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Soirée veilleurs à Toulon

En soutien aux veilleurs de Paris, RDV ce soir place de la liberté de
21h a 23h
pour un sitting pacifique avec chants. Prévoir lumignons et
couvertures.

Consignes: rester assis et groupés, ne pas crier, ne pas
chanter de slogans, rester calme.

Bernard Antony demande plus de pluralisme à la Manif pour Tous

Sur son blog :

"Au départ, la Manif pour Tous se voulait apolitique. Tout le monde a constaté l’ineptie ou l’hypocrisie de pareille position : le débat est en effet simultanément idéologique et politique.

Mais pourquoi Frigide a-t-elle donné la parole à des personnalités politiques de l’UMP et pas à Gilbert Collard, à Jacques Bompard ou à Marion Le Pen, porte-parole pourtant d’une vaste partie de l’opinion même si, très injustement, elle n’est représentée que par trois députés.

Or, Jacques Bompard a bataillé avec opiniâtreté et talent et Marion Le Pen a fait l’unanimité, sauf celle des sectaires et des fanatiques, par sa douce fermeté et son très  prometteur talent d’expression. Et elle a dit très justement des arguments essentiels. Je suis d’autant plus heureux pour dire cela que ce n’est jamais sans tristesse que j’ai eu à exprimer des désaccords, sans jamais aucune animosité, jadis avec Jean-Marie Le Pen et surtout, sur des points importants avec sa jacobine de fille dont je reconnais également le punch et la qualité de communication.

N’étant plus au Front National depuis plusieurs années, je n’en suis que plus libre de porter des jugements uniquement motivés par les valeurs que je défends et le respect, autant que je le puis, de la vérité. Frigide Barjot se serait grandie en permettant à Marion Le Pen de parler autant qu’un médiocre Raffarin. On veut espérer que ce refus n’était pas motivé par quelque crainte jalouse d’un grand enthousiasme de foule pour la benjamine de l’Assemblée Nationale."

Le temps des héros et des saints

Message de François Billot de Lochner, président de la Fondation de service politique, emmené au poste hier soir avec les veilleurs :

"Esplanades des Invalides, hier soir,
vers 22heures.

Un groupe compact de jeunes-gens,
calmes, déterminés, impressionnants .Autour d’eux, des forces de l’ordre,
énervées et innombrables. Des chants pacifiques et doux, entrecoupés
de longs silences, et soudain, sans la moindre raison, la force brutale,
aveugle, stupide d’hommes lourdement équipés.

Entourés par des forces de l’ordre en
surnombre, les jeunes-gens sont conduits sans ménagement dans des cars
surpeuplés, emmenés à vive allure au nord de Paris, laissés un long moment,
debout, dans leurs cars surchauffés, puis parqués dans une cour grillagée.

Ils jouent, chantent, discutent,
entourés par de nombreux, trop nombreux policiers, qui ne jouent ni ne
chantent. Ils sont emmenés par paquets dans des couloirs où ils attendent
debout, encadrés par des policiers, qu’ils puissent enfin  décliner leur identité.

Lorsqu’ils sont relachés, très tard
dans la nuit, ils se retrouvent perdus au nord de Paris, jetés sur des
trottoirs inconnus…

Tout au long de cette longue nuit,
j’ai vu des forces de l’ordre qui passeront, et une jeunesse qui ne passera
pas : cette jeunesse de héros et de saints, par lesquels passera le
redressement de la France
."

Conséquence de la loi Taubira en Espagne : un enfant malmené

Lu sur le blog d'Yves Daoudal :

"En 2006, un juge espagnol avait été harcelé et poursuivi par le lobby homosexuel parce qu’il refusait de prononcer l’adoption d’une petite fille à la « conjointe » d’une lesbienne. C’était la première fois que le cas se présentait depuis la légalisation du « mariage » des paires par le gouvernement Zapatero : il fallait donc faire un exemple. Ce juge fut désavoué y compris par le parti populaire, et finalement il écopa d’une suspension pour dix ans. Il a publié un livre, intitulé Moi, victime de la christophobie.

