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Europe : politique

Christine Boutin n’aurait aucun problème à travailler avec Bruno Gollnisch

Christine Boutin a accepté de répondre au quotidien Présent. Extrait :

"Vous savez bien ce que l’on va vous objecter. Vous avez présenté vos candidats comme les seuls « anti-système ». A la différence des candidats du « PS, de l’UMP et du FN qui sont tous dans le système », avez-vous déclaré. Venant d’une élue qui a toujours appartenu au système et qui à chaque fois qu’elle a prétendu faire cavalier seul et promis qu’elle ne se rallierait à personne, a toujours fini par rapporter ses voix aux gouvernements de la culture de mort, à Chirac, à Sarkozy, ça va convaincre qui ?

Je comprends votre question et ce n’est pas facile de vous répondre. C’est une question de fond. Soit vous me croyez, soit vous ne me croyez pas. C’est votre liberté. Lorsque je suis arrivée à l’Assemblée nationale en 1986 je ne savais pas trop ce que j’allais y faire. Sauf que je me suis souvenue que je m’étais tue en 1976 au moment de la loi sur l’avortement. J’ai décidé alors d’être le député de la vie. J’ai décidé de m’engager. Dans une inconscience totale. Parce que peut-être que si j’avais su tout ce que j’allais subir, j’aurais calé. Il m’a fallu le temps. Et il a fallu que l’évidence apparaisse dans la classe politique française. Je ne me suis pas rapproché du Front national à ce moment parce qu’à mes yeux il pratiquait l’exclusion et je ne suis pas une femme d’exclusion. J’ai donc regardé autour de moi à droite avec qui je pouvais travailler. En ce qui concerne M. Chirac je me suis présentée en 2002 à la présidentielle. J’ai fait 1,19 %. J’ai négocié à l’époque avec Jacques Chirac entre les deux tours. J’ai demandé, en échange de mon retrait, qu’il y ait des structures d’accueil des femmes en détresse, enceintes, qui voulaient garder leur enfant. Il a dit oui. Et il n’a pas réalisé ces structures d’accueil. En 2007 il y a eu une négociation entre Sarkozy et moi, en tête à tête. Je lui ai demandé trois choses en échange de ma non-présentation à l’élection présidentielle : pas de « mariage » homosexuel, pas d’euthanasie et pas de recherche sur l’embryon. Il a accepté et il a tenu ses promesses. Je suis devenue ministre, ce qui a été une magnifique expérience. Ce qui prouve aussi que l’on peut avoir des convictions et avoir tous les hochets de la République. Ils ne m’impressionnent pas mais je les ai tous eus. En 2012, j’ai vu l’évolution de l’environnement de Sarkozy sur les questions de société et j’ai été convaincue qu’un accord ne serait pas suffisant. Il fallait donc que je me présente, ce que j’ai fait. Sarkozy a demandé à me rencontrer et je lui ai demandé à nouveau : pas de « mariage » homosexuel, pas d’euthanasie et pas de recherche sur l’embryon. Il a alors donné une interview très claire sur ces trois points au Figaro Magazine. J’avais donc ma garantie, je me suis retirée avant le premier tour. Je n’avais d’ailleurs aucune chance d’être élue et je prenais des risques financiers personnels. J’ai suivi Sarkozy pendant sa campagne et il a été formidable. Mais il a été battu.

Vous pouvez donc jurer que vous n’allez pas apporter de la même façon vos voix à Jean-François Copé en 2017, qui lui n’entend pas revenir sur la loi Taubira sur le « mariage » homosexuel ?

Je n’ai pas l’habitude de jurer et donc je ne jurerai pas. Mais croyez-moi, je n’ai plus rien à faire avec ces gens-là. Mon âge, 70 ans, devrait vous rassurer. Et c’est l’âge de la vraie liberté. 2017, c’est beaucoup trop loin et ce que j’espère c’est que Force Vie va être repris par des jeunes. […]

Il y a certes des personnes au Front national avec qui je n’aurais aucun problème à travailler comme Marion Maréchal ou Bruno Gollnisch. J’ai plus de difficultés avec Mme Le Pen et son entourage."

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