Partager cet article

France : Laïcité à la française

Crèches de Noël : une nouvelle querelle entre iconoclastes et iconodules ?

FCL'éditorial d'Aymeric Pourbaix dans Famille chrétienne:

"Avec la guerre des crèches de Noël qui fait rage en France, serions-nous à la veille d’une nouvelle querelle des images, comme sous l’empire byzantin au VIIIe  siècle ? Considérées comme une forme d’idolâtrie, les représentations de Dieu furent alors interdites par les iconoclastes, les icônes massivement détruites, et ceux qui leur vouent un culte – les iconodules – persécutés.

Plus tard, ce refus des images de Dieu fut réactivé par la Réforme protestante, avec des églises démolies ou mises à sac, et s’est poursuivi à la Révolution française. Dans les années post-conciliaires encore, on a vu les statues de saints disparaître totalement de certaines églises. Elles font aujourd’hui leur réapparition…

La poussée de fièvre actuelle contre les crèches, en Vendée, à Melun et à Béziers, ressemble donc bien à un nouveau prurit iconoclaste et anticatholique. Avec une nouveauté, semble-t-il : l’outrance à s’acharner contre les crèches de la part de la Libre Pensée laïque – traduisez la franc-maçonnerie – lui vaut une large réprobation, à droite comme à gauche. Bien malin en effet qui saurait distinguer, dans ce vieux pays chrétien qu’est la France, ce qui relève du culturel ou du religieux. À moins de revêtir les habits du sectarisme, sous prétexte d’une improbable « neutralité » religieuse…

Allons plus loin. Ce qui gêne dans ces crèches, dixit l’Observatoire de la laïcité, ce sont les représentations de Jésus et de Marie en miniature. C’est-à-dire les figures mêmes de l’Incarnation ! C’est d’ailleurs cet argument, en sens inverse, qui avait été retenu par le concile de Nicée pour autoriser les images : si Dieu s’incarne, il est donc possible de Le représenter physiquement. Le problème pour nos laïcistes, c’est que si Dieu n’est pas un être lointain mais qui se rend présent dans notre histoire, cela oblige chacun à se positionner : avec Lui ou contre Lui. Cela crée une exigence…

Cela vaut aussi pour les croyants ! Les Pères de l’Église avaient défini la vie chrétienne comme le désir de restaurer l’image de Dieu en nous, pour redevenir « à son image et à sa ressemblance ». Et pour cela, il ne suffit pas de défendre, avec raison, le droit d’existence des crèches de Noël dans l’espace public, y compris dans notre propre environnement : école, entreprise, etc. Il s’agit également de nous désencombrer des vraies idoles de ce monde, à commencer par l’argent. La marchandisation de la fête de la Nativité finit, elle aussi, par en étouffer le sens, au prix notamment d’une autorisation plus large du travail dominical.

Il convient dès lors d’entendre à nouveau l’appel de saint Léon le Grand, dans son célèbre sermon de Noël : « Reconnais, ô chrétien, ta dignité ! » Tu as été sauvé de la création déchue par la naissance du Christ, disait en substance ce pape du Ve  siècle ; ne retombe pas dans ton ancien esclavage. La crèche, c’est aussi la pauvreté et l’humilité."

Partager cet article

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services