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France : Société

“Dans mon établissement, il n’y a pas de problème”

Un lecteur m'informe :

"Au lycée public Blaise Pascal de Colmar (classement national), établissement réputé calme, la situation semble se dégrader : enseignants insultés ou menacés, élèves passés à tabac par d’autres élèves, absentéisme chronique de certains élèves, plaintes des professeurs classées “sans suite”… Il ne faut pas qu’on sache que les choses se dégradent : il en va de l’image de l’établisement qu’on souhaite pouvoir donner. Certains enseignants ont tiré le signal d’alarme. En vain. Cela a-t-il un rapport avec le fait que le Proviseur est en même temps Président du Conseil général du Haut-Rhin (Charles Buttner – UMP) ?

Le mardi 12 mai, c’est une élève qui a été agressée physiquement et qui a subit des attouchements de 4 garçons de sa classe (âgés de 16-17 ans et issus de la diversité). Le Professeur principal de la classe où se sont déroulés les faits ne peut pas prévenir à temps le Chef d’établissement : ce dernier, ayant de multiples occupations hors du lycée, est rarement à son poste… En conséquence, le lendemain, 19 mai, les quatre agresseurs, toujours acceptés au  lycée, s’en prennent une nouvelle fois à la jeune fille.

Les agresseurs sont enfin convoqués par le Chef d’établissement le vendredi 22 mai. Surprise : ils ne sont pas au lycée. Non pas qu’ils aient eu honte de leur méfait ou qu’ils aient été renvoyés de l’établissement par mesure de sûreté. Ils ont simplement décidé de leur propre chef de faire le pont. A côté des violences, l’absentéisme chronique est aussi en plein développement dans ce lycée colmarien. Sans que cela porte à conséquence."

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2 commentaires

  1. J’ai travaillé dans ce lycée, on n’y trouve pas vraiment de trace d’autorité. J’y étais assistant de vie scolaire et j’ai eu l’occasion de distribuer des sanctions … mais ce n’est à peine pas si on les levait. Mes collègues semblaient craindre les jeunes en groupe (à part, une collègue) et ne les sortaient pas des couloirs entre midi et 14 h., je me suis de suite imposé et leur ai fait comprendre que je n’avais pas l’intention de me la couler douce. A quoi sert l’autorité dont on est investi si on ne s’en sert pas ? (Cela dit, ce n’était pas non plus un lycée spécialement violent, c’était même assez calme, mais avec quelques fortes têtes.)
    A l’occasion de ce travail, j’ai pu constater la déchéance de l’éducation nationale puisque je collectais parfois des devoirs (raisonnements philosophiques de piliers de bistrot, langage SMS dans les devoirs, etc.). Un jour alors que je surveillais un devoir portant sur la partition de Berlin en 4, une élève m’a demandé ce que signifiait “quadripartite”… J’aurais dû me constituer une cahier pour mes soirées…
    Et ce prof qui mettait systématiquement la moyenne à ses élèves pour qu’ils ne perdent pas confiance en eux, ne se sentent pas pris de haut !!!!
    J’ajouterai encore, sans grand rapport avec le sujet, qu’il y avait un prof de religion catholique qui passait son temps à faire de l’humanisme, à défendre l’euthanasie et le Téléthon, l’islam (il emmenait les jeunes visiter la mosquée pour leur apprendre les vertus islamiques), bref quelqu’un de très bien, bien occupé à soigner son apparence.

  2. j’ai également travaillé en collèges, j’étais professeur en histoire et géographie…( je ne suis nullement retraitée, mais j’ai abandonné pour changer de métier)
    Je n’ai exercé que dans des collèges calmes, “sans problèmes” ou j’ai pû assister au même phénomène :
    1) il y a des classes poubelles, très “pénibles” cumulant les “incidents” et les “difficultés”; j’en cite quelques uns : bagarres en classe devant les enseignants, insultes aux enseignants , par les élèves et/ou leurs parents, pas de matériel ( toute l’année, élèves venant sans même un sac) , analphabétisme patent, défécation dans les couloirs, masturbation en classe.
    2) ces classes sont gentiment laissées, autant que faire se peut, aux nouveaux enseignants ( stagiaires et nouvellement mutés)
    3) tous les enseignants s’en plaignent quotidiennement.
    4) le conseil de classe arrive : curieusement , ce jour là ça ronronne, car chaque enseignant craint que si il s’exprime, sa propre capacité à se faire respecter soit mise en cause lors de sa notation. On a donc des remarques du style ” ils sont turbulents, mais le fond est bon” .
    4) les résultats sont généralement corrects : cela s’appelle acheter la paix sociale. Tout l’équipe fait état de “progression”. Cela prouve que chaque enseignant est compétent.
    5) le principal est ravi : les problèmes ne sortiront pas de l’établissement et ne terniront pas sa réputation ( donc sa notation à lui) , et il note généreusement les enseignants
    6) l’année suivante, les enseignants enfin libérés et exténués se débrouilleront pour que ce soit des enseignements nouvellement nommés qui héritent de ces classes. A défaut, on les laissera aux enseignants les plus timides, ceux qui n’oseront par récriminer.
    Et voilà ! tout le monde il est content …même les parents ! Car les pires éléments, pas question de les faire redoubler …au contraire : qu’ils aillent au lycée ! et le plus tôt possible !

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