On apprend aujourd’hui que les deux lesbiennes viennent de divorcer. La garde de la petite fille a été confiée à sa « mère biologique », qui est simplement sa mère."

Soirée veilleurs à Lyon place Bellecour

En soutien aux députés opposés à la loi Taubira et
aux veilleurs de Paris, les Lyonnais sont invités à illuminer la ville avec des lumignons aux
fenêtres, ce soir à partir de 20h30 puis de rejoindre la place Bellecour pour une
grande soirée des veilleurs à 21h. Prévoyez lumignons et affaires chaudes.

Le FN s’engage à abroger la loi s’il accède au pouvoir

Communiqué du FN :

"Le Front National réaffirme son opposition au projet de loi Taubira visant à permettre le mariage des couples de même sexe et leur ouvrant le droit à l'adoption. Ce projet porte gravement atteinte à l'institution du mariage, à la famille et aux droits fondamentaux de l'enfant.
Le Front National informe ses sympathisants qui souhaitent participer à la manifestation qui aura lieu le 21 avril à Paris, que sa délégation se réunira à 14h15 à l’angle boulevard Raspail/avenue Denfert-Rochereau
.
Dans l'hypothèse où le processus législatif se poursuivait et permettait à la gauche, avec la complaisance de députés et sénateurs UMP, de faire adopter le projet Taubira, le Front National s'engage à abroger cette loi lorsqu'il accèdera au pouvoir."

Accueil de Manuel Valls à Céret (près de Perpignan)

Les forces de l'ordre n'ont pas lésiné sur les moyens :

C
La presse locale en parle.

Pour que l’Irréel cède sa place au réel, rejoignez les veilleurs

Témoignage d'un veilleur :

 Et maintenant, par quels moyens ? » En
effet, « par quels moyens pourrions-nous faire comprendre au gouvernement
l’iniquité de cette loi ?
» C’est une question que je me suis longuement
posée, comme beaucoup d’autres je crois. Certains choisissent de hausser la
voix, d’autres ont choisi de cesser de parler, d’être, et de se taire. J’ai
découvert jeudi dans la journée ce qu’avaient fait les Veilleurs le soir
précédent. Le concept m’a parlé, ce jeudi soir, je les avais rejoints. 30 ans, marié, papa, cadre, parisien, ma vie facile ne m’a
jamais donné la (mal- ?)chance de vivre quelques heures dans une situation
à ce point irréelle. De voir comme 300 jeunes (apparemment, j’en fait encore
partie) peuvent témoigner de leur attachement aux choses simples qui font ce qu’ils
sont dans un cadre si paisible, et de sentir autour, la meute qui se
prépare…

D’écouter les douces paroles d’Aragon, « Celui qui
croyait au ciel, celui qui n’y croyait pas
 » au son trop faible du
mégaphone, et de se retourner attiré par les lueurs des gyrophares, et de
constater que 10 camionnettes de plus sont arrivées. Irréel.

De se serrer un peu plus contre son voisin qui a un peu
froid, et de se dire qu’au moment où les gendarmes viendront, mieux vaudra être
proche des autres. Irréel.

D’entendre tour à tour le président de l’association des
musulmans de Versailles, l’Abbé Grosjean, ou Monseigneur Rey, nous parler de la
paix, de la lumière et du silence, tout en lisant sur nos smartphones qu’à l’Assemblée
Nationale, on parle des débordements de haine dans les rues… Irréel.

De voir l’horizon s’obscurcir, parce que les armures,
casques, matraques et boucliers nous empêchent désormais de voir le pont
Alexandre III ou le si beau Hôtel des Invalides, alors que doucement, nous
chantons, « lorsque le soir se fait sombre, j’entends le petit oiseau… ».
Irréel.

De se redresser un peu pour compter combien nous sommes, « encore
au moins 250, ils ne pourront rien faire 
», de compter les CRS qui ont
avancé de quelques mètres pour augmenter la pression psychologique, et qu’ils
sont désormais épaule contre épaule. Irréel.

De voir un policier prendre un mégaphone vers 23h30 pour
demander la dispersion, mais brusquement chacun augmente un peu le volume
sonore de son chant, et il se retrouve entièrement couvert par notre voix qui « gazouillait
la haut dans l’ombre, sur sa branche au bord de l’eau
 ». Il s’arrête de
parler, le volume retombe instantanément au murmure. Irréel.

