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France : Politique en France

Dans les déterminants du vote, les questions économiques n’arrivent que loin derrière

Extraits d'un entretien donné par Bruno Larebière à Atlantico :

Images-15"[…] Mercredi soir sur France 2, invitée du 20 heures, Marine Le Pen a poursuivi dans cette stratégie d’évitement, manifestant clairement qu’elle n’entend nullement rompre avec la ligne qu’elle s’est fixée, celle de l’« apaisement ». Elle a refusé, tel le cheval devant l’obstacle, de répondre à toutes les questions qui l’auraient amenée sur un terrain autre que celui du « peuple contre les élites ». A Julian Bugier qui évoquait une « victoire identitaire », celle des « Américains blancs, déclassés », Marine Le Pen a répondu qu’il s’agissait d’« une erreur d’analyse » et que « racialiser » les résultats de l’élection américaine était « n’avoir rien compris à ce qui s’est passé », qui n’est rien d’autre que « la volonté de rompre avec la mondialisation sauvage » et « la volonté de retrouver la nation ».

Or c’est à tout le moins un peu court. Le New York Times a clairement montré que l’électeur type de Donald Trump est un homme blanc marié et chrétien de plus de 45 ans, habitant ce que peut appeler, en allusion aux travaux de Christophe Guilluy, « l’Amérique périphérique », pour qui la question la plus importante (« Most important issue ») est l’immigration. Dans les déterminants du vote, les questions économiques n’arrivent que loin derrière : si les électeurs de Trump considèrent que leur situation économique personnelle est moins bonne que celle de leurs parents, et que celle de leurs enfants sera pire encore, cela n’est pas exprimé comme l’élément qui a motivé leur vote.

Images-16Marine Le Pen reprend, une fois de plus mais plus visiblement qu’à l’accoutumée, la grille de lecture qui est celle de l’économiste chevènementiste Jacques Sapir, qui fait mine de se tenir à distance du Front national mais exerce sur elle, et encore plus sur Florian Philippot, une influence certaine depuis plusieurs années.

Dans son dernier texte, « Le vote Trump et ses leçons », paru le 10 novembre, Jacques Sapir explique, sous couvert d’analyser le scrutin américain, quelle est la stratégie de Marine Le Pen, évidemment « validée » par l’élection de Donald Trump. Permettez-moi de le citer largement tant le parallélisme est stupéfiant. Il commence par dire ce que Marine Le Pen a exprimé sur France 2 (« présenter le vote Trump comme un vote “blanc“ et raciste passe largement à côté des réalités ») puis déduit : « Il y a une conséquence importante, et qui peut être généralisée.

Face aux désastres induits par la “mondialisation“ une partie de l’électorat populaire réagit au chantage de l’élite “nous ou le chaos“ en choisissant le candidat “anti-élite“ ou “anti-système“, que ce soit de manière passive (par l’abstention) ou que ce soit de manière active (en votant pour lui). » […]"

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