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Religions : L'Islam

A quand l’autocritique de l’islam par des musulmans ?

Abdennour Bidar, professeur de philosophie à Sophia Antipolis, après avoir évoqué le refus de l'amalgame par les autorités musulmanes en France, souhaite que les musulmans fassent la critique de leur religion :

"La religion islam dans son ensemble peut-elle être dédouanée de ce type d'action radicale ? Autrement dit, quelle que soit la distance considérable et infranchissable qui sépare ce tueur fou de la masse des musulmans, pacifiques et tolérants, n'y a-t-il pas tout de même dans ce geste l'expression extrême d'une maladie de l'islam lui-même ? Depuis des années, j'analyse dans mes travaux ce que j'ai désigné à plusieurs reprises comme une dégénérescence multiforme de cette religion : ritualisme, formalisme, dogmatisme, sexisme, antisémitisme, intolérance, inculture ou "sous-culture" religieuse sont des maux qui la gangrènent. […]

[T]ous ces maux que je viens d'énumérer altèrent la santé de la culture islamique, en France et ailleurs. Il s'agirait par conséquent, pour l'islam, d'avoir dans des circonstances pareilles un courage tout à fait particulier : celui de reconnaître que ce type de geste, tout en étant étranger à sa spiritualité et à sa culture, est pourtant le symptôme le plus grave, le plus exceptionnel, de la profonde crise que celles-ci traversent. Mais qui aura ce courage ? Qui en prendra le risque ? Comme je l'ai souligné aussi à de très nombreuses reprises, la culture islamique est depuis plusieurs siècles enfermée dans ses certitudes, enfermée dans la conviction mortifère de sa "vérité". Elle est incapable d'autocritique. Elle considère de façon paranoïaque que toute remise en cause de ses dogmes est un sacrilège. Coran, Prophète, ramadan, halal, etc. : même chez des individus éduqués, cultivés, par ailleurs prêts au dialogue sur tout le reste, la moindre tentative de remise en cause sur ces totems de l'islam se heurte à une fin de non-recevoir. La plupart des consciences musulmanes se refusent et refusent encore à quiconque le droit de discuter ce qu'une tradition figée dans un sacré intouchable a institué depuis des millénaires : des rites, des principes, des moeurs qui pourtant ne correspondent plus du tout aux besoins spirituels du temps présent… et dont les musulmans ne se rendent pas compte eux-mêmes, le plus souvent, à quel point leur revendication a changé de nature parce qu'elle se fait au nom de valeurs tout à fait profanes (droit à la différence, tolérance, liberté de conscience). C

Comment s'étonner que dans ce climat général de civilisation, figé et schizophrène, quelques esprits malades transforment et radicalisent cette fermeture collective en fanatisme meurtrier ? On dit d'un tel fanatisme de quelques-uns que "c'est l'arbre qui cache la forêt d'un islam pacifique". Mais quel est l'état réel de la forêt dans laquelle un tel arbre peut prendre racine ? Une culture saine et une véritable éducation spirituelle auraient-elles pu accoucher d'un tel monstre ? Certains musulmans ont l'intuition que ce type de question a été trop longtemps ajourné. La conscience commence à se faire jour chez eux qu'il deviendra toujours plus difficile de vouloir déresponsabiliser l'islam de ses fanatiques, et de faire comme s'il suffisait d'en appeler à distinguer islam et islamisme radical. Mais il doit devenir évident pour beaucoup plus de musulmans encore que désormais les racines de l'arbre du mal sont trop enfoncées et trop nombreuses dans cette culture religieuse pour que celle-ci persiste à croire qu'elle peut se contenter de dénoncer ses brebis galeuses. L'islam doit accepter le principe de sa complète refondation […]"

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16 commentaires

  1. il est lui-même musulman soufi. Les soufis en Turquie et autour de la Méditerranée à l’époque ottomane n’ont cessé d’appeler au jihad.
    C’est un hypocrite, au sens coranique du terme qui désigne les musulmans qui ne veulent pas appliquer tous les préceptes du Coran. Au sens français, également.

