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France : Laïcité à la française

Ce n’est pas parce que cet idéal de chrétienté se trouve, à vue humaine, irréalisable, qu’on peut le jeter aux poubelles de l’histoire

Dans L'Homme Nouveau, l'abbé Claude Barthe revient sur le dernier livre de Rémi Brague et les relations entre l'Eglise et l'Etat. Extrait :

Une-1659"[…] Or, il est un point très assuré dans la doctrine de l’Église, qui veut que les représentants du pouvoir civil ne puissent pas davantage se montrer indifférents en matière religieuse que ne le peuvent les parents dans une famille. Rémi Brague parle de la « tentation » que présenta Constantin à l’Église, et à laquelle elle succomba. En réalité, si l’on en croit Aristote, la finalité – naturelle– de la Cité est de conduire les hommes à la vertu, ce qui revient, explique saint Thomas, à les disposer à leur bien surnaturel. D’où l’intérêt d’avoir des gouvernants qui soient chrétiens, et si possible bons chrétiens, saint Louis ou saint Étienne plutôt que Constantin. Ce n’est pas parce que cet idéal dit de chrétienté a été totalement subverti et se trouve, à vue humaine, irréalisable, qu’on peut le jeter aux poubelles de l’histoire. L’ordre du Christ de « baptiser toutes les nations » était traditionnellement compris comme se réalisant lorsque ceux qui sont en charge de la Cité terrestre s’associent au culte chrétien, de la même manière d’ailleurs qu’ont à le faire les parents dans une famille (Pie XII, Mediator Dei). C’est ainsi. Même lorsqu’elle ne peut l’appliquer pleinement, l’Église ne brade pas sa doctrine.

Mais non-séparation n’a jamais voulu dire confusion, même si les passions des hommes d’Église et des hommes d’État ont engendré bien des abus. Car de même que la grâce se distingue de la nature tout en la transformant, l’Église est autre que la Cité, chacune autonome dans son domaine. Cette autonomie découlant du « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu» (Mt 22, 21) ne pouvant faire oublier que ce qui est à César revient aussi à Dieu, dont César est dans cet ordre-là le représentant (Rm 13, 1). […]"

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5 commentaires

  1. Cette argumenttaion est totalement contradictoire d’une ligne à l’autre (notamment sur César et Dieu, où celà devient carrément comique!).
    La vertu de prudence est Cardinale : la confusion découle de la non-séparation aussis surement que le fleuve conduit à la mer.
    Je ne comprends pas cette volonté d’associer Pouvoir et foi, Temporel et spirituel… nous avons autour de nous suffisamment d’exemples pour comprendre que ce n’est pas “de Dieu “.
    Les évangiles sont suffisamment claires, il me semble : à aucun moment le Christ n’a tenu une position en lien avec le pouvoir, c’est suffisamment marquant pour être un enseignement en soi !
    L’Eglise doit rester Antigone du pouvoir temporel. Le moindre compromis porte des fruits à courte vue, mais est destructeur sur le long terme.

