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L’Université d’Angers organise une « Fête antifasciste »

Communiqué d’Anne-Laure Blin, député de Maine-et-Loire et porte-parole du groupe LR à l’Assemblée nationale :

Anne-Laure BLIN, député de Maine et Loire, apprend avec consternation l’organisation, la semaine prochaine, par la composante « Culture » de l’Université d’Angers, d’un événement « Fête antifasciste » sur le campus Saint-Serge d’Angers. Cette manifestation, à vocation purement politique, orchestrée par des groupes d’ultra gauche n’a clairement pas sa place dans un établissement public d’enseignement universitaire.

A l’évidence, il est l’illustration patente d’un entrisme idéologique grandissant et de dérives islamo-gauchistes dans l’enseignement supérieur. La co-organisation de cet événement, vecteur de propagande militante, ne peut être cautionnée. Les responsables de l’Université d’Angers doivent veiller à une stricte neutralité et interdire immédiatement la tenue de ce rassemblement anti-républicain.

Anne-Laure BLIN, député, annonce saisir immédiatement Madame le Recteur. Elle précise aussi qu’au regard des précédents engendrant de nombreux actes de violence et de dégradation et des risques d’atteinte à l’ordre public, Anne-Laure BLIN demande également à Monsieur le Préfet de prendre toutes les mesures nécessaires à l’interdiction de cette manifestation à l’évidence séparatiste.

Plus largement, elle indique que les députés Les Républicains (à l’initiative de Michèle TABAROT et Patrick HETZEL) ont initié, il y a quelques jours, une proposition de résolution pour qu’il soit dressé un état des lieux précis de ces phénomènes d’entrisme idéologique dans les Universités et dans les grandes écoles françaises. Car, il est plus qu’urgent que soient garantis, de manière intangible, pour tous les étudiants, les grands principes et les lois de la République dans l’enseignement supérieur français.

L’innovation scolaire bloquée : à quand la refonte du système des contrats ?

Tribune d’Anne Coffinier sur Causeur, suite au rapport parlementaire concernant le financement public de l’enseignement privé sous contrat :

Haro sur l’école privée ! L’idée n’est pas nouvelle. Sauf que la donne n’est plus la même. D’un côté elle est plébiscitée par 75% des Français, qui la jugent meilleure que l’école publique (selon un sondage Odoxa/ BFM Business réalisé fin mars). De l’autre, elle est contestée dans ses financements et son ouverture sociale : 49% des sondés déclarent être favorables à une réduction ou une suppression de ses subventions publiques, ce qui est lourd de menaces.

Le retour de la guerre scolaire ?

L’urgence est donc, si l’on veut préserver l’avenir de l’école privée, d’accroitre sa transparence budgétaire et tarifaire. Plutôt que de faire de l’école privée un bouc-émissaire dont on cherche à entraver sans cesse la marche, l’heure ne serait-elle pas venue de refonder ses modalités de transparence, de contractualisation et d’évaluation pour qu’elle soit encore plus efficace et légitime?

Le rapport de la Cour des comptes de 2023 comme le récent rapport parlementaire Vannier-Weissberg sur l’école privée se concentrent sur l’enseignement privé sous contrat, sans jamais prendre en compte la dynamique qui existe entre école publique et école privée. Pourtant il est tout sauf anodin que l’Éducation nationale se voie confier la mission de contrôler les écoles privées. S’il est normal que l’Etat contrôle toute structure recevant des subventions publiques, la logique voudrait, en revanche, que ce ne soit pas l’Éducation nationale qui s’en charge. D’abord parce qu’elle perçoit les écoles privées comme des concurrentes dont elle cherche plus à endiguer l’essor qu’à en assurer la qualité. Ensuite parce que l’Éducation nationale est devenue objectivement moins performante que l’école privée, qu’elle est donc peu légitime à contrôler. La différence de performance pédagogique est tout aussi marquée : « Un élève du privé sort de troisième avec plus d’un an d’avance sur un camarade de même milieu social et avec les mêmes acquis en fin de CM2 mais qui a fait sa scolarité dans un collège public », démontre Paul Cahu, consultant pour la Banque mondiale, dans les Echos du 2 avril. Elle a en outre un moindre rapport qualité/ prix : un écolier d’une école privée primaire coûte aux finances publiques 3120 euros contre 6910 euros pour son homologue en école publique. Et un collégien du privé coûte 5544 euros aux finances publiques contre 10 409 pour son homologue du public.

Privé sous contrat : 75% de fonds publics

En matière de transparence budgétaire, il faut exiger des écoles publiques au moins autant que ce qu’on exige de leurs homologues privées, puisqu’elles sont financées à 100% par des fonds publics quand les écoles privées sous contrat le sont à 75%. L’État devrait sanctionner lourdement la non-publication si fréquente des comptes annuels des structures gérant les écoles privées. S’il est assez évident que les structures privées gèrent mieux leur budget que les structures publiques, cette transparence accrue permettrait toutefois de dissuader les appétits malsains de certains gestionnaires d’école privée en matière d’immobilier, de placements financiers ou de contrats de prestation. On verrait aussi que seulement 30% des écoles sous contrat pratiquent des tarifs progressifs. Mécaniquement, cette transparence conduirait à des pressions locales qui aboutiraient à plus de mixité sociale, sans qu’une inhumaine logique quantitative de quotas n’ait besoin d’être imposée.

Mais l’État devrait tout aussi urgemment imposer la publication du budget individuel de chaque école publique. Cette information est inexistante à ce jour. L’emballement improductif des dépenses publiques d’éducation a sans doute à voir avec cette exception française. Ces réformes seraient plus utiles que d’exiger des rapports détaillés sur l’utilisation globale des 10 milliards d’euros alloués chaque année au privé sous contrat. Rendre compte est primordial en démocratie. Encore faut-il que ce soit à une échelle qui parle aux citoyens.

L’innovation éducative bridée en France

Comme les modalités de transparence budgétaire, la gestion des contrats mérite aussi d’être refondée. La loi prévoit qu’une création d’école se fait sans contrat durant ses cinq premières années d’existence. Ensuite, elle peut demander un contrat (qui, rappelons-le, est conclu au niveau de la classe et non de l’établissement). C’est ce que le Code de l’éducation prévoit en théorie mais dans la réalité, très peu de nouveaux contrats sont octroyés. Des concepts vagues comme « le besoin scolaire reconnu » permettent à l’État de refuser le contrat sans motiver réellement son refus. Il n’y a pas de droit à contractualiser qui soit opposable. Son octroi est soumis au fait du prince et sans une intervention politique de haut niveau, il est presqu’impossible d’obtenir un contrat. Cette situation nuit à l’innovation éducative en France et à l’essor des écoles non confessionnelles. C’est par exemple le cas de l’école privée Diagonale, dont la qualité est louée au plus haut niveau de l’Etat mais qui échoue à obtenir un contrat.

Pour les établissements sous contrat en place, la situation n’est guère plus enviable. Ils dépendent du responsable du réseau auquel l’école appartient. C’est le SGEC ou le Fonds Social Juif Unifié par exemple qui se livrent à des tractations sans que les écoles elles-mêmes n’y puissent mais, alors que la loi prévoit que c’est au niveau de chaque établissement directement que les négociations devraient avoir lieu avec le rectorat. Côté État, le retrait du contrat est rarissime. Un établissement qui bénéficie de contrats ne les perd pas tant qu’il a le nombre requis d’élèves par classe, quelles que soient la qualité pédagogique, la sélection ou l’importance de l’entre soi social qu’il pratique. Autrement dit, l’écrasante majorité des contrats sont reconduits sans aucune évaluation de performance. C’est la prime à l’antériorité et à l’appartenance à un réseau d’écoles confessionnelles qui compte.

De l’air !

Pourquoi ne pas gérer plutôt les contrats selon une procédure d’appel d’offre tous les cinq ou 10 ans avec un cahier des charges public et des candidatures publiques ? Cela créerait une saine concurrence entre établissements privés. Cela suppose de mettre en place un vrai système d’évaluation de la qualité des établissements scolaires, qui n’existe pas actuellement en raison de l’effondrement du niveau du brevet et du bac. Pour veiller à la justice de l’évaluation, il faudrait aussi faire passer des tests nationaux de niveau en début et fin d’année, ou au moins en début et fin de cycles, et noter les établissements sur leur capacité à faire progresser leurs élèves par rapport à leur niveau de début d’une part, et au niveau scolaire absolu auquel ils les auront conduits d’autre part. Ces éléments seraient publiés, ainsi que les évaluations des parents, comme le fait l’OFSTED britannique. Ce dernier élément, peu habituel en France, permet de prendre en compte le niveau de satisfaction des parents dans l’évaluation de l’établissement, ce qui semble la moindre des choses, dans le cadre de la co-éducation prônée par les pouvoirs publics depuis des décennies.