De voir ce même policier tellement outré par ce calme et ce
fredonnement qu’il se met à marcher au plus près du groupe, en actionnant la
sirène du mégaphone, arme bien plus puissante que les matraques contre nous à
ce moment… et dire qu’après 22h, quand on voit la police, c’est en général pour
demander de baisser le bruit au cours de soirées diverses… Irréel.

De voir tout d’un coup les interpellations commencer. Et les
gendarmes lever un à un les Veilleurs, pour les emmener dans le bus garé à côté.
Certains se font porter, d’autres ne leur donnent pas cette peine, se lèvent,
marchent et embarquent de leur plein gré.  Irréel.

De s’interroger lorsque 70 interpellations plus tard, le
mouvement s’arrête, le car est plein, et que les gendarmes se demandent bien où
ils pourront trouver les 5 cars nécessaires à embarquer ce qu’il reste… Irréel.

D’entendre l’interlocuteur du chef de dispositif, à l’autre
bout du fil, hurler à la radio dont le volume est encore réglé en mode « manif »,
« Mais je ne veux rien savoir, dégagez les de là, c’est tout ! ».
Oui bah… ça va pas être si simple. Irréel.

Et c’est là, c’est là que nous avons gagné.

C’est là, où un ordre passe : les CRS retirent leur
casque, et passent leur calot. Ils ne pourront pas embarquer tout le monde,
même si tous les moyens sont là, ces moyens ne sont pas suffisants. Qu’il y a
des limites à l’absurdité, et qu’il faut bien se demander comment les
commissariats parisiens gèreraient cette nuit 300 gardés à vus pour des motifs
politiques, alors qu’il faut quand même garder des cellules pour ceux qui les
méritent vraiment. Que finalement, on va les raccompagner au métro, et que les
derniers quitteront la pelouse, de leur plein gré à 00h30, comme ils l’avaient
décidé en arrivant.

Quand ils disent « raccompagner au métro », c’est un couloir de deux lignes de gendarmes mobiles en armure espacés de deux mètres
les uns des autres formant une haie d’honneur partant de la pelouse opposée,
jusque à la bouche de métro. Dans ce couloir semblable à celui que les rugbymen
font aux joueurs adverses en fin de match, les jeunes filles en ballerine et les
garçons en converse avancent jusque à l’entrée du souterrain, en leur disant :
« Merci… et à demain… »

150 mercredi, ils n’ont pas pris la mesure de cette force du
silence. 300 jeudi, c’est déjà trop tard. Vendredi ? A ce soir. Pour que l’Irréel cède sa place au réel. Pour de
bon."

Opérations à Périgueux demain samedi

Une opération en 2 temps à Périgueux :

  • rassemblement du convoi de voitures pour une seconde opération klaxon. RdV 10h30 samedi 20 avril sur le parking devant la préfecture. Venez avec tous vos visuels (Drapeaux, affiches à imprimer sur le site de la Manifpourtous dans le Kit du manifestant), scotch et ficelle.
  • apéro pour tous à proximité du rond point (Maitre Kanter). Apéro tiré du sac à 11h30 après le convoi. Besoin de tréteaux. Chacun apportant boisson non alcoolisée et biscuits, saucisson … Invitons nos voisins et badauds à se joindre à ce rassemblement.

Manuel Valls bien accueilli à Perpignan

En ce moment :

P

Le gouvernement fait un mauvais calcul en croyant que les réactions vont s’éteindre

Monseigneur Tony Anatrella, psychanalyste et spécialiste en psychiatrie sociale, Consulteur du Conseil Pontifical pour la Famille et du Conseil Pontifical pour la Santé, analyse pour Zenit le vote au Sénat:

