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France : Société

Ce ne sont pas les flammes qui portent atteinte à notre patrimoine, c’est la vulgarité encouragée par le ministère de la Culture

Ce ne sont pas les flammes qui portent atteinte à notre patrimoine, c’est la vulgarité encouragée par le ministère de la Culture

Il est des casseurs dont on parle peu :

Personne n’a oublié l’inacceptable saccage de l’Arc de Triomphe par des casseurs lors de la manifestation des gilets jaunes du 1er décembre 2018. « Une atteinte à l’image de la France », avait titré Le Parisien. Personne n’oubliera non plus la défiguration des Champs-Elysées, lors des manifestations du 16 mars dernier. Dans l’un et l’autre cas, même si dans celui des Champs-Elysées ce furent les symboles du monde de l’argent et d’une presse estimée aux ordres qui furent visés, il s’agit d’une atteinte portée à notre patrimoine architectural auquel nous sommes tous profondément attachés. Les touristes étrangers peut-être encore plus que nous.

Jamais, bien entendu, nous ne mettrons ces outrages sur le même plan que celui dont est victime l’Opéra Garnier depuis la fin décembre. S’il s’agit là aussi d’une atteinte à notre patrimoine, celle-ci est de nature fort différente. En effet, l’installation de deux immenses pneus de tracteur dorés à la feuille d’or au pied du double escalier de notre opéra national n’est en rien une détérioration matérielle de celui-ci. Aucun vandalisme, aucune mise à sac, aucun dommage matériel. Si dommage il y a, il est d’un autre type, plus insidieux, et peut-être plus grave tant il paraît plus difficilement réparable. Il prend place à la suite d’une longue chaîne de dommages dont nos politiques depuis quarante ans se sont fait les complices, par lâcheté et avec une inconséquence dont ils n’ont toujours pas mesuré les effets dévastateurs sur les esprits, notamment des plus jeunes.

Ce ne sont pas les tags, les coups de barre à mine ou les flammes qui, depuis des années, portent atteinte aux lieux emblématiques de notre patrimoine, ce sont la puérilité, la vulgarité, et l’impuissance de plasticiens encouragés par le ministère de la Culture et son armée d’inspecteurs généraux de la création. Qui imagine l’un de ces inspecteurs – eh, oui ! c’est un titre et un salaire – frapper à la porte de l’atelier d’un Matisse, d’un Braque ou d’un Picasso ? Il se serait fait immédiatement jeter dehors ! Qui imagine ces mêmes artistes accepter de se faire appeler « plasticiens » par une aussi insignifiante administration ?

Pourquoi, lorsqu’on visitait l’abbaye du Mont-Saint-Michel il y a quelques années, voyait-on soudain sa propre image projetée dans la salle où l’on entrait et, lorsqu’on se penchait par-dessus les remparts, découvrait-on des espèces de méduses en tissus qui les prenaient d’assaut ? Ce n’est certes pas plus méchant que de déverser des tonnes de sable dans les salles capitulaires de l’abbaye de Maubuisson en espérant que les enfants iraient parachever ces dunes en les dévalant. […]

Le « Plug anal » installé en 2014 place Vendôme par un autre plasticien, sans doute soucieux de s’adresser à la meilleure part des individus, était-il susceptible de contribuer à l’enrayement du manque de respect avec lequel nos ministres de l’Education nationale sont quotidiennement aux prises ? […]

Il est vrai qu’en permettant au plasticien McCarthy d’installer son plug anal sur une des plus belles places de Paris, à Claude Lévêque, ses pneus au Palais Garnier, à Manzoni, sa « merda d’artista » au Centre Pompidou, ce sont les portes de la liberté d’expression qui ont été ouvertes en grand dans notre pays. On ne pouvait solliciter que ces plasticiens ! Personne d’autre ! Aucune autre liberté d’expression ne s’était présentée au guichet ! Aucune autre ne s’était vue fermer la porte au nez par un inspecteur général de la création ! D’ailleurs tout autre candidat n’aurait pu être qu’un infréquentable partisan du retour à l’ordre moral. C’est tellement évident ! […]

Rentrant précipitamment de son week-end à la neige, le président de la République a eu beau jeu de déclarer : « Nous avons aujourd’hui des gens qui essayent par tous les moyens (…) d’abîmer la République pour casser, pour détruire au risque de tuer. » Mais qu’abîme-t-il, lui, quand, pour la fête de la musique, il invite dans la cour du palais de l’Elysée un groupe électro dont le DJ arbore sur son T-shirt ce slogan : « Fils d’immigrés, noir et pédé » ? […]

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2 commentaires

  1. « Nous avons aujourd’hui des gens qui essayent par tous les moyens (…) d’abîmer le Palais de l’Elysées pour casser, pour détruire pour enlaidir »

  2. Je répète ma définition de “l’Art contemporain” :
    Ces beaux-arts qu’on assassine
    ???

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