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Bioéthique

Comment le Ministre des Solidarités et de la Santé peut-elle oser affirmer que naître sans père est ”une chance et même un privilège” ?

Comment le Ministre des Solidarités et de la Santé peut-elle oser affirmer que naître sans père est ”une chance et même un privilège” ?

De La Manif Pour Tous :

Plus c’est gros, plus ça passe : tel semble être la ligne de conduite du gouvernement et de sa majorité à l’heure où le projet de loi bioéthique commence son examen en 1ère lecture à l’Assemblée nationale.

Comment la Ministre des Solidarités et de la Santé peut-elle oser affirmer que naître volontairement sans père est ”une chance et même un privilège” ? ”Non, Madame la Ministre, être privé délibérément de père n’est ni une chance, ni un privilège” répond Albéric Dumont, Vice-président de La Manif Pour Tous.

Comment Agnès Buzyn ose-t-elle justifier cette privation volontaire en expliquant que ”les familles monoparentales et homoparentales existent déjà” ? « Cela n’a rien à voir. Cet amalgame est indigne »réagit Ludovine de La Rochère, Présidente de La Manif Pour Tous. On ne peut pas comparer les enfants de familles monoparentales et homoparentales avec les enfants nés d’une PMA sans père, c’est-à-dire des enfants qui sont volontairement privés de leur père, de l’amour de leur père et de sa présence à leurs côtés tout au long de leur vie ? Si c’était la même chose, il n’y aurait pas besoin de ce projet de loi. D’un côté, il y a mille et une raisons et autant d’histoires personnelles qui sont à l’origine ; de l’autre, il y a une volonté délibérée de concevoir des enfants privés de père.

Le gouvernement et sa majorité ont soigneusement travaillé leurs éléments de langage. Ainsi, Agnès Buzyn a osé affirmer avoir “privilégié l’échange à l’affrontement” évoquant un “travail préparatoire où l’humilité s’est imposée à tous”. Mêmes mots dans la bouche de Jean-Louis Touraine, rapporteur des articles du texte sur la PMA sans père, qui affirmait lui aussi cet après-midi dans l’hémicycle que “la bioéthique est la science du doute, du questionnement, de l’humilité”. Difficile de trouver trace “d’humilité” et d’interrogations dans la démarche du gouvernement et de la majorité qui a foulé aux pieds les conclusions des Etats généraux de la bioéthique et n’a pas daigné prendre en considération les auditions menées par la mission d’information parlementaire et la commission spéciale de l’Assemblée nationale dès lors qu’elles n’allaient pas dans le sens requis. Quant au rapport de l’Académie Nationale de Médecine adopté il y a quelques jours à une très large majorité, Agnès Buzyn n’a rien trouvé d’autre à dire que cet avis est “daté”. Est-ce parce qu’il souligne que “la conception délibérée d’un enfant privé de père constitue une rupture anthropologique majeure” et n’est “pas sans risques” pour son “développement psychologique” et son “épanouissement”.

Les propos tenus cet après-midi dans l’hémicycle par le gouvernement et sa majorité augurent mal d’un débat qui ne s’annonce, pour le moment, ni apaisé ni constructif. Il en va pourtant de notre avenir commun et de celui de nos enfants. Les contradictions de Nicole Belloubet traduisent la précipitation avec laquelle le gouvernement a préparé ce texte, affirmant d’un côté que ” ce texte (…) permet d’ouvrir un lien de filiation sécurisé” et en même temps que “ce projet de loi n’est pas un projet de loi sur la filiation” et ce, tout en détruisant, en réalité, la notion de filiation. C’est ce qui s’appelle dire et faire tout et son contraire.

Les mots ont pourtant encore un sens. Mais pour combien de temps ? Coralie Dubost, autre rapporteur du texte, affirme sans sourciller que “Oui c’est un changement de société de dire : vous allez avoir deux mères et elles figureront toutes les deux à l’état civil.”

Il est grand temps de se rappeler quelques définitions comme mère, père, enfant. Non, un enfant n’est pas juste un « projet parental ». C’est un être humain qui mérite le respect de tous et auquel on ne peut imposer de ne pas avoir de père. La République est là pour veiller à ce que tous ses enfants, quels que soient leur mode de conception, soient respectés dans leurs droits les plus élémentaires : les enfants nés par PMA ont les mêmes droits que tous les enfants !

“Nous espérons que les propos tenus par les membres du gouvernement et de sa majorité seront plus dignes et respectueux qu’ils ne l’ont été au cours des premiers échanges d’un débat qui pour l’heure fait fausse route. Nous serons particulièrement vigilants sur ce point ainsi que sur sa capacité à se montrer à l’écoute et véritablement humble face à des enjeux qui nous dépassent” souligne Ludovine de La Rochère, Présidente de La Manif Pour Tous.

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