"Il s’agit d’un vote précipité qui, tout en respectant les règles juridiques et les procédures, manifeste une manoeuvre politique, pour ne pas dire une manipulation, qui n’est pas à la hauteur des enjeux. Les partisans de cette cause que l’on pourrait qualifier d’infantile, cherchent à éviter l’intelligence des problèmes soulevés par ce « mariage pour tous ». Le « mariage » présenté en des termes aussi mégalomanes est délirant, il se retournera contre les intérêts de la société et des générations à venir. Les sénateurs et les députés de la majorité actuelle veulent imposer par tous les moyens une loi qui ne correspond à aucune nécessité sociale. Puisque le terme est à la mode : il n’est pas « normal » de marier ensemble des personnes de même sexe. C’est effectivement une forme de dictature des moeurs d’une petite minorité active qui cherche à s’emparer des symboles socialisant la sexualité pour laisser entendre que certaines formes de sexualité pourraient être légalisées et devenir une norme. Cette loi est inique et immorale au moment où, paradoxalement, on veut « moraliser » la vie politique. Pendant ce temps-là, les vrais problèmes ne sont pas traités justement parce que le pouvoir politique est dans l’impuissance pour le faire. […]

Telles que les choses se présentent, les opposants à cette dénaturation du mariage vont amplifier leur manifestation. Je suis frappé de constater l’intérêt du public en donnant des conférences sur ce sujet aussi bien en France qu’à l’étranger. Selon les lieux, il y a habituellement entre 150 à 1000 personnes qui viennent écouter ces conférences dont certaines ont même dû être placées sous protection policière : c’est dire combien la parole est libre en la matière ! D’ailleurs, peu de médias, à de rares exceptions, ouvrent leurs colonnes à des tribunes mettant en lumière les problèmes posés par cette loi. Le pouvoir politique et certains médias feignent d’ignorer cette montée de l’opposition, étant eux-mêmes le bras séculier du pouvoir politique et du mouvement LGBT pour minimiser, ridiculiser ou passer sous silence le nombre important de jeunes et de jeunes adultes qui se mobilisent contre ce projet délétère. Les manifestations de plus en plus importantes dans toute la France sont significatives d’une aggravation de la situation. Le gouvernement fait un mauvais calcul en croyant que les réactions vont s’éteindre. C’est l’inverse qui risque de se produire. Selon le dernier sondage (BFM TV Le Parisien du 11 avril 2013) 57 % des français sont contre la loi Taubira. Plus les gens réfléchissent et prennent conscience de l’erreur anthropologique de cette loi, et plus ils la rejettent. C’est pourquoi le pouvoir s’affole et veut précipiter violemment le vote définitif d’une loi foncièrement injuste. Et même s’il utilise la force des matraques et des gaz, il n’a jamais gagné contre une révolution morale comme celle qui s’amorce et tout particulièrement chez les générations montantes qui font leur entrée en politique à cette occasion. Donc, même si la loi est votée par l’Assemblée nationale, les manifestations vont se poursuivre jusqu’à son retrait. […]

Najat Vallaud-Belkacem renonce à sa visite à Toulouse

L'accueil de Najat Vallaud-Belkacem devant le Conseil régional vendredi 19 avril à 15h est annulé. Le ministre ne vient pas.

Bonjour Marseille

7H30 , les banderoles sont installées durant 45 mn devant St Victor. Les voitures passent, quelques coups de klaxon enchantés. En partant, un chauffeur de taxis vient parler. Il a vu les banderoles du Vieux Port. Il félicite et encourage à continuer.

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Les veilleurs, bien plus subversifs pour le pouvoir

Témoignage d'un Veilleur de la nuit dernière :

"Il est
5h30 ce matin, 19 avril, depuis une heure je ne peux plus dormir, les mots se bousculent
dans ma tête : il faut que j'écrive. Ce message n'est pas un
manifeste, il s'agit simplement pour moi d'exprimer ce que nous avons
vécu, de déposer le poids de ce combat que nous avons mené, hier
soir encore, avec les « Veilleurs », ce combat trop grand
pour nous. Il s'agit aussi, puisque cela c'est fait comme cela,
d'associer tous ceux qui ne peuvent être avec nous, mais dont le
soutien et la prière nous ont permis de tenir. A ceux
qui doutent de ce témoignage – doute légitime, lorsqu'on en
ignore la provenance – je voudrais juste assurer qu'il est vrai.
C'est moi, Marie H., qui l'écris ; je ne dis que ce que j'ai
vu, de la manière la plus sobre possible, à tel point que ceux qui
étaient là avant-hier m'ont jugée parfois « trop gentille ».
Je ne cherche ni la polémique – je n'ai pas l'habitude d'en faire,
ni à ce qu'on parle de moi – non, vraiment pas.