Cette évolution permettrait aussi à notre système scolaire collectif de respirer, de s’adapter aux évolutions des besoins de la société et de la qualité des nouvelles initiatives éducatives. La faible évolution du paysage scolaire public ou financé par l’État est assez surprenante, alors que l’éducation – surtout à l’heure du numérique et de l’IA – devrait être un domaine privilégié de l’innovation. Il est temps de sortir de ces rentes de situation. Les nouvelles écoles créées, à condition qu’elles aient fait leurs preuves dans le cadre des évaluations réformées comme proposé, devraient jouir d’un droit opposable à passer sous contrat. Aujourd’hui, les écoles hors contrat sont bloquées dans ce statut défavorable, même quand elles aspirent à contractualiser avec l’Etat et en ont le niveau. C’est l’innovation qui est empêchée, en raison d’une entente malsaine entre une Éducation nationale, qui voit d’un mauvais œil la concurrence des écoles privées, et les baronnies des réseaux institués qui n’ont aucune envie d’ouvrir le jeu à d’autres établissements que les leurs.

Pour éviter un séparatisme social entre ceux de l’école publique et ceux de l’école privée, il est urgent d’instaurer des outils communs : des évaluations nationales communes et des obligations de transparence également communes. La feuille de route est tracée. C’est à présent une question de courage politique.

Cheyenne-Marie Carron présente son film sur le martyre du Père Hamel

C’était en juillet 2016, l’islamiste Adel Kermiche assassinait le père Jacques Hamel en pleine messe dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray. Son parcours chaotique, tourné vers la destruction, a anéanti une vie tournée vers l’autre et le sacré. Pourtant de cet anéantissement a jaillit mondialement un témoignage de bonté, celui du père Jacques. Un prêtre, discret, dont la vie d’engagement était tournée vers son prochain. Un sujet délicat dont la réalisatrice indépendante Cheyenne-Marie Carron n’a pas hésité à se saisir pour proposer son film Que notre joie demeure. Il qui sera projeté en avant-première au cinéma Pathé d’Angers ce vendredi 12 avril à 20h. Sa réalisatrice le présente au micro de Thomas Cauchebrais sur RCF Anjou.

Neuvaine pour les vocations

Pour la journée mondiale de prière pour les vocations, Hozana propose, en partenariat avec le service Jeunes&Vocations de la Conférence des évêques de France, une neuvaine pour les vocations, du 13 au 21 avril.

Le Seigneur nous l’a dit, il nous faut prier avec constance, persévérance, confiance, en croyant que nous serons exaucés. Non pas en comptant sur nos forces pour « trouver » des hommes et des femmes qui seront serviteurs du Christ, mais en priant le Maître de la moisson !

Au nom du Christ, prions pour les vocations !

Projet de loi fin de vie : 5 sujets d’inquiétude pour une mobilisation résolue

Communiqué d’Alliance Vita :

Quant aux critères d’éligibilité, maladie grave et incurable, volonté libre et éclairée, pronostic vital engagé à moyen terme, souffrances physiques ou psychologiques réfractaires ou insupportables, on entend déjà qu’ils seraient difficiles à appliquer. La seule notion de pronostic vital engagé à moyen terme ouvre la porte à toutes les dérives dans la mesure où les études montrent partout dans le monde qu’il est impossible de prédire avec fiabilité la mort à moyen terme. Une fois l’interdit de tuer levé par une loi qui entend répondre à des demandes prétendument exceptionnelles, nul doute que le cadre initialement fixé finirait par sauter.

  • Nous sommes inquiets face au choix du gouvernement d’accélérer sur la mise en place d’une mort administrée : si la loi était adoptée, le risque serait grand de voir l’euthanasie et le suicide assisté s’imposer aux patients par défaut d’accès aux soins nécessaires.
  • Nous sommes inquiets pour la prévention du suicide dont la légalisation d’un « suicide assisté » ruinerait l’universalité.
  • Nous sommes inquiets pour les soignants entrainés dans ces protocoles effarants, alors qu’une majorité a rappelé que « donner la mort n’est pas un soin ».
  • Et nous sommes surtout inquiets pour les personnes vulnérables qui ont particulièrement besoin d’être protégées, accompagnées et soulagées, plutôt que poussées implicitement vers la sortie.

Telles sont les 5 raisons de notre opposition résolue.

Dès le début de l’examen du texte, nous nous mobiliserons devant l’Assemblée nationale. Avec des soignants et des personnes fragilisées par la maladie nous dirons notre refus de l’euthanasie et du suicide assisté et nous défendrons une société fondée sur l’interdépendance, la solidarité et une fraternité qui aide à vivre, sans jamais pousser à mourir.

« Aide à mourir », la grande tromperie des mots

Alors que le Conseil des ministres examine ce mercredi 10 avril le projet de loi fin de vie ouvrant la voie à l’euthanasie, les AFC alertent sur le danger que représente ce projet :

Les Associations Familiales Catholiques alertent sur l’inquiétude des personnes âgées, des malades et de leurs familles face à cette loi qui arrive alors que les moyens de soin et d’accompagnement sont défaillants. Le système de santé, et l’hôpital plus particulièrement, sont en crise profonde.

51% des Français disent avoir un accès « compliqué, long ou partiel » aux services de soins.

Des éléments de langage éloignés de la réalité

La modification du sens donné aux mots dans le texte de loi ne peut masquer qu’il cherche à légaliser le suicide assisté et l’euthanasie ; à supprimer le malade et non à l’aider à mourir. Il ne s’agit pas d’une loi « de fraternité » mais d’une loi de l’extrême autonomie qui laisserait chacun dans une grande solitude. Une tromperie sur le vocabulaire concerne aussi les soins palliatifs qui seraient dénommés « soins d’accompagnement » afin de mieux y intégrer la mort administrée.

Ces éléments de langage cherchent à travestir la réalité de la mort administrée jusqu’à la faire passer pour un bien. Le suicide assisté et l’euthanasie ne sont pas un progrès mais un abandon.

La nécessité du développement des soins palliatifs

Chaque année, 100 Français se rendent en Belgique et 50 se rendent en Suisse pour accéder à une mort sur ordonnance alors que 500 personnes meurent chaque jour en France sans bénéficier de soins palliatifs. L’urgence est dans le développement des soins palliatifs et non dans une loi mortifère écrite pour quelques-uns tout en l’imposant à tous.

Aïd et grand remplacement

Le Sénat établit le bilan des émeutes : un milliard d’euros de dommages, 793 millions d’euros de sinistres, un millier de blessés…

Mercredi 10 avril, François-Noël Buffet, Président de la commission des lois, rapporteur de la mission d’information sur les émeutes survenues à compter du 27 juin 2023, a présenté les conclusions de la mission. Le rapport est ici, l’essentiel est là. Extrait :

Les émeutes de l’été 2023 ont eu pour conséquence un nombre élevé de victimes humaines. Deux décès sont directement liés aux émeutes, l’un à Cayenne, l’autre à Marseille. La mission d’information évalue, dans une fourchette basse, à plus d’un millier le nombre de personnes blessées, y compris légers, dans le cadre de ces émeutes, qu’il s’agisse des agents des forces de l’ordre, des émeutiers ou de la population générale. Dans le détail, 782 agents des forces de l’ordre – 674 policiers et 108 gendarmes –, et 3 sapeurs-pompiers ont été blessés. Au moins une quarantaine de blessés graves ont été répertoriés parmi les émeutiers ou la population générale. L’estimation des dommages aux biens atteint le chiffre, colossal et en nette hausse par rapport à 2005, d’un milliard d’euros. Les 16 400 sinistres déclarés aux assureurs représentent un coût de 793 millions d’euros, soit un montant quatre fois supérieur à celui des émeutes de 2005. L’indemnisation des collectivités territoriales correspond à 27 % de ce coût total. Le coût supporté par les assureurs ne correspond cependant qu’à une part des dommages aux biens résultant de ces émeutes, tous les sinistres n’étant pas nécessairement déclarés ou acceptés par les assureurs, lesquels n’ont pas toujours pris en charge la totalité du coût du sinistre. En outre, tous les biens publics ne sont pas assurés, l’auto-assurance étant fréquente dans le secteur public, notamment pour l’État.

