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Culture de mort : Avortement

Avortement : “Aucun de nous deux n’est croyant, mais nous avions tous les deux la sensation d’avoir violé l’ordre naturel”

Philippe évoquait avant hier le syndrome post-avortement chez les pères. Le Figaro Madame publie un autre témoignage sur ce sujet :

"Vincent [prénom modifié], 33 ans, se souvient très bien du jour où sa compagne a avorté.

Images-8« J'étais sur un banc de l'hôpital, dehors. Au bout de quelques minutes, j'ai ressenti un trou dans le ventre, j'ai pleuré pendant deux heures, je ne pouvais plus me contrôler, se rappelle le trentenaire. L'heure de la fin de l'opération se rapprochait, j'ai pris sur moi pour que ma compagne ne sente pas ce poids ».

[…] « J'étais incapable d'imaginer que je puisse devenir père. Je ne me sentais pas prêt mais surtout en danger. C'était comme si ma vie risquait de m'échapper, sans que je puisse exercer un quelconque contrôle dessus. »

Le couple est ensemble depuis trois ans. Sa compagne, elle, était à première vue favorable pour garder l'enfant. Mais rapidement, Vincent lui oppose des arguments logistiques et rationnels : la jeune femme était encore étudiante et le couple parisien n'avait pas les moyens d'avoir un logement plus grand. […]

Un an après l'avortement, Vincent se sent toujours « au ras de la flotte », alternant les épisodes dépressifs. La routine du couple est impactée, notamment leur vie sexuelle.

« Ce qui était un havre de paix et de plaisir était devenu une source de souffrance et de méfiance. Nous avions gardé des charges émotionnelles lourdes à l'intérieur. Je portais une culpabilité énorme. Elle avait beaucoup de ressentiments vis-à-vis de moi. Je pense qu'au fond, elle était soulagée que le discours de rationalité soit venu de moi pour ne pas avoir à porter la charge morale. En tout cas, la réalité ne ressemblait pas à ce que nous nous étions dit avant. » […]

« Je ne m'étais jamais vraiment posé la question. Pour moi, les femmes font ce qu'elles veulent. Aucun de nous deux n'est croyant, mais nous avions tous les deux la sensation d'avoir violé l'ordre naturel des choses. Je crois que, quelle que soit la durée de vie de l'embryon, que l'on soit dans l'autoflagellation ou le déni, se pose la question du deuil. »"

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