22h :
La manifestation se termine, je rejoins calmement le groupe des
Veilleurs. Ils ont changé de pelouse ; bien plus nombreux
qu'hier
, déjà encadrés par les CRS, qui néanmoins ne nous
empêchent pas de les rejoindre. Axel est là, Alix à ses côtés ;
ils ont investi dans un haut-parleur plus puissant, avec un micro,
pour que tous puissent entendre (hier, nous avions donné chacun un
euro à cet effet). Comme hier, ils nous exhortent à la résistance
et à la paix intérieure, pendant que nous chantons doucement
« l'espérance ». Malgré le nombre, l'ambiance est plus
sereine, plus unie qu'hier soir. Certains montrent des portraits de
Gandhi imprimés sur des feuilles de papier.

22h30 :
Axel nous a annoncé d'emblée que la police a reçu l'ordre de nous
déloger.
Pour l'instant, les CRS nous quittent, ayant à faire un
peu plus loin sur l'esplanade, où des groupes de manifestants
refusent de se disperser. Nous écoutons Bernanos, puis Aragon, La
Rose et le Réséda
… Alix nous
lit ensuite un article sur le gender,
qui dénonce le projet du ministre Vincent Peillon, intimement lié à
celui de la « loi Taubira », d'« arracher »
les enfants aux convictions de leurs parents, pour « libérer »
leur intelligence en leur enseignant qu'il n'existe pas de sexe
biologique, mais seulement une identité de genre à construire
librement – ce sont les mots même des textes officiels. Axel nous
parle, rappelant que nous sommes forts parce que nous ne sommes pas
là pour nous-mêmes, mais pour le plus faible que nous, l'enfant de
demain, nos propres enfants
, auxquels on veut nous interdire de dire
que la complémentarité des sexes existe, et qu'elle est bonne.

23h :
Le président des musulmans de Versailles prend le micro quelques
minutes, expliquant qu'il nous a rejoints parce que son cœur le lui
dictait. « Vous êtes les étoiles du monde ». Ma voisine
me montre, à un mètre de nous, Monseigneur Rey, évêque de
Fréjus-Toulon, un genou à terre, parmi nous. Lui aussi nous
encourage brièvement (« Votre silence est plus fort que les
mots
 »), puis encore l'abbé Grosjean, prêtre des environs de
Versailles, qui nous a rejoints avec un autre prêtre.

23h15 :
Les choses se gâtent. Les jeunes qui s'agitaient plus loin,
poursuivis par les CRS, se rabattent brusquement vers nous, arrivent
en courant, et se « réfugient » tout autour de notre
groupe. Mouvement de panique ou manoeuvre de la police ? Les deux
sans doute. Nous reprenons en choeur « l'espérance »,
pour montrer notre pacifisme et ne pas laisser ébranler notre paix
intérieure. Les CRS nous encerclent. Mais cette fois, ceux qui
semblent étonnés sont les jeunes qui viennent de nous rejoindre,
qui juste auparavant ont peut-être jugé « cucu » notre
manière d'agir
, et qui maintenant s'asseoient progressivement parmi
nous. Il y a quelques minutes, Axel nous a assuré que nous étions
bien plus subversifs, plus dangereux pour le pouvoir, parce que notre
force est inattaquable.