Les cibles des émeutiers ont été orientées vers des symboles républicains. Parmi les 2 508 bâtiments incendiés ou dégradés, figurent 273 bâtiments des forces de l’ordre, 105 mairies et 243 écoles. De nombreux véhicules de police ou de gendarmerie font en outre partie des 12 031 véhicules incendiés. Illustration de l’opportunisme d’une part des émeutiers, les commerces ont également fait l’objet d’exactions, une estimation basse établissant que plus d’un millier – vraisemblablement autour de 1 500 – d’entre eux ont été vandalisés ou pillés, en particulier 436 débits de tabac, 370 agences bancaires, approximativement 200 commerces alimentaires, 200 commerces d’habillement ou encore 118 opticiens. Malgré le préjudice financier et moral indéniable pour tous ces commerces, les émeutes n’ont cependant pas eu d’incidence majeure sur l’économie française – outre le coût direct de la reconstruction –, les premières craintes semblant, fort heureusement, ne pas s’être réalisées, y compris dans le secteur du tourisme. […]

Les événements de l’été 2023 ont largement surpassé ceux de 2005 en termes d’intensité dans l’expression de la violence et de ciblage des différents symboles de l’autorité et de la République. Les forces de sécurité intérieure ont fait face à des émeutiers démontrant un rapport décomplexé à la violence ainsi qu’un degré d’organisation et de désinhibition déconcertant. Les services de renseignement ont souligné l’apparition de véritables techniques de « guérilla urbaine », impliquant des guets-apens et usage massif et coordonné de mortiers d’artifice. Preuve de l’intensité de ces affrontements, 782 membres de forces de l’ordre ont été blessés en neuf jours, soit près de quatre fois plus qu’au cours des vingt-cinq nuits d’émeutes de 2005. Ces émeutes se sont également accompagnées d’une vague d’agressions et d’attaques directes contre les élus – et singulièrement les maires – sans précédent : entre le 27 juin et le 7 juillet 2023, 684 faits de violences à l’encontre des élus et personnes chargées de mission de service public ont été recensés.

Mourir n’est pas tuer – Enquête au cœur de la fin de vie

Alors que le projet de loi sur la fin de vie vient d’être présenté en Conseil des ministres, la Fondation Jérôme Lejeune vous encourage vivement à découvrir la réalité de la fin de vie capturée par le documentaire « Mourir n’est pas tuer », et à le faire connaître autour de vous

Voici les membres de la Commission spéciale pour l’examen du projet de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie.

Une célébration médiatique unanime qui masque un véritable plaidoyer idéologique

Un père de famille a analysé ce roman qu’il considère comme une tromperie. Il est vrai que la présentation du livre est très séduisante : l’histoire d’une belle relation entre un grand-père érudit et sa petite-fille de 10 ans, menacée de devenir aveugle, qu’il va emmener admirer, et nous avec, 52 chefs-d’œuvre en 52 semaines. Une initiation à l’art, au beau et à la vie.

La réalité est tout autre.

Ce livre arrive très opportunément en plein « débat » sur l’euthanasie et se garde bien d’annoncer que sa promotion en est la toile de fond, parmi d’autres positions idéologiques et choix d’« artistes » contemporains tout aussi contestables.

Dans ce concert d’éloges, beaucoup tombent dans le piège. Il est un des cadeaux du moment qui fonctionne très bien et se voit déjà outil pédagogique à destination des jeunes.

Les personnages principaux :

  • Mona, petite fille de 10 ans vivant à Paris, admirative de son grand-père qu’elle appelle Dadé. Elle garde un attachement très fort à sa grand-mère, Colette, une femme « militante » et « courageuse » décédée lorsqu’elle n’avait que 3 ans. Un pendentif qu’elle lui a donné avant de mourir la relie à elle par une relation mystérieuse.
  • Les parents de Mona : Paul et Camille. Camille est la deuxième femme de Paul, la première ayant « disparu avec son meilleur ami » (p 12). Paul est dépeint comme un brocanteur pas bien brillant, alcoolique à ses heures, persuadé de ne pas arriver à la cheville de Camille et d’Henry, son beau-père. Il est hanté par l’idée qu’en perdant sa boutique (…), « il perdrait le peu de respect qu’il pensait inspirer à sa fille » (p 45).
  • Les grands-parents de Mona, parents de Camille : Henry et Colette Vuillemin. Henry, dit Dadé, va emmener sa petite-fille Mona dans les musées, au lieu de l’accompagner chez un psychiatre, comme demandé par ses parents, mais sans le leur dire, entretenant ainsi un « mensonge complice » (p 36) avec persistance (p 79). Colette est décédée lorsque Mona avait 3 ans. Il est interdit de parler de sa mort, et ce tabou plane comme une toile de fond tout au long du livre. On apprendra au fur et à mesure que Colette Vuillemin était en réalité une militante « courageuse » pour « le droit à mourir dans la dignité », combat ayant abouti à son propre euthanasie 7 ans plus tôt.
  • Le Dr Van Orst, médecin auprès de qui Mona suivra plusieurs séances d’hypnose.

Extraits choisis

P 92 : Tu sais, Mona, aux XVIe et XVIIe siècles, malgré les travaux de grands scientifiques comme Copernic, Kepler et Galilée qui prouvèrent que la Terre tournait autour du Soleil et non l’inverse, l’Église continuait d’imposer une vision dogmatique selon laquelle l’Homme est au centre de tout. Mais, dans la société prospère et éduquée qui est celle dans laquelle évolue Vermeer, cette conviction est battue en brèche.

P 118, à propos de la consécration de l’ère du libertinage à la fin du règne de Louis XIV : – C’est quoi, Dadé, le « libertinage » ? C’est être libre ? – Oui. C’est être libre dans son corps et dans ses idées, en opposition aux consignes très strictes de l’Église. C’est faire plus de place au plaisir de l’instant qu’aux règles morales fixées par la religion.

P 150 : Non. J’admire David. Sa peinture est un paroxysme de ce qu’on appelle « l’idéal des Lumières », un idéal fondé sur l’appel à la Raison, au civisme, à l’égalité pour toutes et tous, contre les intérêts égoïstes, l’arbitraire du pouvoir et l’obscurantisme des dogmes religieux.

P 152 : Dès le 20 juin, dans la salle du Jeu de Paume à Versailles, un serment scella la résolution de toute une assemblée à rédiger une Constitution plus juste. (…) Ce fut, d’une certaine manière, le début de la Révolution française. (…) il aboutit à l’abolition des privilèges le 4 août de cette même année, et le 26, à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Ce texte affirme que toi et moi, moi et toi, toutes et tous et tout un chacun, nous naissons et demeurons libres et égaux en droits. Et cela, vois-tu, c’était véritablement l’accès tant espéré à l’idéal des Lumières. Cela valait donc bien la peine d’être en révolte.

P 198 : – Comme il me plaît, ce Courbet ! À Henry aussi, il plaisait, plus qu’aucun autre artiste dans l’Histoire. Il raconta à Mona qu’avec sa grandmère, il avait même tenté – sans succès – de faire sortir sa dépouille du cimetière d’Ornans pour le panthéoniser à l’occasion du centenaire de la Commune. Car Courbet, poursuivit Henry, fut un acteur courageux de ce terrible conflit qui, en 1871, vit les Parisiens résister à la fois aux envahisseurs prussiens et à un gouvernement français capitulard. Le peintre s’était engagé pour un socialisme pacifiste et égalitaire, respectueux du patrimoine et tendu vers l’avenir. Las ! Vaincu et réprimé, il paya un lourd tribut : la prison, puis l’exil en Suisse, la disgrâce, la maladie et une mort précoce sous l’œil de son père, le 31 décembre 1877. Mona, en quittant le musée d’Orsay, se mit en tête qu’elle parviendrait un jour à faire entrer Courbet au Panthéon. Henry, amusé, souscrivit au projet. Pourquoi pas pour les deux cents ans de la Commune, en 2071 ?

P 216 : – Dadé, celui qui fera du mal aux animaux, je lui ferai la même chose. Et d’ailleurs, quand papa et maman me laisseront tranquille, je mangerai seulement des légumes. – Peut-être voudras-tu t’inscrire à la SPA, la Société protectrice des animaux ? Au XIXe siècle, elle prospéra en Angleterre, en Hollande et en Bavière puis s’implanta en Italie et en France en 1845. Et Rosa Bonheur fut l’une de ses premières adhérentes. – Mais, Dadé, est-ce que tu trouves ça bien de dire qu’on préfère les animaux aux humains ? – Je te le répète, Mona, les gens doivent avoir le droit de penser et de dire absolument tout ce qu’ils veulent. Je ne peux pas répondre autrement à ta question. Ce dont je suis certain, en revanche, c’est que pendant trop longtemps les animaux ont été considérés avec mépris, comme des êtres mécaniques et inférieurs, soumis aux besoins des hommes sans recevoir le moindre égard et, bien souvent, esclaves de leur cruauté. À partir du XVIIe siècle, des philosophes comme Jean-Jacques Rousseau en France ou Jeremy Bentham en Angleterre les qualifient d’« êtres sensibles », ce qui signifie qu’ils veulent prendre en compte leur souffrance, d’autant plus tragique qu’elle est muette. Et cela, c’est une grande avancée. Je crois que la peinture de Rosa Bonheur a le mérite de participer à ce progrès. En quittant le musée, Mona repérait tous les chiens qui gambadaient dans les rues de Paris et avait envie de les saluer comme des égaux.

