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C'est arrivé un...

C’est arrivé un 29 décembre…

C’est arrivé un 29 décembre…

“A qui veut régénérer une Société en décadence, on prescrit, avec raison, de la ramener à ses origines.” Léon XIII, Rerum Novarum

Rappelons-nous :

  • le 29 décembre: saints du jour français ou en France.
    • St Trophime, Ier évêque d’Arles († 250)

À Arles en Provence, peut-être au IIIe siècle, saint Trophime, considéré comme le premier évêque de la cité.

St Évroul, abbé d’Ouche, en Normandie († 596)

Au pays d’Exmes en Gaule, l’an 596, saint Évroul, abbé d’Ouche, au temps du roi de Neustrie Childebert. Il fut célèbre pour son amour de la solitude, ses austérités et sa bonté envers les pauvres.

  • le 29 décembre 716 : le roi Childéric II confirme les privilèges d’immunité accordés par ses ancêtres à l’abbaye de Saint-Denis.
  • le 29 décembre 1170 : Assassinat de Thomas Becket.

« Sur ordre » du roi Henri II d’Angleterre, qui l’accuse de félonie, l’archevêque Thomas Becket est assassiné sur les marches de l’autel de la cathédrale de Cantorbéry, par quatre chevaliers anglo-normands du roi. Ceux-ci agissent sans ordre officiel, l’histoire veut qu’ils aient pris cette initiative a près qu’Henri II ait prononcé de colère la phrase : « N’y aura-t-il donc personne pour me débarrasser de ce clerc outrecuidant ? ». Ancien ami du roi, Thomas Becket se l’aliène, quand il commence à opposer une résistance intransigeante aux Constitutions de Clarendon, lesquelles prévoient, en fait, de réduire le pouvoir de l’Eglise et de la faire dépendre du pouvoir royal. Après un exil en France et une série d’excommunications contre les prêtres qui ne le soutenaient pas, Thomas Becket est revenu en Angleterre. Cet assassinat provoque la colère de l’Eglise, ce qui oblige Henri II à faire pénitence publiquement. Thomas Becket est canonisé trois ans plus tard.

  • le 29 décembre 1594 : exécution de Jean Chatel et expulsion des Jésuites de France, suite à l’attentat manqué contre le Roi Henri IV.

Suite à l’attentat de Chastel, voir la chronique du 27 décembre, la Parlement décide d’expulser les Jésuite de France. Les 37 Jésuites du collège parisien sont arrêtés : Guéret (professeur de philosophie au collège) est soumis à la question et bannis, Guignard (bibliothécaire) pendu et brûlé en place de Grève voir la chronique du 7 janvier, Chastel est écartelé ce jour.

Qu’en dit Jean Guiraud ?

« Qui veut perdre son chien l’accuse de la rage ». C’est un procédé analogue qu’ont, à maintes reprises, employé les ennemis de la Compagnie pour la perdre dans l’esprit des rois et des gouvernants : ils l’ont accusée de conspirer sans cesse leur assassinat. Jacques Clément a tué Henri III : dans l’ombre, les Jésuites lui avaient mis en mains le poignard ! Jean Châtel, Barrière ont attenté à la vie de Henri IV : cherchez toujours dans l’ombre le Jésuite ! Ravaillac a assassiné cet excellent roi pour le plus grand malheur de la France : cherchez toujours le Jésuite ! Damiens a tenté d’assassiner Louis XV ; encore les Jésuites ! Il est étrange qu’on ne leur ait pas encore attribué le crime qui mit à mort Rossi, le ministre de Pie IX, l’assassinat de Carnot par l’anarchiste Caserio, ou bien encore la tentative qui fut dirigée contre le plus illustre des leurs, sous les règnes de Henri IV et Louis XIII, le P. Coton, confesseur ordinaire de Henri IV ! Il nous reste donc à examiner s’ils ont eu la moindre part aux attentats dirigés contre Henri III, Henri IV et Louis XV. »

[…] C’était le moment où, ralliés à Henri IV, les universitaires de Paris, voulaient faire du zèle et rejeter sur les Jésuites, dont, depuis longtemps, ils poursuivaient la ruine, les sentiments ligueurs et les opinions régicides qu’ils avaient manifestées jusqu’alors. Ils crurent le moyen tout indiqué de faire leur cour au nouveau roi et de perdre leurs ennemis dans son esprit, en faisant de Barrière l’instrument des Jésuites.

[…] Une constatation qui doit dominer tout ce procès c’est que, du commencement de l’instruction à son dernier soupir, du moment où lui furent posées les premières questions jusqu’à celui où, déjà attaché aux quatre chevaux qui allaient l’écarteler, il fut interrogé une dernière fois, après avoir subi les horribles tortures de la question ordinaire et extraordinaire, Châtel mit toujours hors de cause les Jésuites.

Dans un premier interrogatoire, il affirma avoir eu seul l’idée du régicide et n’en avoir parlé qu’à son père.

