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Culture de mort : Euthanasie / France : Société / Valeurs chrétiennes : Famille

Après avoir détruit la famille, il ne reste qu’à achever les vieux

Gabrielle Cluzel dans La Nef montre que la destruction de la filiation ne nuit pas seulement aux jeunes. Elle isole aussi les vieux, désormais abandonnés dans des établissements en attendant qu'ils meurent :

Couverture301"Les salariés des EHPAD se sont mis en grève, dénonçant un manque de moyens ayant pour conséquence un travail bâclé et dans l’urgence. Fruit du hasard – mais le hasard fait parfois froid dans le dos –, concomitamment au mouvement des EHPAD, le débat sur l’euthanasie était remis sur le tapis.

Pour calmer le jeu, Agnès Buzyn a décidé de débloquer 50 millions d’euros. Trop peu, selon les professionnels. Où trouver le reste ? Quel fond de tiroir racler ? On aurait bien quelques idées de subventions baroques – pour rester polies – à réaffecter, mais celles-là seront aussi très vite « mangées ». Parce que l’on a négligé le seul investissement durable : la famille. Et si la détruire inlassablement, méticuleusement, pièce par pièce, au bulldozer où à la lime à ongles selon les occasions, avait été, y compris sur ce plan-là, une très mauvaise idée ?

Bien sûr – éclatement géographique, exiguïté des logements, allongement de la durée de vie obligent – il y a longtemps que les générations, sauf exception, ne cohabitent plus dans la même maison. Naturellement, j’ai lu comme vous Poil de Carotte, Génitrix, Vipère au Poing… et sais qu’il est des familles où l’on s’éreinte plus que l’on s’étreint. Mais enfin la plupart des parents, tout maladroits qu’ils soient, aiment leurs enfants, et réciproquement. Et lorsque les autres visitent les uns, c’est un renfort précieux : un repas qu’ils vont accompagner, un coussin mal installé qu’ils vont remonter, des angoisses qu’ils vont dissiper, de vieilles histoires cent fois rabâchées qu’ils vont écouter, des doléances qu’ils vont adroitement relayer. Et tout cela… bénévolement. Permettant ainsi aux soignants de se consacrer aux autres patients. Mais pour cela, encore faut-il que le mot parent ait un sens. Un sens qui ne soit pas fluctuant, aux contours mal définis. […]"