P 252 : Elle serra son pendentif, comme s’il avait la propriété surnaturelle de produire de la lumière et de chasser les spectres. La journée s’écoula et Mona attendit d’être tranquille dans sa chambre pour observer sa rapine de plus près. « Hourra, se dit l’enfant, voilà mamie ! » Dans l’enveloppe, il y avait une petite coupure de presse jaunie. Elle était du 9 septembre 1967 et était titrée « Colette Vuillemin, son indigne combat pour la dignité », illustrée par la photographie d’une femme isolée et prise à partie par des gens ostensiblement agressifs. Cette femme, c’était Colette, si jeune qu’elle en était méconnaissable. La petite voulut lire le vieil article mais en saisit d’autant moins le sens qu’elle était bouleversée par ce qu’elle y sentait : une déferlante d’hostilité contre sa grand-mère. Le texte parlait de manifestation, de maladie, de mort et même de prison. C’était lourd, désagréable. Mona avait l’impression que son aïeule était souillée et brûlait d’aller en parler à ses parents. Mais elle savait qu’elle se ferait alors blâmer sans ménagement. Son grand-père ? Ils n’avaient jamais pu discuter de ce sujet et c’était là un interdit beaucoup trop menaçant. Mona triturait son pendentif, cherchait à se raisonner. Après tout, peut-être pourrait-elle investiguer avec l’aide du Dr Van Orst ? Et puis, surtout, le 9 septembre 1967, c’était il y a tellement longtemps : les choses avaient dû changer ensuite. Elle se raccrocha à cette pensée qui la réconforta.

P 262 : Par l’hypnose, Mona revivait ses premiers pas. Elle avançait, au grand air, sous l’œil de Colette qui lui tendait les bras et au cou de laquelle oscillait le pendentif en fil de pêche lesté du cérithe goumier. La toute petite fille le fixait, s’en approchait. Un, deux, quatre, six mètres, sans trébucher. Il y avait des cris de joie, des baisers. Et puis, dans ce parc où Mona avait appris à traverser la vie, se profila une ultime réminiscence. Un promeneur de hasard passa auprès de sa grand-mère, s’arrêta. « Je vous reconnais, madame : vous êtes Colette Vuillemin. Je vous admire infiniment, sachez-le » Et la silhouette disparut. Et les doigts du Dr Van Orst claquèrent.

P 263 : Ta grand-mère fut une combattante, une grande combattante, confia-t-il. Et, pour qualifier le pendentif, il parla de « talisman », de « fétiche » grâce auquel celles et ceux qui se battent se protègent des violences et des mauvais sorts que peut réserver la vie. Une grande combattante ? Mona pressa son grand-père de lui raconter. Mais Henry se ferma et son dos se voûta de longues minutes.

P 280 : Jusqu’à ce que, de l’une d’elles, Mona sorte une médaille plaquée or sur laquelle se découpaient une Vierge et un enfant. À son revers était gravé un prénom : « Colette ». – Ça, ma chérie, ça ne représentera plus jamais rien pour moi, confia l’aïeule, avant de montrer le cérithe goumier qui pendait à son cou et d’ajouter : voilà ce qui compte ; et un jour, ce sera pour toi. Mona ressentait les mains de sa grand-mère sur ses épaules, tellement bienveillantes, tellement douces. Les paupières fermées, l’enfant pleurait et pleurait encore, incapable de quitter ce fantôme revenu d’entre les morts ; elle resterait là, devant cette trappe, dans la fibre irréelle de cette affection retrouvée, à genoux, à jamais.

P 295 : Eh bien, vois-tu, Mona, rien n’est plus beau qu’aimer, rien n’est plus fort que l’attraction, l’inclination que l’on a pour quelqu’un. Quand ces sentiments sont réciproques, on ressent une espèce d’absolu. Mais ce que nous dit la sculpture de Claudel, sa grande leçon, c’est que, quoi qu’il arrive, l’amour n’est jamais tout à fait comblé. Et quand bien même le serait-il pendant la courte durée de l’existence terrestre, le temps et la mort qui guette finiront par séparer les amants. – Mais alors, c’est trop triste… – Oui, bien sûr, c’est triste, c’est la pire des injustices même… Mais comprends que cet irréductible vide, c’est justement ce qui entretient le désir ; c’est grâce à cela que nous sommes vivants et que nous éprouvons les émotions les plus fortes, c’est grâce à cela que nous agissons.

P 319 : – Nous sommes sur la bonne voie. Écoute : Mondrian s’intéressait de très près à une doctrine qui faisait fureur en Europe à l’époque, une doctrine qui prétendait être en mesure de révéler une vérité très ancienne et universelle. Il s’agit de la théosophie1 . – C’est une religion ? – En quelque sorte. Les mauvaises langues diront que c’est une secte, les partisans prétendront que c’est une sagesse. Disons que la théosophie cherchait une réconciliation généralisée de tous les cultes de l’Orient et de l’Occident, et même de toutes les connaissances pour créer sur Terre un climat d’harmonie où chaque humain serait habité par l’Illumination. Il s’agit de s’épurer soi-même le plus possible pour arriver à l’essentiel, c’est une quête de dépouillement et de sagesse.

P 354 : – Georgia O’Keeffe, reprit Henry, a surtout connu la notoriété en figurant des fleurs en cadrage très serré. Et, un peu comme ce paysage de lac t’a fait penser à des caresses, la corolle des pétales, le pistil, la tige, tels qu’elle les peint, font songer à l’anatomie humaine, à une partie du corps. On parle alors de « biomorphisme ». – Mais oui ! Regarde, Dadé, tout ce qui est rouge et rose ! En bas, on croit voir des langues ou des lèvres. Moi, j’aperçois trois bouches, et en haut, dans les nuages, ça ressemble à quelqu’un qui serait allongé et on apercevrait à la fois ses jambes et aussi ses fesses ! C’est trop drôle, Dadé, parce que moi, quand je tourne la tête vers le ciel, j’y vois souvent des choses, des animaux, mais là, c’est sûr, il y a trois paires de fesses qui flottent au-dessus de la montagne. C’est génial, le biomorphisme ! Et Mona partit d’un éclat de rire. Henry se contenta d’un froncement de sourcils faussement consterné, mais dut convenir que le commentaire, si puéril qu’il fût, visait juste. Et cela épargnait au vieil homme de devoir lui expliquer que les visions de Georgia O’Keeffe étaient très réputées pour ses allusions aux organes génitaux féminins… S’il l’avait voulu, Henry aurait pu en profiter pour expliquer que l’artiste affirmait sa propre identité en sexualisant au féminin la flore et les paysages. Cette grille de lecture lui paraissait toutefois trop étriquée. Il emprunta une interprétation moins érotique et plus philosophique.

P 365 : « Cela te protégera de tout. » Tels étaient les mots de la grand-mère de Mona, au moment où elle retira le cérithe goumier de son cou pour le passer autour de celui de sa petite-fille. Colette avait l’air fière, très résolue et un peu triste. Et Mona l’hallucina comme si elle était là, en face d’elle, sur le rebord d’un matelas, dans sa chambre ; elle sentit même un baiser de sa part sur son front. Enfin, il y eut cette injonction : « Garde sans cesse la lumière en toi, ma chérie. » Cette phrase de Colette s’était faufilée dans les canaux du temps. Le message, incompréhensible pour la bambine de trois ans qu’avait été Mona quand elle l’avait entendu, voilà qu’il parlait soudain à la jeune fille qu’elle devenait.

P 376 : – Comme tu le vois, cette œuvre s’appelle La Mère et montre une femme enceinte. Or, Hannah Höch a avorté par deux fois dans sa jeunesse, en 1916 et en 1918. Il faut dire que Raoul Hausmann fut un compagnon souvent cruel. D’un côté, il voulait en finir avec les traditions familiales, l’invitait à être une femme libre, émancipée. De l’autre, il voulait vivre égoïstement et la posséder ; elle avait fini par le craindre tellement qu’elle ne peignait qu’en secret, et s’arrêtait net dès qu’elle l’entendait monter l’escalier. – Ça fait peur ce que tu racontes, Dadé. J’espère qu’elle est partie. – Elle est partie, oui, en 1922, et elle a vécu ensuite avec une femme. Quand elle signe cette Mère, elle ne fréquente plus Raoul Hausmann depuis un bon moment. Mais ils ont continué à s’estimer l’un et l’autre, car leur intense émulation mutuelle leur a permis d’inventer une nouvelle technique artistique… – Attends, Dadé, je sais ce que tu vas dire ! Ils ont inventé le collage !

P 380 : Il s’agissait de très vieilles coupures de presse datées respectivement de 1966, 1969 et 1970. Elle les posa délicatement devant elle, au sol, s’agenouilla et se concentra pour saisir des bribes de ce qu’avait été cette mystérieuse grand-mère à laquelle elle songeait si souvent. « Colette Vuillemin, la mort sans la peur », titrait un papier en grosses lettres ; « Colette Vuillemin, sa lutte pour un dernier souffle digne », écrivait un autre, tandis que le troisième posait une question : « Veut-elle notre suicide à tous ? » On désignait à chaque fois son aïeule comme « une femme combative ». Mona aimait cette formule. Si, pour l’heure, elle n’était encore qu’une « jeune fille », elle deviendrait une « femme combative » comme Colette, elle se le jurait. Ce n’était cependant pas la seule expression à revenir en boucle. Un terme inconnu et difficile à lire clignotait également au fil des articles. C’était un terme doux, chantant, mielleux et confusément inquiétant par sa musicalité même. C’était le terme « euthanasie ».

