre
contraignantes à certaines conditions ne nous paraît pas illégitime.

[…] Aussi
regrettons-nous vivement que nous ayons à subir à la rentrée un énième
débat public sur ces questions, ainsi que l’ont réclamé de concert le
président du CCNE Jean-Claude Ameisen et le chef de l’État. Nous
disposons depuis maintenant presque dix ans d’une multitude de rapports,
d’auditions, de compte-rendu de débats et de réunions qui convergent
quasiment tous pour dire non à l’euthanasie et au suicide assisté
et qui
demandent que soit mis en place un vrai programme en matière de
développement de soins palliatifs, de solidarité envers les plus
vulnérables et de formation des professionnels. Pourquoi encore remettre
l’ouvrage sur le métier ?

Quelle peut être l’intention cachée de
ceux qui souhaitent organiser des états généraux sur ce thème ?

Serait-ce pour gagner du temps afin d’inverser dans les prochains mois
le rapport de force actuel et prendre leur revanche ? La tenue d’Etats
généraux n’est-elle pas une concession offerte à la minorité du CCNE qui
milite en faveur de la mise en place d’un dispositif d’ « exception
d’assistance au suicide » ? Rien de mieux en effet pour faire bouger les
lignes que de tirer au sort un jury citoyen, formé (manipulé ?) pendant
un ou deux week-ends par des « experts » (lesquels ?) et chargé de
rendre un avis dans la foulée.

D’autant qu’après cette procédure
de « démocratie participative », le CCNE sera dans l’obligation de
rédiger un nouveau rapport, lequel pourrait contredire en l’espace de
quelques mois celui qui vient d’être rendu. Ce risque est tout sauf
théorique car le Comité est sur le point de renouveler la moitié de ses
membres, tous choisis directement ou indirectement par le pouvoir
actuel
, que cela soit par le Premier ministre, les membres de son
gouvernement, le président du Sénat, celui de l’Assemblée et bien sûr
l’Élysée (qui en nomme quatre à lui seul). Autant d’incertitudes pour
l’avenir qui sont loin de nous rassurer."

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