  2. la vraie Refondation de l’islam, c’est le christianisme, où Dieu est amour, ce qui n’est pas mentionné dans les 99 noms de Dieu dans le Coran. Mais les musulmans ne croient ni dans les Évangiles, ni dans la Torah, bien que le Coran les déclare véridiques

  3. Le vrai problème :
    « Allah donne à ceux qui luttent corps et biens un grade d’excellence sur ceux qui restent chez eux. Allah a mis les combattants au-dessus des non combattants en leur accordant une rétribution immense » (Sourate An-Nisâ 4-95)
    Pourquoi il a tué des militaires :
    « La récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et Son messager (note de JPG : en Afghanistan) … c’est qu’ils soient tués, ou crucifiés. »[coran 5:33]
    « …tuez les associateurs où que vous les trouviez. Capturez-les, assiégez-les et guettez-les dans toute embuscade… » [Coran 9:5]
    « S’ils combattent tuez-les, telle est la rétribution des Incrédules! ». « Tuez-les partout où vous les rencontrerez ». (Coran 2/191-193)
    Pourquoi il s’en est pris aux juifs :
    Les Juifs disent: ‹Uzayr est fils d’Allah›. Qu’Allah les anéantisse! [At-Taubah [Coran 9:30]
    « Ceux qui parmi les gens du Livre ne pratiquent pas la vraie religion. Combattez les jusqu’à ce qu’ils payent directement le tribut après s’être humiliés ». [Coran 9/29]
    « S’ils se détournent du chemin de Allah, saisissez-les, tuez-les partout où vous les trouverez! » [Coran 4/89]
    « Ceux qui nourrissent la haine la plus violente contre les Fidèles sont les Juifs et les idolâtres » [Coran 5/85]
    Ici, il explique pourquoi il a tué toutes ses victimes d’une balle dans la tête et non dans le cœur :
    « Je vais jeter l’effroi dans les coeurs des mécréants. Frappez donc au-dessus des cous ».[coran 8:12]
    « Lorsque vous rencontrez (au combat) ceux qui ont mécru, frappez au dessus des cous »[Coran 47:4]
    Mais Mohamed n’avait pas le sentiment d’accomplir un acte répréhensible :
    « Ce n’est pas vous qui les avez tués : mais c’est Allah qui les a tués… Autrement dit c’est l’absolution par avance pour un meurtrier pour peu qu’il tue un infidèle au nom d’Allah ».[Coran 8:17]
    Il a abattu une petite fille d’une balle dans la tête, après l’avoir attrapée par les cheveux, froidement, calmement, voici pourquoi :
    « Certains Juifs altèrent le sens des paroles révélées, Allah les a maudit à cause de leur incrédulité …, et ceux qu’il maudit, il en fait des singes et des porcs”. [Coran 4/46]
    Malgré les efforts entrepris par la société pour intégrer ces immigrés, comment expliquer cet échec ? La réponse est aussi dans son blog :
    « Ils aimeraient vous voir mécréants comme ils ont mécru : alors vous seriez tous égaux ! Ne prenez donc pas d’alliés parmi eux, jusqu’à ce qu’ils émigrent dans le sentier d’Allah. Mais s’ils tournent le dos, saisissez-les alors, et tuez-les où que vous les trouviez ; et ne prenez parmi eux ni allié ni secoureur. » [Coran 4:89]
    Et encore ici :
    « Ô les croyants! Ne prenez pas pour alliés les Juifs et les Chrétiens ; ils sont alliés les uns des autres. Et celui d’entre vous qui les prend pour alliés, devient un des leurs. Allah ne guide certes pas les gens injustes. » [Coran 5:51]
    http://www.dreuz.info/2012/03/scoop-dreuz-nous-avons-retrouve-le-blog-de-mohamed-merah-tout-etait-ecrit/#comment-37616

  4. Sa question est pertinente, mais sa conclusion est ridicule :
    “Si demain le XXIe siècle est spirituel, ce ne sera pas de façon séparée entre les différentes religions et visions du monde, mais sur la base d’une foi commune en l’homme. A trouver ensemble.”
    Comme le dit SD-vintage, la seule solution est plutôt dans leur conversion.

