Partager cet article

Liberté d'expression

Avec l’Observatoire de la laïcité, en chaque Français, c’est un peu Robespierre qu’on guillotine

Avec l’Observatoire de la laïcité, en chaque Français, c’est un peu Robespierre qu’on guillotine

D’un lecteur, Thomas Jane :

Discutons, disputons…

Nous vous alertions récemment sur la dérive totalitaire de notre ‘laïcité’(s’y trouvent les références de certains textes repris plus bas).

Nous mentionnions ces jours-ci que pour les Américains, la liberté religieuse est la première des libertés.

Il est intéressant de considérer en contrepoint du totalitarisme qui nous menace quelques textes marquants…

Nous rappelions que Les Républicains veulent placer la “loi de la République” au-dessus de toute “loi religieuse“. Emmanuel Macron, en mars dernier, érigeait lui aussi en sommet ultime les “règles de la République.

Aujourd’hui, passons par Robespierre et la Constitution de 1793. Nous recommandons bien entendu au passage nos assassins Pères fondateurs au Saint Martyr Maximilien-Marie Kolbe, qui sait tout particulièrement aimer, bénir, toucher, et, nous l’espérons ! gagner à Dieu ce type de personnes.

Retour à la Cinquième République, où l’on voit que de Gaulle n’avait pas trop salopé le boulot

Avant d’aller plus loin, précisons toutefois que notre Constitution prévoit une liberté de conscience absolue, dont l’expression peut-être limitéepour sauvegarder l’ordre public.

Ce serait violer cette absolue liberté de conscience que d’imposer aux Français une loi qui prétendrait qu’il n’y a rien au-dessus de la loi de la République (en fait, rien au-dessus de cette nouvelle loi d’une nouvelle République, ou plus exactement de cette pseudo-loi d’une ex-République et réelle Tyrannie hors du droit).

Rappelons un certain article 11 du bloc de constitutionnalité : “Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi.”

Citons à nouveau Pierre Mazeaud : l’ordre public se distingue de l’intérêt général, en “ce qu’il résulte d’une construction jurisprudentielle tendant à assurer la garantie effective de droits et principes constitutionnels“, car, selon la jurisprudence du Conseil, “la prévention des atteintes à l’ordre public est nécessaire à la sauvegarde de droits de valeur constitutionnelle“.

En d’autres termes : l’ordre public est une limite à la liberté d’expression d’une conscience à l’inviolable liberté, pour la garantie effective les droits et principes constitutionnels– et pas pour une autre raison.

[Au passage, droits et principes constitutionnels au nombre desquels ne figure officiellement plus le droit à la vie, depuis le 24 juin 2019]

Il s’agit de préserver les droits et principes de valeur constitutionnelle, et pas autre chose, probablement pas ce que nos amis Américains appelleraient des droits ad hoc, par opposition aux droits inaliénables (voir aussi ceci).

Il s’agit enfin de remarquer que cette limite de l’expression religieuse ne se fait pas au nom de la loi, mais au nom de la sauvegarde des droits et principes constitutionnels, et renvoie à une jurisprudence.

L’arbitraire est bien sûr toujours possible, peut-être aujourd’hui plus qu’hier, mais cette limite de la manifestation des opinions “même” (sic) religieuses renvoie ultimement à la conscience des juges, et donc d’un point de vue métaphysique à une instance intimement convaincue qu’il existe un bien et un mal objectifs, indépendants d’elle et de ce qu’elle pourrait préférer vouloir.

Bref, c’est tout de même moins pire que ce qu’on voudrait nous imposer.

Robespierre, la Constitution de 1793, et toi, et moi, et nous

Ceci étant dit, voyons donc le Discours deMaximilien de Robespierre à la Convention, en date du 24 avril 1793.

“La liberté est le pouvoir qui appartient à l’homme d’exercer, à son gré, toutes ses facultés. Elle a la justice pour règle, les droits d’autrui pour bornes, la nature pour principe, et la loi pour sauvegarde.”

L’article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793 ne fera qu’ajouter en précision que “sa limite morale est dans cette maxime : ne fais pas à un autre ce que tu ne veux pas qu’il te soit fait.”

