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Denis Sureau : un bilan qui fait mal

A l’occasion des 10 ans de sa lettre d’informations Chrétiens dans la Cité, le directeur des éditions de l’Homme nouveau dresse un bilan de l’engagement catholique dans la cité pendant cette décennie. Action culturelle et politique, médias : le moins qu’on puisse dire qu’il ne pêche pas par complaisance.

Les mouvements de jeunesse chutent : le Mej (Mouvement eucharistique des jeunes) compte aujourd’hui moins de 6000 membres contre 30 000 il y a 20 ans, les Scouts et Guides de France ont perdu la moitié de leurs effectifs en 15 ans etc. […] C’est également le cas des groupes de chrétiens « de gauche » (La Vie nouvelle, parmi d’autres) et plus encore « progressistes »/contestataires affirmés (Réseaux des Parvis, Jonas…). Mais aussi des organisations « de droite », par exemple les héritiers de la Cité catholique (dont le nom après divers changements est aujourd’hui Ichtus). […]

[Q]ue deviennent les médias chrétiens ? Leur mauvaise santé n’est que le reflet du rétrécissement continu de leur marché. La plupart des grands titres historiques de la presse catholique ont perdu les deux tiers de leurs lecteurs en vingt ans : c’est vrai pour des magazines à fort tirage tels que La Vie ou des journaux plus modestes comme Témoignage chrétien ou L’Homme Nouveau. […] L’édition religieuse traverse également une crise, ainsi que la librairie (les librairies religieuses ferment l’une après l’autre).

Denis Sureau évoque certes les hirondelles d’un renouveau – avec une mention de l’internet. Mais la tendance de fond que décrit l’article est difficile à nier. Je recommande vivement de le lire en entier.

Henri Védas

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8 commentaires

  1. La “Cité catholique” que j’ai bien connue, comme j’ai bien connu Jean Ousset, avait un idéal à proposer, un objectif à atteindre : La Royauté du Christ sur les institutions. Elle a perdu toute influence quand elle a cherché à se “fondre” dans un consensus “sociabiliste” émasculé … Il n’empêche que ceux qui se sont formés dans les “cellules” qu’elle préconisait ont constitué la colonne vertébrale de la résistance à la déchristianisation de la Société issue du Concile Vatican II. On les a rerouvés dans la fondation d’écoles entièrement libres, dans la formation de mouvements de jeunes catholiques, et dans l’essaimage de chapelles traditionalistes dans lesquelles la Sainte Messe, précieusement conservée, a pu acquérir le droit de revivre qui lui est aujourd’hui reconnu…

  2. Est-ce qu’à force de ne voir que la décadence réelle de nos sociétés européennes modernes, nous n’aurions pas perdu l’Espérance, la petite fée Espérance dont parle Brasillach dans ses poèmes de Fresnes je crois ?
    La fée opére des miracles, ….si on y croit.
    Il y a trois raisons annexes, après celle relevée rapidement par Denis SUREAU, qui est la fin du rôle de Pasteurs de nos évêques, qui ont abandonné les catholiques et les ont livrés ainsi aux bêtes ; d’où l’étiolement de tous les mouvements de laïcs catholiques, la perte du sens de l’engagement,
    1/ le refus de ce qui est intellectuel, et le goût pour l’immédiat et le sensationnel, l’affectif : rassemblements, pélerinages, JMJ, etc…qui font oublier souvent la nécessité de l’étude. D’où l’incapacité à savoir présenter et défendre la doctrine sociale et la morale catholique par manque de formation. Même dans les familles tradis, les jeunes générations lisent et se forment moins, par facilité de vie.
    2/ Une autre, qui est d’ordre économique : les familles nombreuses plus nombreuses que celles de nos parents souvent, ont du affronter en 30 ans le doublement des prélèvements et impôts et le surenchérissement du coût des biens fondamentaux, logement, nourriture, etc….qui en résulté et qui s’y rajoute. Livres, abonnements, sessions de formation, etc… sont devenus un luxe pour beaucoup de familles qui se limitent sous cet angle, d’où le lent dépérissement des journeaux, revues, maisons d’édition,etc…
    3/Les divisions de l’après concile, puis autour des rites, puis dans la mouvance traditionnelle, mais également par la multiplication de mouvements séparés les uns des autres, y compris dans l’église “officielle”, tout ce fractionnement a affaibli les oeuvres et entreprises catholiques, déjà confrontées à la dureté économique.
    Aux USA, les chrétiens disposent de lois de liberté, qui favorisent fiscalement les dons aux fondations, dont les fondations catholiques, qui entretiennent maisons d’édition, collèges, universités, campagnes médiatiques anti aavortement, etc…. : l’argent ne va pas à l’état, mais demeure une liberté de choix, alors qu’en France, l’Etat jacobin ne laisse à ce qui est religieux ou culturel non subventionné qu’un espace restreint. Les catholiques ont intériorisé en France la loi de 1905, au point de n’être catholiques qu’à l’Eglise, la sacristie, les hotelleries de monastères ou sur les chemins de terre des pélerinages. Ce sont nos libertés civiques, y compris financières et économiques, qu’il nous faut reconquérir. Cela suppose un réveil des consciences et une remobilisation : sans les évêques, est ce possible ?