Le lendemain, 29 décembre, Chastel, subit un second interrogatoire. Les juges essayèrent de toutes manières de lui faire mettre en cause les Jésuites. Tout d’abord, ils lui firent remarquer que, s’il persistait à déclarer que seul son père avait été mis au courant de son projet, il serait cause de sa mort, puisqu’il serait condamné comme seul et unique complice. On lui suggérait ainsi de perdre les Jésuites pour sauver son père. Il résista à cette insinuation. Voici d’ailleurs le procès-verbal de son interrogatoire, tel qu’il est conservé dans les Registres du Parlement :

« Interrogé qui lui a fait prendre cette malheureuse résolution et par le conseil de qui il l’a entrepris, qui sont ceux qui l’ont persuadé à ce faire, — A dit qu’il l’a déjà dit par ses interrogatoires et que c’est par un désespoir auquel il est entré, n’ayant été à ce faire incité par aucune personne.

« Remontré qu’il n’est vraisemblable qu’il ait été persuadé et poussé de lui-même à faire ce très cruel parricide et a chargé son père par ses confessions et sera cause de sa mort pour décharger ceux qui l’ont persuadé à ce faire, qu’il est temps qu’il pense à lui et avise à sauver son âme et de dire la vérité ; et enquis qui sont ceux qui l’ont persuadé et poussé à faire ce déloyal acte, qu’il ait à les déclarer et nommer, — A dit : c’est la ratiocination (raisonnement) et le désespoir auquel il est entré jour et nuit.

«Remontré que Guéret a demandé à parler à lui lorsqu’il a été prêt d’exécuter ce malheureux acte et enquis s’il n’a pas été par lui persuadé de le commettre, — A dit qu’il ne lui en a jamais parlé.

«Si Guéret voulant parler à lui, il ne le voulait pas confirmer en cette méchante résolution, — A dit que Guéret n’en savait rien.

«Remontré qu’il doit dire la vérité et conjuré, par la figure de Jésus-Christ qui lui est représentée au tableau, qu’il ait à dire la vérité et admonesté de reconnaître et nommer ceux qui l’on induit et persuadé à commettre ce malheureux acte, — a dit qu’il a dit tout ce qu’il en a sur la conscience et qu’il n’y a personne qui lui en ait parlé ».

Le même jour, Châtel fut mis à la question ; on lui posa les mêmes questions, après lui avoir appliqué successivement un premier coin, puis un second. Au milieu des tourments affreux qu’il endura se succédèrent ces questions et ces réponses :

«A qui il a communiqué ce fait ? — A dit que ce n’a été qu’à son père qu’il l’a dit.

«S’il n’y en a pas d’autres qui aient cette volonté de tuer le roi ? — A dit qu’il n’en sait d’autres.

«Qui sont ceux qui lui ont fait faire ou donné conseil à ce faire ou persuadé ? — A dit que personne ne lui en a parlé.

«A lui remontré qu’il sera cause de la mort de son père s’il ne déclare ceux qui l’ont persuadé de le faire, —A dit que personne ne lui en a parlé.

«Lui a été appliqué un troisième coin, n’en a voulu dire autre chose, demandant si on le voulait faire damner ».

Après l’arrêt, on renouvela la torture en lui remettant successivement les trois coins, un moment enlevés et on lui posa, une fois de plus, les mêmes questions, sans plus de résultats.

Avant de le mener au supplice, on lui fit, une quatrième et une cinquième fois, les mêmes interrogations au sujet de ses prétendus complices, après qu’à la chapelle, il se fut confessé pour la dernière fois.

« A été enquis si, avant de mourir, il ne voulait pas décharger sa conscience et reconnaître la vérité en déclarant ceux qui l’ont persuadé de vouloir faire ce méchant et détestable parricide ; — A dit que ne peut dire autre chose que ce qu’il a dit devant messieurs et a demandé si on le voulait faire damner et charger quelques-uns.

« Lui a été remontré qu’il a mis ses père et mère au hasard de leur vie (en danger de mort) et qu’il les peut garantir par la déclaration qu’il fera de ceux qui l’ont persuadé à faire ce méchant acte ; — A dit que personne ne lui en a parlé ».

On le conduit à Notre-Dame pour faire, sur le parvis, amende honorable et à la place de Grève pour être supplicié ; au moment de monter sur l’échafaud, toujours la même question lui est posée :

« A été ledit Chastel derechef administré de dire vérité et de relever à justice ceux qui ont participé au conseil du méchant acte et qui l’ont induit à ce faire, — A dit qu’il n’y en a eu autre que lui ».

Sur l’échafaud, on lui coupe le poing, on le couche, on le lie de cordes, on lui tenaille les chairs avec des fers rouges ; puis, avant d’attacher ses jambes et ses bras aux chevaux qui, tirant en sens contraire, vont l’écarteler, encore la même question lui est posée :

« A été interrogé de la vérité de ses complices et qui étaient ceux qui l’avaient incité à ce faire ; — A dit, en levant la tête et d’une parole ferme, que il n’y a eu autre chose que le désespoir qui l’a poussé à ce faire.

« Derechef sur ce enquis, après qu’il lui a été remontré qu’il était proche de la perte de son âme s’il ne révélait à la justice ceux qui l’avaient incité et persuadé à ce faire, — a dit que ce n’est autre que le diable et qu’il ne se veut damner pour accuser autrui ».