P 404 : De quoi mamie est morte ?

P 407 : à propos de Niki de Saint Phalle,

C’est comme si l’univers de l’enfance assaillait et oppressait cette femme. Cette Mariée est de 1963. Son aspect rigide, cadavérique, est à rebours de l’image traditionnelle qu’on a des noces pleines d’entrain. Mais cette sculpture, dont le visage semble déchiré par un cri, est aussi l’expression d’une révolte. La décennie 1960 a été celle de très nombreuses luttes à travers le monde pour davantage de liberté et de tolérance, pour l’égalité entre les êtres, contre les guerres et l’impérialisme. Niki de Saint Phalle, avec cette Mariée qu’on croirait à l’agonie, pousse un hurlement… – Et il dit quoi, ce hurlement ? – Que les femmes ne doivent pas être figées dans un rôle de bonne épouse. Les femmes doivent pouvoir défendre leurs désirs et faire leurs propres choix, quels qu’ils soient, même les moins convenables. – Et qu’est-ce qu’elle a fait comme choix, Niki de Saint Phalle ? – Eh bien… (Henry laissa passer un long temps.) Eh bien par exemple, Niki de Saint Phalle a assumé à un moment de sa vie qu’elle ne serait pas une mère modèle. Elle s’est vouée à son art, c’est-à-dire à elle-même, plutôt qu’à ses enfants… Sa Mariée n’est pas qu’une expression de la mort, elle est aussi un appel à une renaissance féminine sous un autre aspect que celui de l’épouse dévouée. – Lequel ? – Celui de la sirène colorée que tu as vue dans le bassin tout à l’heure, par exemple, et surtout sous l’aspect de ses fameuses « Nanas », des sculptures de femmes en train de s’élancer, de danser, de sauter. Elles sont rondes avec des corps aux hanches énormes et une tête minuscule. Mais elles sont vivantes, libérées des diktats de la société. Elles incarnent un avenir radieux, à l’opposé de La Mariée, symbole d’un passé aliénant où les désirs sont bafoués.

P 409 : – Oui, Niki de Saint Phalle fut combative, Mona. Et ta grand-mère l’était aussi, tu peux en être certaine. Jusqu’au bout. – Je sais, Dadé.

P 412 : – Bien sûr que tu ressembles à quelqu’un, Mona… Et c’est vrai : ce n’est ni à ton père, ni à ta mère, et pas vraiment à moi non plus… – Mais à qui alors, Dadé ? – À ta grand-mère, Mona. Tu ressembles tellement à ta grand-mère. L’enfant ouvrit d’immenses yeux solaires. Ils n’étaient plus bleus mais jaunis par la révélation. Transfigurés. – Alors, Dadé, je t’en supplie, allons voir aujourd’hui le tableau préféré de mamie !

P 427 : Ce fut Paul qui prit la parole. Elle accueillit ses mots en sanglotant. – Mona, tu sais bien que je ne suis pas le meilleur pour causer. Mais voilà, sache que nous sommes fiers de toi. Moi, je trouve ça incroyable comme tu as été courageuse depuis presque un an. Tu as été malade et jamais tu ne t’es plainte ; tu as eu un secret avec ton grand-père et jamais tu ne l’as trahi ; tu t’es posé des questions sur ta famille et tu as eu raison de le faire. Et puis j’adorais Colette, tu sais. Tout le monde l’adorait. C’était une femme extraordinaire. Et elle t’aimait tellement, Mona ! Elle aurait été très fière de toi. Je vais te dire mieux : vous êtes les mêmes toutes les deux, exactement les mêmes. – Est-ce que tu veux qu’on en parle, ma chérie ? demanda timidement Camille. – Mona resta silencieuse. Elle avait pu tolérer les paroles de son père et les avait pleinement entendues, mais elle en voulait infiniment à sa mère d’avoir lu ce cahier. Car rien n’est plus cruel que d’observer, pour la première fois de son existence, celle-là dont on croit qu’elle devrait toujours nous protéger être l’agente d’une humiliation et d’une douleur. – Ainsi, entre Mona et sa mère, rien ne serait plus jamais comme avant. Une petite mort venait de frapper la jeune fille. Un deuil commençait. Mais – et Mona le décréta au plus profond de son âme – un nouveau départ aussi. Il allait juste falloir un peu de temps.

P 429 : – Dadé, parfois, je suis si triste que j’ai envie de disparaître. L’expression d’une telle pulsion de mort horrifia le vieil homme. Il fallait sortir Mona de la suie qui collait à son esprit. Il était temps de regarder un grand dessin de Jean-Michel Basquiat.

P 431 : – Mais alors, est-ce qu’en faisant ce dessin, Basquiat fait de la publicité pour la drogue ? – En un sens peut-être, car il témoignait de son pouvoir. La drogue permet de dépasser les perceptions humaines et de rendre l’existence plus intense. Mais Basquiat a également souffert de ses addictions et, de manière générale, a payé très cher ses excès.

P 434 : Camille, écrasée d’émotion, mesurant tout le cheminement qu’avait fait sa fille en un an, voulut enfin faire éclater ce grand tabou qu’avait été la mort de Colette Vuillemin. Car, désormais, Mona se tenait prête à tout recevoir, à tout savoir. À tout voir.

P 440 : Elle sentit toute l’ambiguïté de cet élément : le manteau était inquiétant avec sa forme phallique mais on pouvait aussi l’apprivoiser et se nicher à l’intérieur pour maîtriser ses angoisses. Henry n’évoqua que très allusivement les symboles sexuels de l’œuvre. Mais Mona n’eut pas besoin de lui pour les saisir.

P 442 : Lors des cours de français, il y avait des séances consacrées à l’acquisition du vocabulaire et, parmi les exercices, l’élève devait choisir un mot rare et en donner la définition la plus complète possible sous la forme d’un petit exposé oral. Mona écoutait ses camarades parler d’une « naïade », d’une « flagornerie » ou encore d’un « hurluberlu ». Puis vint son tour. Son professeur prit sa voix méprisante et lui demanda : – Allez, c’est à vous, Mona. Debout. Et dites-nous donc sur quoi vous allez pérorer. Mona serra les poings et raidit la nuque. – « Euthanasie », répondit-elle, et elle dicta le mot à la classe somnolente. Son professeur leva un sourcil. Mona prit son souffle. – L’« euthanasie », c’est quand quelqu’un décide qu’il veut mourir parce qu’il est très malade et sait que c’est impossible d’aller mieux. Par exemple quand on est très vieux, qu’on a beaucoup de douleurs, et que la vie refuse de vous offrir des moments heureux alors qu’elle en offrait avant. C’est un acte incroyable, et très courageux. Et c’est un peu différent du suicide. Quand il y a l’euthanasie de quelqu’un, c’est qu’il en a parlé avec ses proches, sa famille, avec des médecins, et c’est un vrai choix parce qu’on aime la vie et que, quand on l’aime, on veut qu’elle soit belle jusqu’au bout, et on veut être digne au moment de mourir. Mona se tut une seconde en remarquant que tous ses camarades la regardaient, électrisés. – L’euthanasie, c’est autorisé dans quelques pays, comme par exemple la Belgique, mais c’est interdit dans beaucoup d’autres, et surtout en France. Il y a plusieurs raisons à ça : beaucoup de médecins disent que ça irait dans le sens contraire de leur métier puisqu’ils doivent soigner. Et puis les religions sont plutôt contre, parce qu’elles pensent que c’est Dieu qui doit décider de l’instant où on meurt. Alors, il y a eu des gens, y compris des gens qui croyaient en Dieu, qui ont quand même dit très fort que l’euthanasie, c’était quelque chose d’humain, et qu’on devait y avoir droit, parce qu’on a le droit d’être libre quand on meurt. Et ces gens-là, on dit qu’ils sont des militants et que leur cause, c’est de pouvoir mourir dans la dignité. Mona avait terminé. Elle se rassit. Un élève au premier rang demanda ce que signifiait « dignité » ; Mona répondit : – C’est quand les choses, elles sont grandes et qu’elles méritent le respect. Un second élève, par une espèce de réflexe de son âge, et propre au narcissisme de sa génération, grommela: – Moi, je mérite le respect ! La classe fut submergée par un brouhaha virevoltant. Si les voix étaient encore celles d’enfants, leurs intonations mimaient les accents abrupts et abrutis de l’adolescence. Puis le calme revint. Bon, eh bien, Mona, c’est un travail plus que convenable auquel manque cependant l’origine du mot. Mais comme vous ne connaissez pas les langues anciennes, c’est beaucoup vous demander, je le reconnais… – Cela vient du grec ancien, monsieur. – Oui, bon, très bien. J’imagine que vos parents vous ont quand même bien aidée pour cet exercice ! – Non. C’est ma grand-mère qui m’a aidée. Henry le savait : il ne lui restait que trois mercredis à passer au musée en compagnie de sa petite-fille. Bientôt, cela ferait un an et cinquante-deux visites. Henry méditait cette échéance et, un instant, s’interrogea: sa vie aurait-elle encore du sens, passé cette date ? Cette sensation de déréliction étrangla son cœur dont il commençait à sentir la fragilité. Alors, il bascula six décennies en arrière. Il se rappelait Colette. Il se rappelait la manière dont tous les deux, au bord de la mer, avaient ramassé des cérithes goumiers puis les avaient érigés en porte-bonheur, comment ils s’étaient juré l’amour, l’amour absolu, la communion éternelle. Quand il lui avait demandé si elle voulait être heureuse dans la vie, elle avait souri et répondu : « Non. Je veux être follement heureuse. » Colette qui, à peine devenue adulte, avait déjà commencé à militer pour le droit à mourir dans la dignité fit aussi jurer ce jour-là à Henry que, s’il le fallait, quand ils seraient très vieux, ils ne s’empêcheraient ni l’un ni l’autre de se donner la mort dans le respect de soi-même. Henry et Colette, tandis qu’ils étaient jeunes, vaillants, intrépides, et tellement beaux, avaient ainsi fait ce serment dans un mélange d’effusion sensuelle et de fierté tragique. Et ils avaient tenu parole. Ce n’était donc pas tant Mona que lui-même qui, en ce mélancolique mercredi, avait fondamentalement besoin de la consolation que l’art est capable d’offrir. À Beaubourg, l’enfant à la main et la poitrine comprimée, Henry gagna la salle où se trouvait l’installation minérale de Marina Abramović.

