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L'Eglise : Le Vatican

Abus sexuels sur mineurs : l’homosexualité négligée

Abus sexuels sur mineurs : l’homosexualité négligée

Des chiffres éloquents : en Espagne, 80 % des abus sexuels sur des mineurs le sont sur des filles. Dans l’Église (en tout cas aux États-Unis), 80 % des abus sexuels sur des mineurs le sont sur des garçons. Comment soutenir après cela qu’il n’y a pas un problème d’homosexualité ?

Alors que le sommet de 21-24 février entre le pape François et les chefs de file des évêques du monde entier sur la protection des mineurs contre les abus sexuels s’achève à peine, le modérateur de la rencontre, le Père Federico Lombardi, a annoncé que « des initiatives concrètes suivraient rapidement ».

Il s’agit en particulier des quatre suivantes :

  1. « Un nouveau Motu Proprio du pape ‘sur la protection des mineurs et des personnes vulnérables’ pour renforcer la prévention et la lutte contre les abus à la Curie domaine et dans l’État de la Cité du Vatican. Il accompagnera une nouvelle loi de l’État de la Cité du Vatican et des Lignes directrices pour le Vicariat de la Cité du Vatican sur le même sujet. »
  2. « La publication de la part de la Congrégation pour la doctrine de la foi d’un ‘Vademecum’ qui aidera les évêques à travers le monde à comprendre clairement leurs devoirs et leur rôle ».
  3. « En outre, dans l’esprit de la communion de l’Église universelle, le pape a manifesté l’intention de favoriser la création de ‘task force’ de personnes compétentes pour aider les conférences épiscopales et les diocèses en difficulté à affronter les problèmes et à concrétiser les initiatives pour la protection des mineurs ».
  4. « Lundi 25 février, le comité organisateur rencontrera les responsables de la Curie romain qui ont participé à la rencontre, de manière à définir d’emblée le travail nécessaire afin de mettre en œuvre, selon le souhait du Saint-Père, les propositions et les idées développées au cours des jours précédents ».

Le discours que le pape François a prononcé au terme des travaux est insolite : il fait la part belle aux statistiques dans sa première partie et dans les notes, des données qui visent à mettre en évidence la dimension universelle des abus sur mineurs sous toutes leurs formes et dans tous leurs contextes. Les abus sexuels sur des mineurs, aussi bien dans l’Église qu’en-dehors, dit-il, « sont toujours la conséquence de l’abus de pouvoir ».  Y compris

« aussi dans les autres formes d’abus dont sont victimes presque quatre-vingt-cinq millions d’enfants oubliés de tous : les enfants-soldats, les mineurs prostitués, les enfants sous-alimentés, les enfants enlevés et souvent victimes du monstrueux commerce des organes humains, ou transformés en esclaves, les enfants victimes des guerres, les enfants réfugiés, les enfants avortés, et ainsi de suite. »

Des abus de pouvoir qui pour François – comme il le répète à nouveau dans ce discours – sont dans l’Église synonyme de « cléricalisme ».

Le cas de l’évêque argentin Gustavo Óscar Zanchetta, très proche de Jorge Mario Bergoglio et qu’il a toujours protégé et même promu au poste d’« assesseur » de l’Administration du Patrimoine du Siège Apostolique malgré les accusations d’exactions sexuelles pesant contre lui et dénoncées depuis 2015 aux autorités ecclésiastiques compétentes, en Argentine et à Rome, a fait l’objet d’une interpellation pendant la conférence de presse de clôture du sommet, à laquelle il a été répondu que « l’enquête était en cours ».

Il faut cependant remarquer que l’affaire Zanchetta, à l’instar de l’affaire de l’ex-cardinal Theodore McCarrick, repose directement sur la personne du pape François qui n’a jamais répondu à ceux qui l’accusaient de les avoir à la fois soutenu et promus malgré qu’il était au courant de leurs comportements.

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5 commentaires

  1. Le saint siège ne veut peut être pas mentionner l’homosexualité pour éviter de tomber dans la dialectique LGBT
    Attendons de voir si les mesures qui vont suivre sont à la hauteur du problème.

  2. Le titre de l’article espagnol en lien est percutant: “Dans la société, 80% des abus sexuels sur mineurs le sont sur des filles; dans l’Église, c’est sur des garçons: un facteur clef.” (Donc cela ne concerne apparemment pas que les États-Unis. Pourtant, il y a a priori autant d’aumôniers de jeannettes/louvettes et guides que de louveteaux et scouts (puisqu’on nous dit que ce sont souvent eux qui sont victimes; d’ailleurs, c’est souvent le même prêtre qui est aumônier aussi bien pour les groupes de filles que de garçons, il me semble), et quant aux “servants d’autel”, il y a belle lurette que les “enfants de chœur” ne sont plus exclusivement des garçons. Il y a bien, comme le dit l’article en espagnol, un “facteur clef”.

  3. 20 % des abus cléricaux concernent donc les filles,faut il parler d’un problème d’hétérosexualité ?
    Par ailleurs on attend la réaction du pape suite à la condamnation du cardinal Pell

  4. Le rapport Oki que le pape François avait demandé dès 2013 précise que 80% des victimes en Europe sont des garçons. Un rapport de la conference épiscopale américaine précédent indiquait 70% de garçons et 90% puberes

  5. Rapport Oko, du nom du cardinal polonais rapporteur (Ça ne s’invente pas)

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