  2. Lettre de Sainte Marguerite-Marie à sa mère supérieure (1689) :
    “…Mais Il (Le Sacré-Coeur de Jésus) ne veut pas s’en arrêter là. Il a encore de plus grands Desseins qui ne peuvent être exécutés que par sa Toute-Puissance, qui peut tout ce qu’Elle veut. Il désire donc, ce me semble, entrer avec pompe et magnificence dans la maison des princes et des rois, pour y être honoré autant qu’Il a été outragé, méprisé et humilié en sa Passion, et qu’Il reçoive autant de plaisir de voir les grands de la terre abaissés et humiliés devant Lui, comme Il a senti d’amertume de se voir anéanti à leurs pieds. Et voici les Paroles que j’entendis à ce sujet : « Fais savoir au fils aîné de mon Sacré-Cœur — parlant de notre roi — que, comme sa naissance temporelle a été obtenue par la dévotion aux mérites de ma Sainte Enfance, de même il obtiendra la naissance de grâce et de gloire éternelle par la consécration qu’il fera de lui-même à mon Cœur Adorable qui veut triompher du sien, et, par son entremise, de celui des grands de la terre. » Il veut régner dans son palais, être peint dans ses étendards et gravé dans ses armes pour les rendre victorieuses de tous ses ennemis, en abattant à ses pieds ces têtes orgueilleuses et superbes pour le rendre triomphant de tous les ennemis de la sainte Eglise.
    … Le Père Eternel, voulant réparer les amertumes et les angoisses que l’adorable Cœur de son divin Fils a ressenties dans la maison des princes de la terre parmi les humiliations et les outrages de la Passion, veut établir son Empire dans le cœur de notre souverain Monarque, duquel Il veut se servir pour l’exécution de ce Dessein qu’Il désire s’accomplir en cette manière, qui est de faire faire un édifice où serait le tableau de ce Divin Cœur pour y recevoir la consécration et les hommages du roi et de toute la cour. De plus, ce Divin Cœur se voulant rendre le Protecteur et Défenseur de sa sacrée personne contre tous ses ennemis visibles et invisibles, dont Il le veut défendre, et mettre son salut en assurance par ce moyen, c’est pourquoi Il l’a choisi comme son fidèle ami pour faire autoriser la Messe à son Honneur par le Saint-Siège apostolique et en obtenir tous les autres privilèges qu’Il veut accompagner cette dévotion de ce Sacré-Cœur, par laquelle Il veut départir les trésors de ses Grâces de sanctification et de salut, en répandant avec abondance ses Bénédictions sur toutes ses entreprises qu’il fera réussir à sa gloire, en donnant un heureux succès à ses armes pour le faire triompher de la malice de ses ennemis.”
    Promouvoir la consécration du Royaume de France au Sacré-Cœur, est une bien grande tâche pour une humble religieuse. Marguerite-Marie le sent fort bien et elle écrit aussi à sa Mère supérieure : “Tout cela paraît très difficile, tant pour les grands obstacles que Satan se propose d’y mettre, que pour toutes les autres difficultés. Mais Dieu est au-dessus de tout. Il se plaît souvent à se servir des moindres choses, et même des plus méprisables, pour l’exécution de ses plus grands Desseins, tant pour aveugler et confondre le raisonnement humain que pour faire voir sa Puissance, qui peut tout ce qui Lui plaît, quoiqu’Il ne le fasse pas toujours, ne voulant pas violenter le cœur des hommes afin que, le laissant en liberté, Il ait plus de moyens de le récompenser ou de le châtier.
    … Il faut que tout se fasse doucement et suavement, quoique fortement et diligemment, suivant les moyens qu’Il nous en fournira, car enfin, ma Mère, il faut poursuivre l’Oeuvre de Dieu sans désister, ni nous lasser, quelque obstacle ou contradictions qui s’y puissent rencontrer, car Il est assez fort et puissant pour les vaincre et confondre ses ennemis. Mais ce Divin Coeur n’est que Douceur, Humilité et Patience, c’est pourquoi il faut attendre. Il saura bien faire chaque chose en son temps.
    … Il se servira des contradictions comme d’un solide fondement pour établir son Règne, car dans cette glorieuse et sainte Entreprise, les croix et les oppositions sont une des marques les plus infaillibles et les plus assurées, que la chose vient de Dieu et qu’Il en doit être beaucoup glorifié par le Règne du Sacré-Cœur de son divin Fils.
    … Le Sacré-Cœur règnera malgré Satan et tous ceux qu’il suscite à opposer. Mais c’est maintenant le temps d’opérer et souffrir en silence, comme Il a fait pour notre amour.

  3. “…Les évangiles sont suffisamment claires, il me semble : à aucun moment le Christ n’a tenu une position en lien avec le pouvoir, c’est suffisamment marquant pour être un enseignement en soi !…” >>>
    – “…10. Pilate lui dit : “Est-ce à moi que tu ne parles pas ? Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te crucifier, et que j’ai le pouvoir de te relâcher ? 11. Jésus répondit : Tu n’aurais sur Moi aucun pouvoir, s’il ne t’avait été donné d’En Haut…” (Jean XIX)
    – “1. Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures; car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées de Dieu…” (Romains XIII)
    Profitons-en pour signaler que “Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu” n’a jamais signifié SEPARATION de l’Eglise et de de l’état mais DISTINCTION de l’Eglise et de l’état, ce qui est très différent.

  4. P.S. : “L’Eglise et l’état heureusement concertés” (Saint Pie X) >
    – certains domaines sont strictement réservés à l’état !
    – certains domaines sont strictement réservés à l’Eglise !
    – certains domaines sont communs à l’état et à l’Eglise, en commençant par le Culte dû à leur Maître commun !

  5. Il faut rendre à César ce qui est est à César et à Dieu ce qui est à Dieu, mais l’on oublie presque toujours, que César doit aussi rendre en toute justice à Dieu ce qui est à Dieu. Tout pouvoir vient de Dieu, mais pour le bien, pas pour le socialisme, le communisme, le matérialisme…..Dieu est créateur des hommes et des sociétés. La pire des injustice est l’impiété de César, de l’État.Il y a distinction des pouvoirs mais pas séparation, la fin surnaturelle étant la plus noble, et la plus digne c’est elle qui doit prévaloir.

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