P 447 : L’œuvre de Marina Abramović lui avait prouvé qu’il demeurait des abîmes d’univers en mouvement au cœur des ténèbres et que l’existence ne s’arrêtait pas à la lumière du jour. Pour le dire autrement, elle avait apprécié ce moment d’obscurité, s’y était baignée plus qu’elle ne s’y était noyée, et elle redoutait un peu moins d’être rattrapée par le noir. Un tout petit peu moins. – Il faut que tu saches que Marina Abramović est encore en vie et qu’elle fait partie des plus grands artistes du XXe siècle. Née à Belgrade en Yougoslavie, elle est devenue une vedette mondiale à compter des années 1990. On lui doit en partie l’épanouissement d’une nouvelle forme d’expression : la performance. Elle s’était certes d’abord développée tout au long du XXe siècle mais elle aboutit véritablement grâce à Marina Abramović.

P 448 : Puis ils ont décidé de rompre leur couple… Leur vie à deux était terminée. Leurs retrouvailles étaient donc une séparation. – Oh… Oh, Dadé, c’est tellement triste ! – L’installation que tu as expérimentée doit donc te permettre d’éprouver, au contact de l’énergie des matériaux, du cuivre, du quartz, tout ce que l’artiste a elle-même éprouvé, c’est-à-dire des doutes et des souffrances immenses mais aussi une sensation de reviviscence. En nous délestant de ce qui nous pèse, nous revivons, dit Marina Abramović, et ce qui nous pèse, c’est parfois ce que l’on aime. – Dadé, tu es donc en train de me dire qu’une séparation, c’est… c’est… – … c’est aussi une nouvelle vie, une nouvelle chance à saisir, Mona. Pense au double sens du mot « départ ». Le départ est à la fois une fin et un commencement. Telle est la leçon d’aujourd’hui.

P 458 : Il récapitula : sa thérapie lui avait permis de découvrir que la petite fille avait été très attachée à sa grandmère Colette. Mona avait non seulement appris à marcher avec elle, mais elle avait ri, joué, partagé des centaines de choses imperceptibles qui l’avaient construite dans ses toutes premières années. Aussi Mona avait-elle vécu un choc psychotraumatique violent avec la disparition précoce et mystérieuse de son aïeule. Et puisqu’un tabou familial entoura par la suite l’euthanasie de Colette, le refoulement fut profond. Or, lors de l’ultime échange entre la grand-mère et l’enfant, la première avait offert à la seconde un pendentif. Ce pendentif avait d’abord joué, pendant des décennies, un rôle de fétiche scellant l’union de Colette et d’Henry. Il changeait de main, ou plutôt de cou, et une fois accroché à celui de Mona, il concentra toute la puissance solaire de cette aïeule partie trop vite. « Oublie le négatif, ma chérie ; garde sans cesse la lumière en toi », avait-elle dit avant de disparaître. L’inconscient de la petite fille plaça cette lumière dans cet objet de rien : un simple coquillage ramassé par deux amoureux sur une plage. Et puis, à dix ans, le traumatisme rejaillit. Un jour, tandis qu’elle faisait ses devoirs, Mona fut gênée par son cérithe goumier. Elle l’ôta sans méfiance. La nuit s’abattit d’un coup sur ses yeux, en dehors de toute cause explicable. On chercha un diagnostic mais il n’y avait aucune anomalie mécanique. Alors quoi ? C’était le cerveau qui hurlait sa douleur enfouie. Une deuxième fois, tandis qu’elle était à la brocante avec son père, le pendentif cassa et, à nouveau, ce fut la nuit. Et puis une troisième fois, pendant que Mona se tenait devant une œuvre de Hammershoi, elle retira son collier par un réflexe : le résultat fut le même. D’où cette déduction du médecin : C’était là une pathologie qui « ne tenait qu’à un fil ».

P 465 : Voilà, Dadé, c’est ça… notre leçon… grâce à Pierre Soulages. Le noir est une couleur. C’est même une couleur à perte de vue.

P 471 : Alors il se lança. Colette, raconta-t-il, était la fille d’un résistant de la Seconde Guerre mondiale, catholique et royaliste, qui, capturé par les nazis, s’était suicidé dans sa cellule avec du cyanure pour éviter de dénoncer ses camarades sous l’effet de la torture. De cet épisode héroïque et tragique, son orpheline de fille avait tiré deux leçons. La première, c’est que la foi en Dieu donne une force sidérante. Aussi devint-elle une chrétienne fervente. La seconde, c’est l’importance de choisir sa mort. Aussi devint-elle une militante de l’euthanasie. Henry et Colette tombèrent fous amoureux l’un de l’autre. Dans le scellement de leur union passionnée, sur une plage où ils ramassaient des cérithes goumiers, Colette avait fait promettre à Henry que si, un jour, elle décidait de disparaître, il ne l’en empêcherait pas. Il avait promis. Au fil des années 1960 et 1970, elle s’engagea de manière pionnière dans la cause de l’euthanasie. Malgré ses convictions religieuses – qu’elle n’abandonna jamais tout à fait -, Colette Vuillemin se heurta à des campagnes de calomnie très violentes de la part des milieux conservateurs et de l’Église. Il y eut par exemple d’abominables attaques dans la presse. Colette ne se découragea cependant jamais. Elle se bagarrait, encore et toujours. Son malaise, c’était de constater que les progrès de la médecine, très louables en eux-mêmes, produisaient des situations paradoxales. Au fur et à mesure qu’on trouvait les moyens de prolonger la vie, jusqu’à quatre-vingt-dix ou cent ans, parfois plus, au fur et à mesure qu’on repoussait la résistance de la nature humaine, apparaissaient des maladies neurodégénératives qui faisaient parfois de ces âges avancés des moments agoniques inacceptables. Colette Vuillemin milita pour remuer les consciences. Elle y parvint dans certains pays comme la Belgique et la Suisse. En France, ce fut plus difficile mais cela ne l’empêcha pas, de façon clandestine, d’accompagner dans leur dernier souffle, par sa présence bienveillante et solaire, des patients qui avaient préféré en finir plutôt que de continuer à souffrir. Il faut dire que Colette était une personnalité incroyablement joviale, férocement drôle, entourée de beaucoup d’amis. Elle fumait, appréciait les bons vins, dansait le tango mieux que personne. Elle avait d’improbables passions, quasi compulsives, et se mettait parfois à collectionner, sur un coup de tête, des gammes entières d’objets insolites : des minéraux, des cartes postales, des tissus rares, des dessous de verre… Et puis les fameuses figurines Vertunni. Un jour d’hiver, à soixante-dix ans passés, Colette eut des maux de tête épouvantables, puis des fourmillements incessants et des troubles du toucher. Pire, elle maîtrisait moins bien ses gestes, lâchant parfois sa cigarette sans le vouloir. Elle consulta. Le verdict tomba. Elle était atteinte d’une maladie rarissime, rongeant petit à petit le système cérébral, et contre laquelle n’existait aucun traitement : un mélange entre Alzheimer et Parkinson qui portait le nom d’un éminent professeur américain. « Ah ! Dieu me fait du pied sous la table pour que je le rejoigne », disait-elle pour désamorcer le drame et, de surcroît, elle le pensait vraiment. Elle s’attela alors à entretenir sa mémoire grâce à sa collection de figurines. À chacune, elle donna un nom et attribua une courte biographie fictive. Tous les matins, elle éprouvait son cerveau en en empoignant une au hasard, dont elle devait se remémorer l’histoire qu’elle avait elle-même imaginée. Au début, l’exercice ne lui posait aucun problème. Elle pouvait tirer du carton un arlequin, un fantassin, une lavandière ou un fauve du Bengale, elle tapait toujours juste, faisant montre d’une fraîcheur enfantine. Les médecins pouvaient-ils se tromper ? Et puis, un matin, elle buta sur un nom. Un autre s’effaça. Un troisième se confondit avec un quatrième. La maladie gagnait la partie. Très vite. Les crises devinrent plus intenses. Jusqu’à un épisode d’une cruauté asphyxiante. Colette saisit la figurine d’un jeune garçon allongé sur un banc et eut la sensation qu’elle avait tout oublié de ce qu’elle avait pu inventer à son sujet ; et cet homme de plomb, ce banc, cette position allongée, ces couleurs peintes, ces formes, furent nimbés de vide sémantique. Le langage s’était tari d’un coup et, avec lui, la signification du monde. Le cerveau vacillait, s’apprêtait à sombrer dans le chaos. Alors, revenue un instant à davantage de lucidité, Colette décida qu’il fallait en finir. Dignement. Mais rapidement. En finir avant de se transformer en une inertie respirante. Camille protesta contre cette décision parce que les signes de déclin lui semblaient beaucoup trop ténus. Et elle en voulut amèrement à son père de ne pas intervenir auprès de sa femme pour enrayer le destin. Mais Henry, bien qu’au désespoir, avait fait une promesse à la femme de sa vie. Tout se termina sur un repas éblouissant d’émotion : les amis de Colette se retrouvèrent autour d’elle pour lui porter un toast l’accompagnant vers l’au-delà. Elle était rayonnante, n’avait pas peur. Enfin, elle eut ces mots pour sa petite-fille : « Oublie le négatif, ma chérie ; garde sans cesse la lumière en toi. » Et elle partit pour une clinique dont Henry préféra oublier le nom.

