Partager cet article

France : Société

Chasse à l’homme

Chasse à l’homme

Dans Valeurs Actuelles, le père Danziec revient sur l’Affaire Gueye :

Les habitués de L’Equipe savent le soin avec lequel les journalistes du quotidien sportif cisèlent les titres de leurs articles. Le plaisir de les découvrir pourrait presque relever du péché de gourmandise. Mardi dernier, les lecteurs découvraient dans les pages du journal une « embarrassante affaire », celle d’un joueur du PSG, Idrissa Gueye, ayant refusé de participer à l’avant-dernière journée du championnat de Ligue 1, le samedi 14 mai. Fidèle à sa réputation, le titre explicite se voulait fracassant : « Gueye, couleur arc-en-fiel ».

Un drame en 4 actes

Que s’est-il donc passé ? Un drame en quatre actes. La 37ème journée de championnat correspondait à la journée de lutte contre l’homophobie organisée par la ligue de football professionnelle (LFP). Pour matérialiser la démarche, les numéros dans le dos des maillots de tous les joueurs de Ligue 1 — environ 300 joueurs sur les différentes pelouses avec les remplaçants — étaient floqués aux couleurs arc-en-ciel, symbole étendard du mouvement LGBT. Si le joueur du PSG, de nationalité sénégalaise et de confession musulmane, Idrissa Gueye n’a pas cherché à faire de vagues, il a néanmoins refusé de s’associer à cette journée, pour des raisons personnelles relevant de l’intime précisera Le Parisien.

Acte 2 : Valérie Pécresse entre en scène : « Un refus de s’associer à la lutte contre l’homophobie ne pourrait rester sans sanction ! » Devant la polémique naissante attisée par la présidente de la région Île-de-France, le PSG finira par se désolidariser de son joueur en rappelant que le club de la capitale « a toujours tenu à combattre toute forme de discrimination et l’a de nouveau fait ce week-end ».

Le Président du Sénégal en personne, Macky Sall, ouvre l’acte 3 en réclamant sur Twitter que les “convictions religieuses” de son compatriote soient respectées. Durant une conférence de presse, le ministre des Sports, Matar Bâ, en appelle quant à lui au bon sens : « Quand on signe, c’est pour jouer au foot, ce n’est pas pour faire la promotion de quoi que ce soit ou mettre de côté ses convictions. »

4ème et dernier acte (à ce jour) : le mercredi 18 mai, le conseil national de l’éthique de la Fédération Française de Football adresse une convocation au joueur pour qu’il s’explique sur son refus de participer à la journée nationale de lutte contre l’homophobie. Le communiqué s’accompagne d’un avertissement cinglant :

« Soit ces supputations sont infondées et nous vous invitons sans délai à vous exprimer afin de faire taire ces rumeurs. Nous vous invitons par exemple à accompagner votre message d’une photo de vous portant le maillot en question. »

Dans l’éventualité contraire, le ton devient alors bien plus moralisateur :

« Dans ce cas, nous vous demandons de prendre conscience de la portée de votre geste et de la très grave erreur commise. En refusant de participer à cette opération collective, vous validez de fait les comportements discriminatoires, le refus de l’autre, et pas uniquement contre la communauté LGBTQI +. »

L’affaire Idrissa Gueye dit, à elle seule, beaucoup de cette ère nouvelle qui, insidieusement, s’installe. La doxa nous vend la liberté à tous les étages, mais l’objection de conscience est invitée à rester confinée au sous-sol… Victor Klemperer dans son étude du langage totalitaire, à l’instar d’un Orwell et de son concept de novlangue, montre combien le parler devient despotique lorsqu’il exclut toute pensée autre, « un langage qui enferme ce qu’il est seulement licite de dire, un langage qui appelle à l’anéantissement de toute altérité ».

Est-il envisageable de s’opposer aux agissements de George Soros sans être traité d’antisémite ou de critiquer une femme politique sans se faire taxer de misogynie ? Est-il seulement possible, tout en récusant que l’orientation sexuelle d’un homme puisse déterminer une violence à son encontre, d’éprouver une gêne sérieuse devant les campagnes LGBT qui étouffent la liberté d’expression et veulent imposer le silence à ceux qui ne partagent pas leurs thèses ?

Sophisme et escroquerie intellectuelle

Affirmer que ceux qui s’opposent au lobby homosexuel sont hostiles aux personnes homosexuelles relève de l’escroquerie intellectuelle et du mensonge. François Morinière, ancien directeur de L’Equipe, catholique, homme d’affaires et actuel président des Entretiens de Valpré qui rassemblent cadres et chefs d’entreprise pour des échanges à la lumière de la pensée sociale chrétienne, n’a pas manqué de souligner le consternant sophisme qui consiste à étiqueter d’homophobe celui qui ne porte pas les couleurs de la Gay Pride. La promotion de l’homosexualité est obligatoire et n’est plus concevable que l’on puisse s’y opposer. Bienvenue au pays de la liberté !

Loin de ces raisonnements nébuleux, l’enseignement traditionnel du catéchisme aborde avec clarté la question de l’homosexualité. L’Eglise s’est toujours attachée à dissocier le péché du pécheur. De là, une distinction nette est faite entre l’attrait homosexuel et l’acte ou la promotion d’actes homosexuels. Le Catéchisme de l’Eglise Catholique, en son fameux numéro 2357, rappelle que la genèse psychique de l’homosexualité reste largement inexpliquée et qu’elle revêt des formes très variables à travers les siècles et les cultures. S’il était besoin de le préciser, à la différence de la charia, les disciples du Christ ne prônent pas la lapidation des homosexuels. Le catéchisme déclare simplement, en s’appuyant sur la Bible que « les actes d’homosexualité constituent des dépravations graves ». La Tradition, du livre de la Genèse à l’épître de saint Paul aux Romains, précise sans fard que ces actes « sont intrinsèquement désordonnés ». En effet, parce qu’ils sont contraires à la loi naturelle et qu’ils dissocient par le fait même l’acte sexuel du don de la vie, les actes homosexuels ne procèdent pas d’une complémentarité affective et sexuelle véritable.

Assurément un nombre non négligeable d’hommes et de femmes présentent des tendances foncières vers le même sexe. Beaucoup parmi eux ne choisissent pas leur condition affective. Ils doivent être accueillis avec respect, compassion et délicatesse. Toujours, il s’agira pour un chrétien d’éviter à leur égard toute marque de discrimination injuste.

Mais la chasse à l’homme opposée qui vise à pointer du doigt et marquer au fer rouge ceux qui ne se sentent pas obligés de participer aux campagnes LGBT devrait nous interroger. S’agit-il tant de préserver les homosexuels d’attaques malveillantes que de promouvoir une idéologie sexuelle transgressive ? Dans un ouvrage témoignage, au titre évocateur : Ne deviens pas gay, tu finiras triste (Editions François-Xavier de Guibert), son auteur, un ancien homosexuel, expliquait l’intention de son livre : « Je vise les inconnus qui protègent l’illusion que l’homosexualité est une voie comme une autre vers le bonheur et, plus qu’à la protéger, cherchent à la répandre. » J’ignore si Idrissa Gueye a lu ce passage mais manifestement, il en fait sien le message. Les coups de butoir de la propagande LGBT, et des manipulations médiatiques qui l’accompagnent, deviennent si envahissants qu’à n’en pas douter, le joueur du PSG ne doit pas être le seul à les trouver exaspérants. A minima, sommes-nous deux. Lui. Et moi. Mon petit doigt me dit cependant que nous sommes bien plus. Et c’est tant mieux.

Partager cet article

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services