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L'Eglise : Benoît XVI

Benoît XVI évoque la Seigneurie du Christ

Ainsi que l'analyse L'Homme nouveau :

S"« O Emmanuel, notre Législateur et notre Roi, espérance et salut des nations, viens, Seigneur, viens nous sauver ! » Veni ad salvandum nos !

Extrait d'une ancienne antienne liturgique, citée par le Saint-Père lors du message accompagnant la bénédiction Urbi et Orbidu jour de Noël, ce texte nous rappelle, par la voix même du Pape, l'importance de la Seigneurie du Christ sur l'ensemble des réalités humaines. En 1925, le Pape Pie XI publiait l'encyclique Quas Primas sur le Christ-Roi, rappelant que la royauté du Christ s'étendait non seulement sur les personnes mais aussi sur les institutions. Après le Concile Vatican II, ce qu'on appelait la royauté sociale du Christ est tombée en désuétude. Elle revient doucement aujourd'hui dans le souci de lutter contre le relativisme et dans une perspective anti-totalitaire qui est bien soulignée dans le Compendium de la doctrine sociale de l'Église. Dans le chapitre qui aborde la question de « la Seigneurie de Dieu » et qui en montre certains fondements bibliques, il est écrit :

« Quand le pouvoir humain sort des limites de l'ordre voulu par Dieu, il s'auto-divinise et demande la soumission absolue; il devient alors la Bête de l'Apocalypse, image du pouvoir impérial persécuteur, ivre « du sang des saints et du sang des martyrs de Jésus » (Ap 17, 6). La Bête a, à son service, le « faux prophète » (Ap 19, 20) qui pousse les hommes à l'adorer grâce à des prodiges qui séduisent. Cette vision désigne prophétiquement tous les pièges utilisés par Satan pour gouverner les hommes, en s'insinuant dans leur esprit par le mensonge. Mais le Christ est l'Agneau Vainqueur de tout pouvoir qui s'absolutise au cours de l'histoire humaine. Face à ce pouvoir, saint Jean recommande la résistance des martyrs: de la sorte, les croyants témoignent que le pouvoir corrompu et satanique est vaincu, car il n'a plus aucun ascendant sur eux. »

Un tel passage mérite assurément d'être médité, à l'aube d'une nouvelle année qui s'insère dans un contexte où le christianisme est parfois attaqué avec virulence. Le Catéchisme de l'Église catholique l'avait souligné également, par exemple, en son numéro 2244 :

« Toute institution s'inspire, même implicitement, d'une vision de l'homme et de sa destinée, d'où elle tire ses références de jugement, sa hiérarchie des valeurs, sa ligne de conduite. La plupart des sociétés ont référé leur institutions à une certaine prééminence de l'homme sur les choses. Seule la Religion divinement révélée a clairement reconnu en Dieu, Créateur et Rédempteur, l'origine et la destinée de l'homme. L'Église invite les pouvoirs politiques à référer leurs jugements et leurs décisions à cette inspiration de la Vérité sur Dieu et sur l'homme :

Les sociétés qui ignorent cette inspiration ou la refusent au nom de leur indépendance par rapport à Dieu, sont amenées à chercher en elles-mêmes ou à emprunter à une idéologie leurs références et leur fin, et, n'admettant pas que l'on défende un critère objectif du bien et du mal, se donnent sur l'homme et sur sa destinée un pouvoir totalitaire, déclaré ou sournois, comme le montre l'histoire (cf. CA 45 ; 46). »

La Seigneurie et la royauté du Christ résume à elles seules tout le paradoxe du christianisme. Le roi que nous devons reconnaître est un humble enfant, né dans une crèche, pauvre parmi les pauvres, fragile de cette fragilité de l'enfance, mais aussi pleinement Dieu. G.K. Chesterton l'a magnifiquement montré dans L'Homme éternel quand il écrit :

« Enfance et divinité, impuissance totale et toute-puissance, ce contraste unique, mille et mille fois répété, ne lasse jamais. Bethléem est par excellence le lieu où les extrêmes se touchent. »"

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