Pour en savoir plus sur la théosophie, se renseigner sur sa fondatrice, Helena Blavatsky. Saint Maximilien Kolbe voyait en la théosophie un des adversaires puissants de l’Église.

Marina Abramović est une « artiste contemporaine serbe performeuse ». Il est nécessaire d’aller découvrir qui elle est et ce qu’elle fait pour prendre la mesure de ce que ce livre promeut, en gardant à l’esprit que nous parlons de l’enseignement d’un grand-père à sa petite fille de 10 ans. Ses « performances » ont pu consister, par exemple, à se lacérer le corps, se brûler, s’asphyxier et inviter des inconnus à la souiller.

Infiltrée au sein des associations islamo-gauchistes

Livre noir publie l’enquête sous couverture de Pauline Condomines qui a infiltré les milieux d’extrême-gauche (Soulèvements de la Terre, Dernière rénovation, Urgence Palestine…) : pro-Hamas & islamistes, antifas, éco-activistes, zadistes, associations LGBT & pro-migrants.

« J’ai parfois des patients qui disent “je veux mourir, j’en peux plus”, mais dans la grande majorité des cas, une fois qu’ils sont soulagés, il n’y a plus cette demande»

Lu dans Le Berry Répoublicain ce témoignage :

Anne-Claire Courau voit tous les jours des gens en détresse, et la question du droit de mourir, elle s’y confronte.

« J’ai parfois des patients qui disent “je veux mourir, j’en peux plus”, mais dans la grande majorité des cas, une fois qu’ils sont soulagés, il n’y a plus cette demande. Je vois environ 300 patients par an, il m’est arrivé seulement deux fois que les personnes expriment ce souhait jusqu’au bout. Sinon, ils changent tout le temps d’avis, ils ont juste besoin qu’on les écoute dans leur inconfort. »

Selon elle, le droit à mourir évoqué dans la future loi sur la fin de vie est

« la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté, voire pire. Les gens sont dans une telle vulnérabilité que je trouve que c’est vouloir les enfoncer plus que les aider. Arrêter les soins permet déjà de ne pas maintenir en vain un état. On a aussi la solution de l’endormissement jusqu’au bout lorsque c’est vraiment nécessaire. On dit qu’on déconnecte le patient. »

Esther De Haro, infirmière dans l’équipe, évoque, elle aussi, son malaise face à ce projet de loi : « Je ne me vois pas faire une injection létale.

Vahina Giocante licenciée après avoir refusé d’avorter

Interrogée dans Libération, l’actrice révèle qu’elle a été virée à 19 ans d’un film où elle tenait le rôle principal, parce qu’elle était enceinte.

«Ce n’est pas tant d’être virée qui m’a meurtrie. Mais qu’immédiatement un premier assistant accourt pour me demander d’avorter, alors que j’avais tant besoin de bâtir une famille »

Elle a refusé et a donné naissance à son unique enfant, aujourd’hui âgé de 22 ans.

“L’avortement, mon corps, mon choix, bla-bla-bla”…

Islamisation de l’Angleterre

Le grand remplacement au Royaume-Uni est plus avancé qu’en France. Nous avons ainsi un aperçu de notre futur probable. L’islamisation de la société s’accélère :

Délit d’opinion par pancarte : Yona libérée après 10h de garde à vue

Après 10h de garde à vue, Yona a été libérée.

 

Mais cette manifestation zélée du pouvoir qui révèle une dérive autoritaire inquiétante est loin d’être terminée : les enquêteurs recherchent actuellement la seconde militante qui était présente avec elle dimanche dernier au carnaval de Besançon. Il est donc probable que cette militante subisse exactement le même sort.

La rapidité avec laquelle Yona a été mise en garde à vue après la plainte du maire  pose question sur l’indépendance de la justice et sa neutralité politique. La perquisition en pleine journée chez ses parents : dans les faits, les perquisitions de ce type sont extrêmement rares. Son ordinateur personnel a été placé sous scellé.

Leur avocat Frédéric Pichon indique qu’il va porter plainte pour atteinte à la liberté individuelle par une personne dépositaire de l’autorité publique.

Rappelons l’objet des poursuites. Au moins celles-ci auront permis de donner une plus grande publicité à ces pancartes :

La jeune militante a été interrogée par Nicolas Faure :

L’Arizona juge valide une interdiction quasi-totale de l’avortement

La plus haute juridiction de l’Arizona a estimé mardi 9 avril qu’une loi de 1864 interdisant la quasi-totalité des avortements était applicable. Cette loi interdit tout avortement dès le moment de la conception, sauf si la vie de la mère est en danger. Le viol ou l’inceste ne sont pas considérés comme des exceptions valables.

Le procureur général de l’Arizona, la démocrate Kris Mayes, a prévenu qu’elle n’engagerait néanmoins aucune poursuite sur la base de cette loi. Mais comme, aux Etats-Unis, les procureurs sont élus, cela pourrait changer.

Restée en sommeil depuis des décennies, les juges ont estimé que rien ne s’oppose à son application depuis que la protection constitutionnelle de l’avortement a été annulée en 2022, rendant chaque État responsable de légiférer sur le sujet.

Lundi, Donald Trump a souligné vouloir laisser la main libre aux États américains pour légiférer sur l’avortement, en cas de retour à la Maison-Blanche.

« Les États détermineront par vote ou par une loi, ou peut-être les deux. Quelle que soit leur décision, elle doit avoir force de loi ».

Choix stratégique, qui reflète sans doute la position sincère de Trump, peu construite moralement. Néanmoins, l’avortement est une vulnérabilité électorale majeure pour les Républicains. Trump montre ici comment il compte la neutraliser, et c’est plutôt efficace.

L’église Notre-Dame, à Bringolo dans les Côtes d’Armor, ravagée par un incendie

Un incendie a frappé cette nuit l’église Notre Dame de Bringolo dans les Côtes d’Armor, une église inscrite aux monuments historiques, un patrimoine qui nous vient du XVIème siècle.

Seules les colonnes de l’édifice, le clocher et les murs de pierre sont restés debout. L’intérieur est méconnaissable. L’ensemble menace de s’effondrer.