  3. @Christus Regnat
    Ce n’est pas la quantité qui fait la qualité
    De jeunes générations très récemment formées pa ICHUS agissent TOUS les jours ds la cité, au niveau politique et culturel!!
    Personnelement, je prends des risques ds le cadre de mon travail pour tenter à mon petit niveau de faire progresser la Doctrine de l’Eglise.
    Quand on me dit :qu’chtus a ” à se “fondre” dans un consensus “sociabiliste” émasculé ”
    …Je réponds qu’il n’est pas difficile de cliquer derrière 1 petit ordinateur avec sa sourie..

  4. A la lecture de l’article de Denis Sureau,j’ai envie de dire:”regroupons nos forces, allons voir nos évêques ,demandons leur de rétablir un véritable catéchisme,proposons des conférences dans les paroisses sur les sujets brûlants concernant la défense de la vie(euthanasie,mariage homosexuel)en expliquant le bien-fondé des positions de l’Eglise sur ces sujets.Formons tous ceux qui n’ont pas été formés ou qui ont été déformés(cela nous ramène au sondage de Famille Chrétienne, qui montre clairement que la jeune génération des moins de 35 ans, est véritablement naufragée!!!)

  5. @ hirondelle.
    Ceux qui me connaissent savent que je fais bien d’autres choses que de “cliquer sur ma petite souris”… J’ai à mon actif la fondation d’une école entièrement libre et quelques autres réalisations de masse dont je ne puis parler pour ne pas me faire valoir…

  6. Il faut penser que les statistiques concernant la presse s’inscrivent dans un reflux de la lecture des périodiques au profit d’Internet (blogs, forums etc.)
    Je pense aussi que les exagérations des lefebvristes, voire leurs jugements faux, joints à la joie mauvaise des “progressistes” (de certains, disons) de voir la confusion s’installer au profit du libéralisme ont beaucoup affaibli l’église de France.
    La politique rugueuse, abrupte de Paul VI n’a rien arrangé. Bien que génial, comme pratiquement tous les papes, il a imposé ses opinions avec un certain manque de nuance, selon mon très humble avis. Il appartient à l’Histoire, c’est pourquoi je me permets ce jugement.
    Avortements, contraceptions d’un côté, rigidités de l’autre voilà où cela conduit à ce (relatif) affaiblissement.
    De nouvelles générations douces et fortes se lèvent et sont l’espoir de la France et de l’Europe chrétienne. Je ne désespère pas. La culture européenne, selon Benoît XVI, est indissociable du christianisme, (et le christianisme indissociable de l’Europe, de la culture européenne). L’Europe chrétienne ne peut périr.

  7. C’est en cela que le journal de Denis Sureau, l’hOMME NOUVEAU est plus que jamais un phare dans la tempête.Que Dieu nous le garde.Avec tous mes remerciements pour l’engagement hardi de ses rédacteurs.

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