23h30 :
Les CRS nous cernent tout près, avec casques et boucliers. Une
seconde ligne se met en place, pour tenir à distance ceux qui nous
regardent. De nombreux journalistes sont là, entre les CRS et nous,
caméra, appareil photo ou portable en main. Nous chantons dans le
calme. Axel nous informe que des policiers en civil sont parmi nous,
repérables à leur oreillette (devant à ma droite, je vois quelques
mains en désigner un silencieusement). Ils ont pour mission de créer
parmi nous la panique
. Axel ajoute : « Aujourd'hui, en
France, ils sont payés pour cela. Nous leur pardonnons
. »
Bruit de sirène, première sommation : ceux qui le veulent
peuvent se diriger tout de suite vers le métro, les autres seront
interpellés. Aucune raison n'est donnée : nous n'avons rien
fait d'autre que chanter, assis par terre sur une pelouse. Le
gouvernement nous arrête pour des raisons politiques, pour le seul
crime de n'être pas d'accord avec lui.
Axel a répété les mots
d'hier, sur le fait que ceux qui veulent ou doivent partir, le font
en toute liberté et sans aucun jugement. Un certain nombre se
lèvent, escortés à l'extérieur du cercle par les CRS. Nous
resserrons les rangs.

23h45 :
Le haut-parleur d'Alix et Axel est au bout de sa batterie, dernières
consignes en cas de garde à vue, encouragements… plus rien.
Pendant encore trois quarts d'heure, nous allons uniquement chanter
en boucle les trois couplets de « l'espérance » pour
rester unis
. Axel a encore un petit mégaphone, mais très peu
d'entre nous l'entendent. Au fil des minutes, des bribes me
parviennent : « Demain, promet Axel, nous auront une
meilleure sono, nous mettrons de la musique classique. Demain, nous
imprimerons le chant de l'« espérance », nous
l'imprimerons sur des centaines de papiers, chacun pourra
l'apprendre
. » Demain, demain… Puis, c'est la voix d'Alix :
« vous êtes en train d'écraser le mensonge »…
Deuxième sommation : personne ne bouge
. Je n'ai rien d'une
extrémiste, mais j'ai l'intime conviction qu'il faut rester, nous
sommes tellement dans notre bon droit, nous n'avons rien fait, et la
disproportion est telle entre leurs moyens et les nôtres ! Nous
sommes environ trois cent à être restés. Alors les gendarmes
arrivent, et commencent à enlever, un par un, ceux qui sont situés
le plus à droite du groupe, et à les traîner jusqu'au « panier
à salade ». Accrochés, serrés, toujours nous chantons,
couvrant les cris de panique qui jaillissent parfois. Parfois un cri
plus fort retentit, pour provoquer la terreur, sans doute celui d'un
policier en civil, couvert aussitôt par des « chut »
indignés et par le chant : ils ne parviennent pas à nous faire
peur
.

Minuit :
Le bus est plein : une cinquantaine de prisonniers, pris au
hasard, ceux qui étaient dans ce coin-là ; d'autres dans les
camions de police, environ quatre-vingt en tout semble-t-il. Le chef
de la police nous supplie presque de rentrer 
: « vous
pouvez encore vous rendre au métro, et rentrer chez vous 
».
Peu se lèvent. Nous chantons, et ceux qui sont à l'intérieur du
bus nous accompagnent en tapant sur les murs et les fenêtres.

Minuit
quinze
 : Le bus est parti. Les policiers ne savent plus quoi
faire de nous
. Leurs avertissements sont couverts par le chant. Il ne
reste que quinze minutes ; nous leur avons dit, nous partirons
dans le calme à minuit et demie. Mais ils ont des ordres ;
alors ils continuent à nous emmener de force : ils se mettent à
deux, somment un jeune de se lever et, celui-ci n'obtempérant pas,
le tirent et le lèvent plus ou moins violemment, selon la résistance
qu'il oppose. Plusieurs ont leur matraque à la main. Parfois des
coups, je perçois notamment un cri de fille, puis un attroupement de
journalistes et de policiers… Il y aura quelques blessés
.

