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Culture de mort : Avortement

Dakota du Sud : la loi ne fait pas l’unanimité chez les pro-vie

Les deux chambres du Dakota du Sud ont adopté en février une loi interdisant la grande majorité des avortements. Il y a deux ans, le gouverneur de l’Etat avait opposé son véto à une loi similaire, qu’il accusait d’être mal rédigée. Cette fois-ci, il devrait la promulguer.

Mais cette loi ne sera au mieux appliquée que dans quelques années – et, au pire, jamais. Elle va frontalement à l’encontre de l’arrêt Roe vs Wade de la Cour Suprême, qui fait jurisprudence : les pro-avortement n’auront aucun mal à faire suspendre son application. Les pro-vie espèrent alors, Southdakotalocationmap d’appel en appel, faire remonter la question jusqu’à la Cour Suprême, qui est seule en mesure de changer sa jurisprudence. Le là véritable objectif de cette loi. Mais ce processus prendra des années, et la Cour Suprême peut au bout du compte refuser de traiter de la question ou, pire, confirmer Roe. Enfin, les pro-avortement du Dakota du Sud envisagent de soumettre la loi à un référendum populaire cette année.

Il paraît malheureusement possible que les électeurs désavouent leurs législateurs : d’abord, des groupes pro-avortement appellent à un boycott du Dakota du Sud – s’il fonctionnait, cela pourrait peser lors d’un référendum en novembre. Mais surtout, la loi ne fait pas l’unanimité des pro-vie. Le président Bush a pris ses distances avec elle, précisant qu’il souhaitait que l’avortement reste légal en cas de viol ou d’inceste. Des intellectuels pro-vie (First Things, National Review) considèrent que la loi est maladroite, risquant de compromettre une stratégie des "petits pas" et de dynamiser le camp pro-avortement.

Les partisans de la loi ont toutefois un argument de poids : on estime à 4 sur 9 les juges de la Cour Suprême prêts à revoir Roe vs Wade. La loi mettra des années avant de parvenir devant cette instance : qui peut dire si, d’ici là, il n’y en aura pas 5 sur 9 ? Pour eux, c’est donc maintenant qu’il faut s’opposer frontalement à Roe.

L’unité fondamentale du mouvement "pro-life" n’est pas compromise : mais à mesure que la victoire semble possible, et surtout après Roe, les divergences de stratégie pourraient se creuser.

Henri Védas

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