Viktor Orbán réfléchit et va plus loin : “La bonne définition de la relation entre deux individus ne consiste pasà dire que tout le monde a le droit de tout faire qui ne porte pas atteinte à la liberté d’autrui, maisque tu ne dois pas faire à autrui ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse à toi-même. Et mêmeplus : ce que tu voudrais que l’on te fasse, fais-le à autrui aussi. C’est une base différente.”

Effectivement, la démocratie, toute démocratie réelle, se fonde sur un principe de solidarité qui suggère de faire à autrui ce que l’on voudrait voir fait pour soi.

(Ajoutons au passage que Soljenitsyne quant à lui voyait l’insuffisance de l’égalité des résistances mutuelles, et la nécessité d’une autolimitation consciente et voulue pour la vie démocratique, voir ici)

Or donc, la liberté a la nature pour principe, disent Robespierre et la première République. Qu’en pensent nos ministres ?

Cette nature principe de droit, et en particulier de juste liberté, dont Robespierre et la Constitution de la première République revendiquent la caution, existe-t-elle ? est-elle laïque ? est-elle républicaine ?

Nos ministères actuels prétendent en effet qu’il

“ne peut y avoir de loi divine, de morale, ou de ‘droit naturel’ d’origine religieuse supérieur aux lois civiles de la République” ; que “la laïcité en France est fondée sur le même principe que la démocratie : les deux récusent qu’un fondement surnaturel puisse ou doive légitimer l’ordre politique, fondé sur la seule souveraineté du peuple des citoyens”.

Mais de fait, s’il n’est d’autre fondement que la souveraineté du peuple des citoyens, il n’est d’autre loi, d’autre règle, d’autre ordre que la volonté du peuple, ou ce qu’on fait passer pour tel – le projet du peuple sur le peuple, de la force du nombre sur la faiblesse des non-alignés, ou domination d’uneminorité bien organisée sur une majorité paralysée ou manipulée.

Alors, de fait, il n’y a plus de démocratie, plus de République.

Il est bien évident qu’ériger la nature en principe de droit, revient à reconnaître un ordre immanent et transcendant, du vrai, du bien, du juste, de la liberté et en sinistre contrepoint du faux, du mal, de l’injuste, de l’oppression.

Il est bien évident que cet ordre reçu de la natureest nécessairementsurnaturel” ou d’”origine religieuse“. Ne seront peut-être pas honorés le Créateur, la Raison (le Logos), ni l’Être Suprême (YHWH) – peut-être sera-ce simplement Sa Créature, Sa Création, la Nature qu’Il nous donne et que nous avons l’humilité de recevoir et de pouvoir respecter comme elle doit l’être.

(Au passage, ne serait-il pas contraire à l’ordre écologique d’ériger en absolu la volonté ‘souveraine’ du peuple ?)

Il reste en effet évident que sacraliser la nature comme principe de droit et de libertérevient à reconnaître un ordre sacré, un ordre religieux, un ordre surnaturelau sens de dépassant les limites du pouvoir de l’hommeet de la volonté du peuple.

Faut-il pour conclure citer l’article 7 de la Constitution du 24 juin 1793 ?

Article 7. – Le droit de manifester sa pensée et ses opinions, soit par la voie de la presse, soit de toute autre manière, le droit de s’assembler paisiblement, le libre exercice des cultes, ne peuvent être interdits.

Elle ajoute aussitôt : La nécessité d’énoncer ces droits suppose ou la présence ou le souvenir récent du despotisme.

En sommes-nous déjà là ?

Partager cet article

2 commentaires

  1. droit des gens à suivre leur religion, mais pas à égorger, tuer les mécréants qui refusent de se soumettre comme il est prescrit dans le coran :96 versets pronant le meurtre de juifs et de chrétiens (allah ne connaissait pas les bouddhistes , les hindouistes et autres taoistes)

  2. “Rappelons un certain article 11 du bloc de constitutionnalité [NB : plus précisément l’article X de la DDHC de 1789] : “Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses (…)” ” : Ah ! ce “même religieuses” : toute la répugnance, voire la haine des révolutionnaires puis des républicains, pour la plupart francs-macs, envers la religion catholique !…

Publier une réponse

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services