Minuit
vingt
 : Des députés nous ont rejoints, paraît-il. Les
quelques journalistes qui sont restés se concentrent sur eux. Les
CRS continuent de nous emmener un à un, nous continuons de chanter,
et nous comptons les minutes en les voyant se rapprocher. Je n'ai pas
peur, cela m'est bien égal d'aller en garde à vue : du moment
qu'un tiers d'entre nous y sont, autant y aller tous avec eux !
Du moment que nos dirigeants sont capables d'aller jusque là pour
nous faire taire… En fait, ceux qui sont enlevés de force lors de
cette « deuxième série » sont tout simplement ramenés
au métro, nous ne le saurons qu'ensuite. Un CRS s'énerve de la
résistance que lui oppose un jeune et s'écrie violemment :
« Mais arrêtez ! Vous nous empêchez de faire notre
boulot ! 
»
Alors là, c'est très fort ! Quelques exclamations
fusent parmi nous, même pas de colère ou de vindicte, plutôt de
bon sens, presque d'humour : la situation est tellement
absurde ! C'est nous qui empêchons les CRS…

Minuit
vingt-cinq
 : Il reste cinq minutes. Nous ne sommes plus que
quelques-uns. Axel et Alix ont été emmenés. Les CRS sont tous
proches de moi, ils emportent la jeune fille juste devant, puis s'en
prennent au garçon qui était à côté d'elle. Celui-ci résiste,
accroché à celui de derrière : un CRS tape avec sa matraque
pour le faire lâcher, mais n'y parvient pas. Nous comptons les
dernières secondes.

Minuit
et demie !
D'un seul homme, nous nous levons, victorieux. Nous
reprenons le chant. Nous affirmons calmement que nous allons
rentrer : nous n'avons pas cédé à la force, nous partons
librement, à minuit et demie, comme nous l'avions décidé
. Côté
CRS : « resserrez les rangs ! ». Nous sommes
peut-être une cinquantaine, au milieu d'un cercle très étroit de
boucliers. Nous ne montrons pas d'autre signe de violence que de
ramasser dans la bonne humeur les bougies, les papiers et les
affaires semés sur place, pour laisser propre la pelouse des
invalides. Puis les CRS nous escortent en groupe jusqu'au métro.
Chez nous paix incroyable, et même bonne humeur : certains
essaient d'échanger quelques plaisanteries avec les CRS… Cette
fois, vraiment pas d'autre choix que de prendre le métro, même si
on habite à deux pas. Alors nous obtempérons, espérons que nous
pourrons sortir aux prochaines stations, ce dont certains ont été
empêchés hier soir jusque bien tard…

Voilà
ce qui se passe, en France, le 18 avril 2013.
Nos
dirigeants ont choisi de mobiliser des centaines de CRS pour arrêter
des jeunes qui chantaient et écoutaient des textes, assis sur l'herbe
. Ils veulent nous
discréditer et nous faire taire, parce que nous osons proclamer que
nous préférons le bien et la vérité à l'idéologie et au plaisir
égoïste du moment. Ce
soir encore, nous sommes victorieux, mais cette victoire a un goût
amer. Amer, pour ceux qui ont été emmenés cette nuit au poste,
innocents désignés au hasard par l'arbitraire du pouvoir. Amer,
pour ceux qui ont reçu des coups, qui ont été blessés, pour rien.
Amer surtout, de voir comment répondent nos dirigeants aux
aspirations de notre jeunesse qui aime le bien et la concorde,
l'intelligence et la culture : par le mensonge et la violence."

Le ministre Aurélie Filippetti annule sa visite à Metz

Aurélie Filippetti devait venir au 50eme anniversaire du lycée Schuman à Metz hier. Visite annulée. Une centaine de manifestants sont venus déguster des flamby devant la préfecture :

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Claude Bartolone à Vaires sur Marne samedi midi

On annonce Monsieur Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, à Vaires sur Marne demain samedi 20 avril. Rendez-vous est donné à la mairie de Vaires à 12h.

Vaires se trouve à 15mn de Paris Gare de l’Est. Ligne P direction Meaux.

Ce soir, rejoignez les veilleurs aux Invalides

Encouragés par Mgr Marc Aillet :

 

Bonne ambiance au commissariat

Devant des policiers médusés, les veilleurs interpellés cette nuit se sont amusés dans une ambiance bon enfant.

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IMG_3363 par Le_Salon_Beige 

Les veilleurs ont été libérés vers 3h30. Ils recommencent ce soir. Encore plus nombreux.

