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Europe : politique

Claque pour Emmanuel Macron au Parlement européen

Claque pour Emmanuel Macron au Parlement européen

Au moment même où Sylvie Goulard héritait du portefeuille du marché intérieur, de l’industrie et de la défense à la Commission européenne, l’ex-député et éphémère ministre des Armées sous Emmanuel Macron était interrogée par les policiers dans l’affaire des emplois fictifs du MoDem… Sylvie Goulard a aussi été consultante pour « plus de 10 000 € »mensuels, pour un groupe de réflexion américain, l’institut Berggruen, entre octobre 2013 et janvier 2016, alors même qu’elle était eurodéputé. Selon Wikileaks, le même Berggruen a… financé Emmanuel Macron. C’est pourquoi les commissions du Parlement européen ont rejeté sa candidature comme super-commissaire européen. Après 3 heures d’audition, 50 pages de réponses écrites, et de nouveau 1h30 d’audition.

Il s’agit à la fois d’une vengeance des Allemands (menée par Manfred Weber qui se voyait président de la Commission), et d’une fronde des députés LR (un message interne a fuité sur Twitter : « We are going to kill Goulard on the vote ».) Mais les socialistes et les élus de Mélenchon n’ont pas été en reste. Si bien que l’européiste fanatique a eu 89 voix contre elle, et seulement 29 pour ! Dont seulement 12 en dehors du groupe macronien.

Le député LR François-Xavier Bellamy justifie ce rejet :

La désignation de Mme Goulard comme commissaire a été écartée aujourd’hui par le vote des commissions parlementaires concernées.

Dans le processus d’auditions qui a conduit à ce vote, notre groupe a travaillé de façon sérieuse, sans chercher à faire de coup politique, mais sans concession ni compromission. Nous avons posé à Mme Goulard les questions qui s’imposaient, pour avoir la certitude qu’elle pouvait conduire sa mission de façon sereine et en toute indépendance. Ses réponses ne nous ont pas permis d’en avoir la garantie. Le vote très majoritaire des parlementaires montre que ce sentiment a été largement partagé.

A la suite de ce vote, je voudrais souligner deux points essentiels.

Reconstruire l’influence de la France en Europe suppose que le Président de la République et sa majorité retrouvent un peu d’humilité, de respect et de sens de l’écoute. Beaucoup de nos collègues ont trouvé très surprenant qu’une enquête qui disqualifiait Mme Goulard pour être ministre à Paris, ne la disqualifie pas pour devenir commissaire à Bruxelles. Beaucoup ont trouvé inquiétant que les élus Renew choisissent d’écarter, avant même son audition, un candidat d’Europe de l’Est qui n’avait jamais fait l’objet de la moindre enquête, et ferment ensuite les yeux sur les difficultés importantes soulevées par une candidate française. Nous n’avons cessé de signaler ces difficultés depuis plusieurs semaines, sans être entendus apparemment… L’Europe ne peut pas se construire sur un deux poids – deux mesures aussi manifeste, et la France se discréditera malheureusement si ses gouvernants persistent à vouloir s’imposer ainsi.

Par ailleurs, comme nouvel élu, j’ai été frappé de voir s’exercer des pressions multiples sur des collègues élus dans d’autres groupes politiques, pour tenter de modifier leurs décisions concernant Mme Goulard. La moralisation de la vie publique, l’exigence de transparence et le respect dû à la démocratie, suppose que le processus parlementaire soit pleinement respecté, et que les questions essentielles puissent être posées. Si l’on veut retrouver la confiance des citoyens, il faut rompre avec ces jeux d’influence qui discréditent depuis trop longtemps les institutions européennes.

Pour notre part, nous avons travaillé pour être à la hauteur du mandat que nous ont confié les électeurs. Nous avons pris ce processus au sérieux, sans jamais tomber dans des oppositions politiciennes stériles ; et nous sommes prêts à travailler avec la personne que M. Macron désignera maintenant pour représenter la France au sein de la Commission européenne. Mais nous avons aussi montré que nous prenions notre mandat parlementaire au sérieux, et que nous n’accepterons de nous laisser intimider ni par de mauvais procès, ni par quelque pression politique que ce soit.

Emmanuel Macron a fait l’ingénu (alors même que le commissaire hongrois avait été rejeté sans être auditionné), mais il devra trouver un autre candidat (Richard Ferrand ?!) :

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