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L'Eglise : Benoît XVI

Changer est possible

C'est le titre de l'éditorial que nous livre Christophe Geffroy dans le dernier numéro de La Nef dont le dossier central est consacré à l'encyclique du pape Benoit XVI Caritas in Veritate :

La nef "On est là au cœur de la dimension théologique de la doctrine sociale de l’Église que beaucoup omettent souvent. En effet, combien de fois n’a-t-on pas entendu demander, d’un air ironique, si cette doctrine sociale était une « troisième voie » entre libéralisme et socialisme ? Bien évidemment, elle ne l’est pas, tout simplement parce qu’elle ne se place pas au même niveau. Socialisme et libéralisme sont des systèmes politiques qui relèvent plus ou moins de l’idéologie en ce sens que l’expérience concrète ne leur sert guère de leçon. La doctrine sociale de l’Église s’appuie sur le réel – elle est donc accessible par n’importe quel non-croyant doué de raison –, mais aussi sur la Révélation. Autrement dit, cette doctrine sociale est incompréhensible si on la déconnecte de l’anthropologie chrétienne qui en est la base : l’homme étudié dans son cadre économique et social, n’est pas un individu isolé, c’est un être également spirituel, enraciné dans une culture et une patrie, une personne à la dignité inaliénable car créée à l’image de Dieu." 

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1 commentaire

  1. Il semble peu nuancé de placer le socialisme sur le même plan que le libéralisme économique.
    Philippe NEMO, et l’américain Murray Rothabrd ont montré que le libéralisme économique est une invention occidentale qui découle de notre héritage gréco-romain et de la pensée chrétienne : l’importance accordée à la personne et la dignité morale, politique, juridique, auxquelles se rajoutent le sens de la responsabilité et de la liberté personnelle devant Dieu.
    L’idée selon laquelle le libéralisme est une idéologie, parce que le libéralisme ne tirerait aucune leçon de la réalité et de l’expérience concrète est un contre sens.
    Certes les catholiques ne connaissent pas, ou souvent très mal, qu’ils soient traditionnels ou traditionnalistes (ce dernier mot au sens à la fois religieux et de filiation politique) ou progressistes (démocrates-chrétiens sillonistes voire socialistes) les penseurs économiques libéraux. Ceux-ci subissent de leur part une excommunication intellectuelle non fondée, et qui repose surtout sur une confusion liée à l’histoire entre les courants politiques bourgeois du XIXème qui se revendiquaient ”libéraux”, alors qu’ils étaient étatistes, anti-cléricaux souvent, jacobins fréquemment et les penseurs libéraux authentiques, comme en France TOCQUEVILLE et l’économiste Frédéric BASTIAT. Or ces derniers ont écrit leurs oeuvres à partir d’observations très concrètes et qui demeurent en grande partie actuelles : que ce soient l’analyse de la démocratie moderne pour le premier, ou le rôle destructeur de l’étatisme pour la société de la part du second.
    Depuis il y a eu l’école autrichienne, HAYEK, MISES, puis FRIEDMAN, ROTHBART, etc…., qui tous ont précisé les régles d’une saine économie qui respecte l’homme et sa dignité, au travers d’un Etat qui fasse en sorte que chacun ainsi que les corps sociaux voit ses droits légitimes respectés.
    De plus des penseurs étrangers très profondément catholiques ET libéraux, tel Lord ACTON (La liberté politique ne constitue pas la fin de toute action humaine, mais garantit que les individus puissent atteindre des buts spirituellement élevés :améliorer leur vie et celle de leurs proches en travaillant, aider son prochain, mener une vie honnête, etc.). Ou Wilhelm RÖPKE, inspirateur de Konrad ADENAUER; et l’un des créateurs de l’ordolibéralisme, ayant repris le mot ordo de St Augustin : le marché est l’ordre naturel de l’économie et doit être au service d’un ordre social permettant l’épanouissement d’une société juste.
    Puis Michael NOWAK plus récemment, qui a inspiré fortement J-P II dans sa reconnaissance de la notion de liberté économique comme champ d’exercice naturel de la créativité humaine et de la responsabilité individuelle.
    Renvoyer le libéralisme au même enfer que le socialisme est très nettement de l’idéologie : c’est refuser de voir ce que le libéralisme a réalisé, quand il a été appliqué, ce qui n’est plus le cas quasiment dans les sociétés occidentales étatisées de l’après-guerre, situation contre laquelle de grands politiques comme REAGAN ou THATCHER se sont imposés.
    Il faut noter que les libéraux authentiques rejoignent la DSE : liberté de l’enseignement, liberté des systèmes sociaux, libertés de la culture; subsidiarité et refus du centralisme.
    Depuis d’ailleurs que les catholiques se sont réfugiés dans un splendide isolement par rapport à l’économie, diabolisée oarce que répondant à un présupposé matérialiste et donc non chrétien, ils ont perdu leur influence sur la pensée sociale.
    Car on ne peut à la fois critiquer la société et refuser de lui proposer des solutions autres que le vague moralisme réprobateur et bougon qui sert de pensée économique et sociale à la plupart des catholiques.
    Voilà pourquoi opposer libéralisme et dignité de l’homme revient à renforcer le discours marxiste, altermondialiste et autres socialismes, parce que cela revient à refuser de considérer l’économie dans ses réalités concrètes présentes pour en tirer une expérience.

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