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Histoire du christianisme

Cotignac 500 : Notre-Dame du Laus

De Cotignac 500 :

Notre-Dame du Laus est depuis 350 ans une terre de réconciliation pour les pécheurs qui veulent se convertir.

Entre 1664 et 1718, pendant 54 années, entre le début du règne de Louis XIV et la Régence, la Vierge Marie apparaît à Benoîte Rencurel, bergère de la Vallée de l’Avance (Hautes-Alpes). Marie dit à sa messagère : « J’ai demandé le Laus à mon Fils et il me l’a accordé. Je demande que l’on fasse construire ici une église où beaucoup de pécheurs viendront se convertir. » Depuis 350 ans, cette bonté de la Vierge Marie pour ses enfants ne cesse de se déployer dans le cœur de ceux qui se laissent prendre par son appel à la réconciliation.

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Benoîte est la deuxième enfant de Guillaume et Catherine Rencurel. Elle naît en 1647 à Saint-Étienne d’Avançon, dans un milieu modeste où elle grandit entourée de ses deux sœurs Madeleine et Marie. Elle reçoit de ses parents une éducation chrétienne et aime prier son chapelet, mais elle n’a que sept ans lorsque son père meurt. À l’âge de 12 ans, elle est donc placée comme bergère chez sa marraine pour aider à nourrir sa famille. Sa vie s’écoule paisiblement au rythme de la garde des troupeaux et de la récitation du rosaire. Elle est, dès son enfance, bien impliquée dans la vie de son village. Charitable envers les enfants pauvres, elle va jusqu’à leur donner son propre pain. Elle visite les malades et prie pour eux, entraînant à sa suite les compagnes de son village.

Au début du mois de mai 1664, Benoîte fait paître ses brebis au Vallon des Fours lorsqu’elle voit une belle dame, tenant par la main un enfant d’une beauté extraordinaire. La bergère est saisie par tant de grâce. À partir de ce jour, la belle dame, visite quotidiennement la bergère et reste silencieuse pendant deux mois. Ce silence ancre Benoîte dans la contemplation et creuse en elle une disponibilité à accueillir le projet de Dieu.

Puis, la « belle dame » commence à parler à la bergère et l’éduque comme une vraie mère. Elle lui « sert [à Benoîte] de maîtresse qui lui apprend, de directrice qui la conduit et de Mère qui la corrige. »

Le 29 août 1664, la belle dame révèle son nom : « Je suis dame Marie », et ajoute : « Vous ne me verrez plus pendant quelques temps. » Au total, les apparitions durent donc quatre mois au Vallon des Fours. Ce temps de rencontre prolongé et intime est nécessaire à Benoîte pour accueillir dans la foi et la joie sa future mission.

Marie se montre de nouveau à la bergère en un lieu nommé Pindreau, à la fin du mois de septembre 1664 : « Allez au Laus, vous y trouverez une chapelle d’où s’exhaleront de bonnes odeurs. Là, vous me verrez très souvent et très souvent vous me parlerez. » C’est l’envoi en mission. Benoîte se met en hâte à la recherche du lieu que Marie lui a indiqué. La Mère de Dieu l’attend en cette petite chapelle du hameau du Laus nommée « Bon Rencontre ». Elle lui révèle son projet : « Je demande que l’on fasse construire ici une église où beaucoup de pécheurs viendront se convertir. »

Très vite, les foules de pèlerins commencent à affluer (130 000 personnes entre 1665 et 1667) et chacun contribue à sa mesure à la construction de l’église qui est édifiée entre 1666 et 1669, suite à une première enquête des autorités diocésaines. Benoîte, toujours guidée par la Vierge Marie, commence à exercer sa mission d’accueil et de réconfort auprès des pécheurs. La Mère de Dieu demande à Benoîte « de prier continuellement pour les pécheurs qui ont besoin de se convertir ».

La jeune bergère reçoit le don de lire dans les consciences et aide les personnes à faire la vérité sur leur vie afin qu’ils accueillent la miséricorde de Dieu dans le sacrement de la confession : « Ce qui est singulier chez cette fille, ce n’est pas seulement de connaître l’intérieur des cœurs, c’est de les toucher et de les porter à un véritable repentir de leurs péchés, et à bien se confesser […] » (Pierre Gaillard dans les Manuscrits du Laus).

Les premiers prêtres missionnés au Laus à partir de 1665 témoignent des grâces qui se vivent au confessionnal : « Combien de personnes ont dit que le Laus est le refuge des pécheurs, là où Dieu leur inspire de faire de bonnes confessions, lève la honte de ceux qui ne les osent pas dire, assistés des avis de Benoîte qui leur découvre tout leur intérieur, leur donne courage, le temps de bien s’examiner, et de bons confesseurs qui les renvoient très contents » (Pierre Gaillard dans les Manuscrits du Laus).

Entre 1669 et 1684, le Christ se montre cinq fois à Benoîte sur la croix d’Avançon. Il lui fait comprendre l’amour infini qu’il a pour les pécheurs et l’invite à communier à ses souffrances pour les sauver.

Benoîte est réconfortée par Marie et les anges lors de grandes difficultés qu’elle traverse :persécution pendant 20 années par des prêtres jansénistes, calomnies de tous genres, attaques du démon. Malgré ces grandes épreuves, elle reste fidèle et ancrée dans l’espérance. Elle meurt joyeusement le 28 décembre 1718.

La grâce du Laus ne s’arrête pas à la mort de Benoîte. Elle se déploie dans les cœurs depuis plus de 350 ans et porte toujours plus de fruits. Marie par l’intercession de Benoîte accomplit beaucoup de grâces, mais aussi de guérisons physiques au Laus, suite notamment aux onctions de l’huile de la lampe du sanctuaire : « La bonne Mère dit à Benoîte, au commencement de la dévotion, que l’huile de la lampe de la chapelle, si on en prend et qu’on s’en applique, et si l’on recourt à son intercession et qu’on ait la foi, on guérira » (Copie Authentique Gaillard. p. 45 IV [91] – année 1667). Depuis 1664, de nombreux témoignages de guérisons sont recensés chaque année.

La statue de Notre-Dame du Laus a été couronnée le 23 mai 1855 devant 40 000 personnes.Entre 150 000 et 170 000 personnes se rendent au sanctuaire chaque année. Depuis la reconnaissance officielle des apparitions en 2008, le Laus, lieu jusque-là discret et caché, attire de nombreux pèlerins aux sources de la réconciliation.
En cette année extraordinaire de la miséricorde demandée par le Pape François, le sanctuaire invite tous ceux qui le souhaitent à vivre une démarche jubilaire illuminée par la douceur mariale et l’intercession de Benoîte. Soyez donc les bienvenus !

Père Ludovic FRERE,
recteur du sanctuaire

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