Les soins palliatifs transformés en « soins d’accompagnement », “morceau d’anthologie de logorrhée législative bavarde, bureaucratique et inutile”

Dans une tribune publiée par Atlantico, le député Patrick Hetzel s’inquiète d’une nouvelle dérive derrière le projet de loi sur l’euthanasie. Extrait :

[…] Pour tenter de convaincre les parlementaires les plus hésitants, le projet consacre tout un chapitre préliminaire aux soins palliatifs. Mais un examen attentif de celui-ci montre qu’ils sont sacrifiés au profit d’une nouvelle notion, les « soins d’accompagnement ». Ces derniers sont appelés à s’inscrire dans une stratégie décennale, morceau d’anthologie de logorrhée législative bavarde, bureaucratique et inutile. Manœuvre de diversion politique prenant en otage les soins palliatifs dans une instance nationale au statut non défini et un plan décennal, ce discours ne doit abuser personne. Le plan vise à la création de maisons d’accompagnement qui ne verront le jour qu’à longue échéance, alors que la légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie sera d’effet immédiat. Comment peut-on parler de stratégie à dix ans, quand aujourd’hui 400 personnes meurent chaque jour, sans avoir eu accès aux soins palliatifs ? Qu’il s’agisse de soins palliatifs hier ou de soins d’accompagnement demain, la société attend des crédits et du personnel formé, non des textes déclamatoires et des usines à gaz qui n’ont pas leur place dans une loi. Comment ne pas imaginer que très rapidement, ce soit le manque de moyens, humains et financiers en matière de soins palliatifs, qui conduise par défaut d’accès aux soins, à un recours à l’euthanasie ? Le retard actuel en France en matière de traitement de la souffrance risque de créer un contexte favorable au développement de l’euthanasie parce que les moyens n’auront pas été mis préalablement. Tout ceci est éthiquement extrêmement dangereux. Sans compter que le choix du Président de la République, contrairement d’ailleurs à ce qu’il avait annoncé aux représentants des cultes, d’avoir un seul texte de loi qui comporte à la fois le volet soins palliatifs et le volet euthanasie et suicide assisté est troublant car cela laisse entendre qu’il y aurait un continuum entre soins palliatifs, suicide assisté et euthanasie. Or, éthiquement, il y a là une véritable rupture et le franchissement d’une ligne rouge. Mais, par la présentation même du texte, on cherche à masquer cela afin de rendre le projet plus « acceptable ». Louvoyer lorsque l’on touche aux valeurs fondamentales de la société est éminemment critiquable. Le Président de la République, plutôt que de s’inspirer de Machiavel, ferait mieux de relire celui dont il dit être intellectuellement proche : le philosophe Paul Ricoeur qui a écrit des choses très fortes sur l’éthique du politique.

Enfin les rédacteurs ont été pris à leur propre piège. Tout en se réclamant des droits des patients inscrits à l’article L. 1110-5 du code de la santé publique, il leur était difficile d’inscrire ces dispositions dans ce même code qui proscrit l’euthanasie. Parce qu’il s’agit de questions de société et non de santé publique, I ’avant-projet a fait le choix de dispositions législatives autonomes. Il en est de même de l’objection de conscience des médecins et des infirmiers. Elle ne figurerait pas dans le code de la santé publique. Cette même gêne se retrouve avec l’impact du suicide assisté et de l’euthanasie sur les contrats d’assurance-vie. Un suicide assisté et une euthanasie ne peuvent être considérés comme une mort naturelle. Il est difficile aussi de les assimiler à une mort violente, puisque cela reviendrait à estimer qu’il n’y a pas de différence entre le suicide et le suicide assisté. Pour cette raison, la clause de bénéfice de l’assurance-vie est renvoyée aux stipulations des contrats d’assurance. Mais permettre à un tiers d’euthanasier une personne et de le faire bénéficier d’une assurance vie, c’est ouvrir la voie à l’abus de faiblesse des patients.

A la différence des lois autrichiennes, belges et espagnoles qui assument pleinement le choix des mots, le texte évite soigneusement d’employer les termes de suicide assisté et d’euthanasie. Les avantages économiques et financiers d’une telle loi pour l’assurance maladie et nos régimes de retraite appartiennent au non-dit mais n’échappent à personne. D’ailleurs les mutuelles ne dissimulent pas leur soutien à cette initiative gouvernementale.  De nouvelles perspectives sont ouvertes pour venir à bout de la surpopulation carcérale, ce dispositif étant appelé à s’appliquer aux personnes condamnées à une détention définitive et à celles placées en détention provisoire. On voit ainsi le signal qu’adresse ce texte avec toutes ses demi habiletés aux personnes les plus vulnérables, le dévoiement du sens du soin auquel il procède, les multiples contentieux auxquels il conduirait et les contradictions dans lesquelles il placerait les pouvoirs publics entre une politique de prévention du suicide et la légalisation du suicide assisté. Sans résoudre pour autant les problèmes essentiels posés par le mal mourir dans notre pays, sans répondre à la solitude des plus fragiles d’entre nous, en déstabilisant une société en mal de repères et un système de santé en crise. En somme, cela conduit à une nouvelle dérive éthique dont les faibles et les vulnérables seraient les premiers et grands perdants.

Il est également frappant que la voix des soignants soit si peu entendue par l’exécutif. Plus de vingt sociétés regroupant les professionnels de santé s’opposent au texte. Celles et ceux qui sont actuellement directement engagés au sein des unités de soins palliatifs lancent de très nombreuses alertes. Alors qu’au sein même de la santé, il y a actuellement une très forte crise de sens, le gouvernement semble totalement ignorer le risque qu’un tel texte va faire peser sur les professionnels de santé. Il y a d’ailleurs une autre interrogation très forte : si la clause de conscience des professionnels semble reconnue individuellement, le texte reste muet sur la question d’une dérogation collective susceptible d’exister pour les établissements. Est-ce à dire qu’il y aura une obligation pour les établissements de pratiquer des euthanasies ? Et l’on peut enfin légitimement s’interroger, alors que tant de nos concitoyens en fin de vie n’ont actuellement toujours pas la possibilité d’accéder aux soins palliatifs et que les dispositions de la loi actuelle sont très insuffisamment appliquées (notamment le fameux triptyque de la loi Clays-Leonetti : personne ne doit mourir dans l’isolement, personne ne doit subir d’acharnement thérapeutique et personne ne doit souffrir) : « N’avons-nous pas mieux à faire que de proposer le suicide à nos concitoyens ? Notre fraternité consiste-elle désormais à faire mourir car le « temps du mourir » serait devenu inutile ? Devons-nous désormais tout mesurer à l’aune des droits individuels, oubliant par la même l’existence de nos liens collectifs en société ? Sommes-nous désormais contraints de tout mesurer à l’aune de l’utilitarisme, notamment économique, lorsqu’il s’agit de penser la protection des plus vulnérables et des plus faibles ? ». Voilà des questions essentielles que le débat parlementaire ne doit nullement esquiver et c’est pourquoi il faut espérer que l’exécutif arrêtera enfin de nier l’évidence même de ces débats par un travestissement linguistique aussi insupportable que contraire à l’éthique que la France a toujours porté en matière de fin de vie. Sinon, nous risquons de jeter aux orties une voie qui fut justement patiemment construite autour d’un large consensus éthique. La loi à venir concernant la fin de vie sera-t-elle la première à faire voler largement en éclat le consensus qui a jusqu’alors très largement prévalu en la matière au moment de l’adoption des lois successives ? Ce ne serait alors plus une avancée sociétale comme certains nous l’annoncent mais un recul de la fraternité authentique.

« Les anges nous rappellent la beauté de notre nature humaine »

Don Pierre Doat, prêtre de la Communauté Saint-Martin et recteur du sanctuaire du Mont Saint Michel, est l’auteur d’un livre aux Editions Salvator « Le roman des anges », récapitulant ce que nous enseigne l’Église Catholique en France à propos de ces esprits.

Don Pierre Doat, de passage en Anjou pour une conférence et une dédicace répond aux questions de Thomas Cauchebrais de RCF Anjou :

#LibérezYona : Une jeune femme de 19 ans en garde à vue pour une simple pancarte

En marche vers la dictature :

C’est l’une des deux jeunes femmes qui ont brandi des pancartes faisant le lien entre étrangers et violeurs pendant le défilé du carnaval à Besançon ce dimanche. Une militante du collectif d’extrême-droite Nemesis est en garde à vue pour provocation à la haine raciale. Il s’agit de Yona, une militante bien connue du collectif d’extrême-droite Nemesis.

Lundi, Anne Vignot, la maire de Besançon avait déposé plainte contre X pour incitation à la haine suite à ces pancartes.

Yona était venue pour rappeler que 46 femmes auraient pu être épargnées si les OQTF étaient appliquées comme le prévoit la loi. Demander à ce que les lois soient appliquées est devenu un délit. Et il y a même actuellement une perquisition en cours dans la maison des parents de Yona !

En 2021, le maire de Besançon Anne Vignot proposait d’accueillir des Afghans. En août dernier dans sa propre ville, une femme jeune était agressée sexuellement par l’un de ces réfugiés.

Marion Maréchal va-t-elle être placée en garde à vue pour avoir oser rappeler ce même chiffre sur CNews ?

 

 

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