Après cette dénégation solennelle, il fut écartelé.

Nous n’avons rien voulu ajouter à ce récit ni rien en retrancher, car, malgré sa sécheresse de procès-verbal judiciaire, il est du plus poignant intérêt. Voilà un jeune homme de 19 ans qui, par suite d’une aberration de son esprit déséquilibré et tourmenté, a commis un attentat. Il est pressé de toute manière, par une dizaine de juges expérimentés, de dénoncer les Jésuites. On lui promet qu’à ce prix, ses parents seront mis hors de cause, tandis que son silence leur vaudra la mort. Il est soumis à la question ordinaire et extraordinaire ; à plusieurs reprises, ses membres sont brisés par les coins qui les écrasent ; il voit les quatre chevaux qui vont l’écarteler, il a le poing coupé et les chairs tenaillées ; son corps subit les pires tourments et il va mourir… Un mot peut arrêter le supplice et peut-être lui attirer la grâce du roi. Il n’a qu’à accuser les Jésuites, dire tout simplement qu’il a mis le P. Guéret au courant de son projet ! Et il aime mieux tout endurer et mourir de la plus cruelle mort plutôt que de le dire ; et cette fermeté ne lui est pas inspirée par une intimité fort grande entre lui et ses anciens maîtres ; il y a sept mois qu’il les a quittés et si dernièrement il les a vus, ce n’est pas de lui-même, c’est parce que son père l’a amené chez eux. Il dit d’ailleurs la raison qui retient sur ses lèvres l’accusation que juges et tortionnaires voudraient lui arracher : il ne veut pas diminuer son crime par un mensonge ! C’est assez qu’il soit coupable d’une tentative de meurtre ; il ne veut pas, pour se sauver, envoyer des innocents à la mort ; et s’il doit mourir, il ne veut pas paraître devant Dieu chargé du sang de ceux qu’il aurait lâchement calomniés.

Quel témoignage plus probant pourrait-on alléguer en faveur des Jésuites que ce silence héroïque d’un jeune homme de 19 ans qui, coupable d’un crime, est bien résolu à ne pas en commettre un second ! »

Tiré de Histoire Partiale – Histoire Vraie, tome 4_volume 2 page 68 à 77 de Jean Guiraud aux Edition Beau Chêne Croît.

Voir les chroniques du 27 décembre et du 7 janvier.

  • le 29 décembre 1720 : l’incendie de Rennes est vaincu.

Il a débuté le 23 décembre, voir la chronique du jour. Il est vaincu par l’abattage de maisons près de la cathédrale et du palais ordonné par l’intendant, le centre-ville est dévasté.

  • le 29 décembre 1721 : occupation de l’Île Maurice par les Français, qu’ils baptisent Île de France.
  • le 29 décembre 1796 : échec de la tentative de débarquement des troupes révolutionnaires françaises en Irlande.

Les maigres troupes du général Hoche ne peuvent pas tenir. Les survivants rembarquent.

  • le 29 décembre 1796 : proclamation du premier ministre Pitt au Parlement :

“Jamais l’Angleterre ne consentira à la réunion de la Belgique à la France. Nous ferons la guerre tant que la France ne sera pas rentrée dans ses frontières de 1789”.

  • le 29 décembre 1797 : les Français s’emparent de Mayence.
  • le 29 décembre 1840 : le général Bugeaud est nommé gouverneur général de l’Algérie.

Le général Thomas Robert Bugeaud est nommé gouverneur général de l’Algérie et prend de nouvelles mesures pour soumettre les Algériens. Il adapte l’armée à une guerre de contre-guérilla. Malgré la soumission d’Abd el-Kader en 1847, il est remplacé par le duc d’Aumale.

  • le 29 décembre 1857 : occupation de Canton par un corps expéditionnaire franco-britannique.
  • le 29 décembre 1920 : le Parti communiste français est créé.
  • le 29 décembre 1933 : révélation de l’affaire Stavisky.

L’affaire Stavisky, une crise politique et économique, survient après le décès suspicieux d’Alexandre Stavisky, escroc naturalisé français en 1910, juif d’origine polonaise. Quatre jours plus tôt, ce dernier a été arrêté pour fraude, on s’aperçoit qu’il a joui de la complicité de dignitaires municipaux. S’il semblait avoir été assassiné, le suicide est retenu. Tout le régime politique est alors soupçonné de corruption, des émeutes antiparlementaires ont lieu le 6 février de l’année suivante.

  • le 29 décembre 1989 : la République populaire (communiste) de Pologne redevient la République de Pologne.
  • le 29 décembre 2001 : obsèques de l’ancien président Sédar Senghor.

Les obsèques de l’ancien président Sédar Senghor ont lieu, à Dakar en présence de chefs d’Etat africains, mais sans représentation française de haut rang.

  • le 29 décembre 2003 : assassinat au Burundi du nonce apostolique, Mgr Michael Courtney.

Mgr Michael Courtney, ambassadeur du Vatican au Burundi, est mortellement blessé dans une embuscade près du village de Minago.

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