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L'Eglise : L'Eglise en France

Affaire Brugère : La culture du débat est un paravent de vertu pour se dérober à l’autorité profonde des Écritures

Famille chrétienne revient sur l'affaire Brugère. Extrait :

"[…] « Nous n’avons pas peur de dialoguer avec le monde », confiait un prélat, mercredi matin, au deuxième jour de l’assemblée plénière des évêques de France (8-11 avril). Ce n’est donc pas tant le dialogue qui est en cause dans cette affaire que les conditions et les finalités de celui-ci.

Pour un dialogue mutuel et respectueux, il convient de bien identifier les idées et les convictions des deux parties. Si les positions de Fabienne Brugère sur le « mariage pour tous », l’avortement ou encore l’idéologie du genre n’étaient pas l’objet de son invitation le 19 mars, n’était-il pas logique que des délégués en pastorale familiale en aient connaissance avant son intervention ? Et réciproquement, elle-même devait savoir que « dans tous les cas, l’Église parle à partir de la lumière que lui offre la foi » (Evangelii Gaudium n° 238).

Malgré le fait que certains observateurs balaient d’un revers de la main cet argumentaire, le cadre de l’intervention de Fabienne Brugère – une journée de formation – n’est définitivement pas un détail. Invitée comme spécialiste de la philosophie du care ou du « prendre soin » en France, Fabienne Brugère venait parler de « la dimension sociale du soin de l’autre ». Si dialogue il y avait, qui était invité pour jouer le rôle du contradicteur ? Qui, parmi les membres de l’assistance, connaissait réellement les fondements de la philosophie du care ? N’est-il pas judicieux, d’une part, de se former préalablement à cette thématique puis, dans un second temps, d’organiser ce dialogue avec la société et ainsi confronter ses idées ?

S’il convient de chercher dans les philosophies modernes des « éléments de vérité », peut-on les écouter sans en réfuter les points qui nous semblent en désaccord avec la pensée de l’Église ? La question se pose légitimement avec la philosophie du care prônée par Fabienne Brugère. C’est cette même conception du « prendre soin » que l’on retrouve dans le rapport sur la loi Famille d'Irène Théry – dont Fabienne Brugère a participé aux travaux – où il est écrit, ni plus ni moins, que, « contrairement à ce que répètent à l’envi les nostalgiques de l’ordre matrimonial de la famille, les valeurs de transmission, de dévouement, d’attention, de soin et d’éducation n’ont pas disparu avec l’avènement du démariage ». […]

Ainsi, si le dialogue est nécessaire, il ne doit pas être amputé de sa juste contradiction et d’une réelle prudence. « Les courants subjectivistes, utilitaristes et relativistes, aujourd’hui amplement diffusés, ne se présentent pas comme de simples positions pragmatiques, mais comme des conceptions fermes du point de vue théorique, qui revendiquent leur pleine légitimité culturelle et sociale », mettait en garde le bienheureux Jean-Paul II dans sa lettre encyclique Veritatis Splendor. « Le travail de discernement par l’Église de ces théories éthiques ne se limite pas à les dénoncer ou à les réfuter, mais, positivement, il vise à soutenir avec beaucoup d’amour tous les fidèles pour la formation d’une conscience morale qui porte des jugements et conduit à des décisions selon la vérité », ajoutait-il encore,rappelant les évêques à leur « grave devoir de veiller personnellement à ce que la saine doctrine de la foi et de la morale soit enseignée dans nos diocèses », afin que « les fidèles soient préservés de toute doctrine ou de toute théorie contraires » à l’enseignement moral de l’Église.

Dans le dialogue qu’elle mène avec le monde, l’Église ne doit pas oublier sa tâche première : celle d’annoncer la Bonne Nouvelle. Car si elle dialogue, c’est « pour accomplir un service en faveur du plein développement de l’être humain et procurer le bien commun », rappelle Evangelii Gaudium. « L’évangélisation implique un chemin de dialogue », dit encore l’exhortation apostolique. Dans Veritatis Splendor, Jean-Paul II l’écrivait déjà : « La période que nous vivons […] marquée par la déchristianisation […] des communautés et des peuples entiers », ainsi que par « le déclin et l’obscurcissement du sens moral […], est le temps d’un formidable défi à la nouvelle évangélisation ». […]"

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