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Culture de mort : Avortement / L'Eglise : Vie de l'Eglise

Avortement : le président de la Conférence des évêques du Canada écrit au ministre des Affaires étrangères

Bishop_Crosby_Plénière_2015Mgr Douglas Crosby, évêque de Hamilton et président de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC), a écrit à Chrystia Freeland, ministre des Affaires étrangères, concernant son discours du 6 juin 2017 sur la politique étrangère canadienne. Dans son discours à la Chambre des communes, elle avait associé les droits des femmes au droit à l'avortement et aux « droits en matière de sexualité et de santé reproductive » en déclarant que « ces droits sont au cœur de notre politique étrangère ».

Dans sa lettre, Mgr Crosby exprime sa profonde inquiétude et son désaccord affirmant que cette déclaration est « erronée, troublante et malavisée ». Il rappelle que

"Premièrement, d’affirmer que l’avortement, entre autres, est « au cœur » de la politique étrangère du Canada est inexacte. Dans les faits, il n’existe aucun précédent pour appuyer une telle affirmation."

« plusieurs enjeux féminins qui auraient dû être soulevés parce qu'ils justifient un engagement international… ont été passés sous silence. Mentionnons entre autres les ententes économiques du Canada avec des pays où les fillettes sont tuées à la naissance parce qu'elles ne sont pas des garçons; où les femmes gagnent moins que les hommes pour le même travail ou ne peuvent bénéficier des mêmes privilèges de la loi, y compris le droit à l'éducation ou à la protection contre le viol, la violence physique, ou autre forme d'abus. »

"Deuxièmement, présenter l’avortement, entre autres, comme une valeur canadienne est également une erreur de principe."

Mgr Crosby fait ressortir qu'une « partie importante de la population (tant au Canada qu'à l'étranger) estime que l'enfant à naître est un être humain créé par Dieu, qui mérite de vivre et d'être aimé », alors que la Cour suprême du Canada a unanimement reconnu dans sa décision de la cause Morgentaler en 1988 que l'État a un intérêt légitime à protéger l'enfant à naître. Le Président de la CECC insiste que

« dans un contexte d'incertitude où la voix et le leadership du Canada ont du poids sur de nombreux sujets, du changement climatique à la paix mondiale, une idéologie politique ne devrait pas dicter la politique étrangère et l'emporter sur le bon sens et sur nos obligations humanitaires envers ceux et celles en grand besoin. »

La tentative d’inscrire le plaidoyer pour l’avortement dans la politique étrangère du Canada, en s’appuyant sur une compréhension particulière du féminisme, va aussi à l’encontre de l’orientation de votre argument. Elle contredit en effet le principe que vous formulez vous- même:

«de toute évidence ce n'est pas notre rôle d'imposer nos valeurs à l'échelle internationale. Personne ne nous a donné le mandat de faire la police dans le monde. »

"Si la politique étrangère canadienne a besoin d’un fondement stable, ce ne pourrait être le plaidoyer pour l’avortement et les « droits en matière de sexualité et de santé reproductive ». Et si la dignité des femmes doit reposer sur un fondement moral universel, ce ne saurait être en invoquant des principes qui ignorent les droits de l’enfant à naître."

Une copie de la lettre de trois pages a été envoyée au Premier ministre, Justin Trudeau; au ministre du Développement international et de la Francophonie, Marie-Claude Bibeau, au chef de l'Opposition officielle, Andrew Scheer; au porte-parole de l'Opposition officielle sur les Affaires étrangères, Tony Clement, et au porte-parole de l'Opposition pour les droits de la personne et la liberté de religion, David Anderson.

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