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Valeurs chrétiennes : Education

Affligeants manuels

Les Enseignants pour l'enfance ont décrypté les nouveaux manuels scolaires. Extrait :

"[…] Fondamentalement, le scandale de ces ouvrages pose la question de la finalité des apprentissages comme celle de la fonction du collège. Etymologiquement, le terme de « manuel » vient d’un mot latin qui désigne un livre portatif. Là est la finalité de toute culture, qui est acquisition d’un savoir personnel qu’on emporte avec soi. Là est le but de l’école qui consiste à donner à chacun des connaissances qui permettent l’édification d’un jugement. Or ce n’est pas en imposant des inquiétudes et des remèdes hâtifs que l’on éduquera à l’indépendance des esprits. Car qui sait, après tout, de quoi demain sera fait ? N’est-elle pas vaine cette instruction qui demeure en prise constante avec l’aléatoire présent ? La culture, si elle est large, indéterminée et riche est le meilleur viatique pour l’avenir de nos enfants. La liberté n’est pas slogan que l’on décrète, mais chemin que l’on emprunte. C’est en entrant dans la démarche opiniâtre et volontaire de l’apprentissage que l’écolier fait son initiation à la vie. Face au livre, l’enfant vit une aventure de l’esprit qui lui fait éprouver des choix, des risques et des joies. Fictionnelle, cette initiation est sociale par elle-même, en ce que le savoir lie l’apprenant à ses contemporains comme à ses prédécesseurs. Comprendre est un acte qui distingue, associe et unit. Plutôt que d’édifier à toute force un apprenti citoyen, les manuels scolaires feraient mieux de songer à former des lecteurs. Que l’on commence par connaître, on n’en jugera que mieux après.

« Il serait puéril », disait Jaurès « d’essayer d’inculquer, aux esprits, selon l’ombre fuyante des événements ou les vicissitudes d’un gouvernement d’un jour, telle ou telle formule passagère. » Par son utopique projet, le Ministère de l’Education nationale se comporte en enfant. Il faut avoir été dans ces classes où l’on a imposé des minutes de silence et des journées citoyennes : déplacées, ces tentatives n’engendrent que surprise, mépris et transgression. A l’école, on n’aime pas les prédicateurs car on attend du maître qu’il soit savant. Et le jeu déplaît en cours car l’enfant s’y entend très bien tout seul. Les événements passent, la culture demeure. Privés du regard de cette dernière, l’Histoire s’impose sans vérité et paraît vouée à sa triste réitération. Le collège que nous préparent ces affligeants manuels est un lieu dénué de sens, promis à l’ennui, à la désertion et au délit : ce n’est pas avec des ciseaux et de la colle que l’on fait un citoyen. Notre monde n’a nul besoin de techniciens, il n’en est que trop envahi. Et la société que nous annoncent cette réforme et ces manuels, où s’atrophient savoirs et exigences, semble bien devoir n’être qu’une République de cancres."

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