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7 commentaires

  1. Et après l’extermination des vieux, la vente des enfants, pour en faire vous savez bien quoi.

  2. Seigneur,
    Je te remercie pour les vieillards,
    Inaudibles, balbutiés, hagards,
    En leurs corps empêchés, marqués,
    Parfois suppliciés,
    Ralentis et douloureux
    Ils ont leurs yeux, déjà
    Perdus en Toi.
    Ils sont aussi cabossés et tordus
    Que nous nous pensons arrivés, parvenus…
    Ils semblent… vaincus ?
    Ils sont déjà rapetissés, réduits
    Quand nous croyons être accomplis.
    Ils ont ce Souffle parfois ténu, gémi,
    D’une vie qui s’enfuit, pas à pas,
    Dont on mesure le prix
    Quand ils ne sont
    Plus là.
    Immensément fragiles
    Ils pointent le futile.
    Seigneur,
    Je te remercie de leur cadeau
    Offert sans trompette ni fioritures
    Nos anciens sont une prière
    Que la terre
    Murmure
    A La Lumière…
    Ils viennent avec leurs fêlures
    Parfois déserts de mots.
    Leurs visages martelés aux sillons tracés
    De leurs blessures.
    Beaux,
    Derrière le masque des années.
    Vrais,
    Jamais
    Superficiels,
    Ils sont tatoués
    Par leur histoire,
    Leurs mains veinées d’un parcours unique,
    Aucun d’identique,
    Que certains cyniques
    Voudraient dénigrer.
    Eux, nos vieux
    Dont on dirait
    Qu’ils n’ont
    Plus rien à donner
    Mais tout à recevoir,
    Nous apprennent à aimer
    A changer nos regards…..
    Ils sont gratuits,
    Sortis du circuit
    De la rentabilité.
    Ils attendent
    Nos gestes, sans trop y compter,
    Quelques marques,
    D’une simplicité
    Oubliée :
    Juste
    Un baiser ?
    Ils sont là, à relire des bouts
    De vie
    A se sentir parfois, hors du coup
    Mais pas hors…Du sort…
    Ils voyagent déjà,
    Comme sortis du décor !
    Egarés dans une mémoire qui a cessé
    De compter et raconter.
    Contraints au présent,
    Si lents,
    Coupés d’un temps oublié,
    Privé d’un avenir trop court
    Ils mettent en relief
    L’AMOUR ?
    Ils nous appellent silencieux
    A l’essentiel !
    Défectueux,
    Ils n’ont de choix que de peser
    Entre nos bras !
    Poids d’une Vie, au singulier
    Ils sont : Humilité…
    Ils ont fermé le livre
    Des facilités
    Ils n’ont à partager
    Pour seul bien
    Qu’eux-mêmes,
    Déjà partis
    Si loin,
    Qu’on les oublie
    Au quotidien.
    Inestimable,
    Incalculable,
    Au bord du vide
    Ils se taisent mais disent
    Nos courses avides
    Toutes nos façades
    Nos paraîtres, nos intérêts
    Nos calculs, nos bravades
    Sont leur secret.
    Dans le silence,
    Précaires mystères,
    Leur existence se tait
    Et l’évidence de nos priorités brille
    Avec insolence.
    Ils mettent en relief
    Nos êtres égocentrés,
    Blâmes muets de nos
    Compétitivités.
    Ils espèrent et ont soif
    De nos cœurs asséchés
    Pour y déposer un peu de leur
    Lueur cachée…
    A la source, Ils vibrent au seul bonheur
    Des quelques heures accordées
    Pour nous en faire comprendre
    L’importance ;
    Le sens-même de la déchéance
    C’est de la dépasser,
    Pour toucher, effleurer,
    La transcendance,
    Leur essence,
    Au Ciel de L’Eternel,
    Incarné.
    B.A

  3. Les futurs vieux scient la branche sur laquelle ils sont assis.

  4. Il reste encore au moins un tabou majeur à abattre: l’inceste.
    Regardez bien, le travail de sape a déjà comencé.

  5. Rares sont les personnes qui perçoivent la logique qui lie ces événements, et pourtant ils sont bien de la même veine. L’edonisme roi, soutenu par les Franc maçons et à grand renfort de pub, a provoqué la destruction des solidarités naturelles et transféré la responsabilité à “la collectivité”. On connaît la suite… Ça coûte trop cher, leur vie ne vaut pas la peine d’être vécue, à la piqûre ! Destruction de la famille, des vieux, des faibles, des inproductifs, des handicapés,… pour le bien de tous évidemment. Satan n’a même plus besoin d’avancer masqué.

  6. Merci Logorrhée pour ce très beau poème !
    Les personnes âgées sont peut être le paratonnerre du monde ….
    Parvenus à un certain age on peut occuper sa sainte journée à prier car souvent … on ne peut plus faire grand chose d’autre .

  7. A Némo,
    Merci aux Serviteurs de Dieu qui ne s’en vantaient pas,
    Merci à mon père qui avait, lui le pilier de famille, une douceur quand il caressait la main de sa mère désorientée ou quand il la faisait marcher à son rythme, leur regard de tendresse échangé qui a marqué mon enfance…
    Merci à ma famille maternelle qui a veillé ses parents les faisant “rentrer à la maison ” pour la dernière ligne droite et dont les huit enfants arrêtaient tout pour être présent en ce départ.
    Merci à mes anciens, à ce qu’ils m’ont appris, et sans qui la profondeur de toute existence m’aurait sans doute échappée..
    Merci à leur trésor caché quand ils nous conduisent à nous laisser toucher au cœur de nos pauvretés.

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