Le pouvoir a peur de voir les enfants de France faire un sit-in pacifique

A l'assemblée, jusqu'à 2 h 15, la nuit se passe à commenter les incidents des Invalides. Les députés en seraient venus aux mains (mais aucune image ne le montre). Le député Nicolas Dhuicq (Aube, UMP) :

« Ces enfants sont nos enfants, pourraient être vos enfants. […] Le pouvoir a peur de voir les enfants de France emmenés dans des cars. Il a peur de voir les enfants de France faire un sit-in pacifique. »

Le député Philippe Meunier (Rhône, UMP) :

« Vous parlez de nervis d’extrême droite. Nous connaissons les nervis qu’ils soient d’extrême droite ou d’extrême gauche, quand ils sont face à des CRS casqués, bottés, avec des boucliers, on sait comment ça se passe […]. Ce soir, nous étions sur place, avec la presse. Il n’y avait pas de nervis, ni d’extrême droite ni d’extrême gauche . Il n’y avait que des jeunes hommes et des jeunes filles sagement assis sur l’esplanade des Invalides. »

Et le député a brandi la ballerine ramassée. Les députés de la gauche ont gardé un grand silence.

Lu dans cette dépêche :

"Un jeune homme a été légèrement blessé pendant son évacuation par les
CRS après la manifestation. Après une courte perte de connaissance et
des spasmes
, il a repris conscience et été pris en charge par les
pompiers."

L'assemblée a terminé l'examen du texte, ce matin à 7h35. Vote solennel mardi.

Un parallèle avec l’exaspération de la fin du XIXe siècle

Grégoire Kauffmann critique dans le Monde la grille de lecture godwinesque de nos zélites :

"L'heure est à l'amalgame incantatoire entre la crise des années 1930 et la période difficile que traverse le gouvernement de Jean-Marc Ayrault. En témoignent, par exemple, la récente analyse publiée par Alain Duhamel ("L'aigre parfum des années 1930", Libération, 27 mars) ou la déclaration du député UMP Henri Guaino le 31 mars : "On va finir dans la grande dépression des années 1930."
L'effervescence sociale, la radicalisation du débat politique, la montée des populismes nous ramèneraient à la France en noir et blanc des présidents du Conseil Edouard Daladier (1884-1970) et Edouard Herriot (1872-1957). Une France de la crispation, de la régression, sur fond d'agitation ligueuse et de corruption des élites. Années repoussoir, épouvantail commode. […] Lancinante, la petite musique du retour des années 1930 se fait
également entendre dans le traitement médiatique réservé aux militants
du Printemps français, nébuleuse accueillant les troupes de choc de
l'opposition au mariage pour tous.
Connue pour son engagement contre l'extrême droite, l'essayiste Caroline
Fourest, prise à partie le 13 avril lors d'un déplacement à Nantes,
affirme au sujet de ses agresseurs sur le site du Nouvel Observateur : "Il y a une part des manifestants qui se sent pousser des ailes parce
que la droite parlementaire n'a pas mis le holà. S'y ajoute un noyau de
néofascistes et néopétainistes qui croient sincèrement revivre le 6
février 1934
."

Mais, en historien, cet amalgame ne lui convient pas et il propose une autre grille de comparaison :

"Quitte à céder au péché d'anachronisme, pourquoi ne pas dresser le parallèle, à coup sûr plus éclairant, avec les années 1880-1890 ?
Aujourd'hui assimilée à l'âge d'or de la République conquérante et de la laïcité, cette époque n'en fut pas moins celle des grands scandales politico-financiers (affaire des décorations, crise du Panama). L'image du personnel politique en fut durablement ternie, tandis que s'organisait l'opposition catholique, arc-boutée sur la défense de l'enseignement privé et la sacralisation de la famille, mise à mal par la loi Naquet autorisant le divorce (1884).
Opposition finalement contenue par les forces républicaines, dont le programme correspondait à l'horizon d'attente d'un corps électoral majoritairement hostile au cléricalisme.

[…] Avant de crier au retour des années 1930, ne faut-il pas d'abord y voir le signe d'une radicalisation politique comparable à l'exaspération antilaïque de la fin du XIXe siècle, lorsque la "République des Jules" luttait contre l'emprise du religieux sur le politique ?"

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