  5. Pour un musulman ce serait blasphemer que de critiquer certaine pages du coran , et donc puni de mort . On ne discute pas du texte, ce qui fait que l’islam n’est pas réformable

  6. Cette auto critique doit commencer par la critique du coran.

  7. “Le prix à payer” de Joseph Fadelle ainsi que “L’islam, cet inconnu” de Jacques Heers, sont peut-être des livres à lire ou à redécouvrir. Ils nous éclairent, en tout cas, sur la réalité de l’islam. Il n’y a pas d’islam modéré. Mohammed al-moussaoui, alias Joseph Fadelle, en sait quelque chose !

  8. L’islam n’est pas réformable, pour la bonne raison que l’Original du Coran est censé être au Ciel, celui transmis aux hommes étant une “copie conforme”. L’homme ne saurait réformer le Ciel!
    Les bobos lamentables qui nous dirigent savent-ils cela?

  9. @ Exupéry c’est précisément là que se situe l’idolâtrie en islam, le coran incrée n’est rien d’autre qu’une idole aux yeux d’un chrétien; simple renversement d’accusation envers ceux qui prétendent que les chrétiens sont associateurs et polytheïstes.

  10. Toute religion a besoin de se réformer en se critiquant au regard des droits de l’homme. Il n’y a donc pas que la religion musulmane qui doit se réformer.
    Nous avons tous besoin de conversion.
    En revanche ce que les musulmans craignent chez nous, et avec raison, c’est l’absence de Dieu, l’absence de sacré, le sécularisme. Or la liberté religieuse s’oppose au laïcisme, ou plutôt l’inverse.
    Je ne fais que répéter ce que je crois avoir compris des derniers papes et particulièrement de celui actuellement glorieusement régnant. Cela met mes amis “traditionalistes” en fureur, pourtant je trouve ce message très satisfaisant pour l’esprit, très vrai et respectant la logique.
    Nous devons donc lutter tous pour les droits de l’homme, tous en commun, quelle que soit notre religion et militer pour le respect des droits de l’homme par chacune de nos religions, et non tenter d’intimider nos frères musulmans en faisant du prosélytisme (ce qui est le symétrique d’une attitude islamiste à l’égard des chrétiens : attention !)

  11. Le Guide Politiquement Incorrect de l’Islam
    Traduction collective en ligne du livre de Robert Spencer The Politically Incorrect Guide to Islam (and the Crusades)
    http://www.gpii.precaution.ch/?cat=5

  12. Pour denis merlin: se réformer en se critiquant au regard des droits de l’homme, comme vous le suggérez ne peut pas voir été une recommandation de nos papes because cela fait des droits de l’homme une référence absolue supérieure à la religion. C’est l’inverse qui est vrai car les droits de l’homme sont une expression laïque du respect de la personne tel que le christianisme l’a élaboré. Pour l’Islam, la question est: Pourquoi les terroristes type Merah ne sont jamais des chrétiens mais toujours des musulmans? Nous, les catholiques,nous avons d’autres problèmes sans doute, mais pas celui-là!

  13. Rien compris à Denis Merlin…

  14. @ Clovis,
    Les droits de l’homme sont la justice, le droit naturel, personne n’est au-dessus de la justice, même pas les gens religieux. Il faut distinguer la foi de la religion. La religion est perfectible, la foi est une adhésion à la parole de Dieu, c’est une vertu. L’argumentation traditionaliste repose sur la confusion entre ces deux notions : religion et foi.
    Voici, petit exemple ce qu’a dit Benoît XVI lors de sa visite au Nations unies :
    « La visite que j’ai faite au siège des Nations unies m’a donné l’occasion de confirmer la valeur de la ‘Déclaration universelle des Droits de l’homme’ et d’en rappeler le fondement universel, à savoir la dignité de la personne humaine créée par Dieu à son image et à sa ressemblance, pour coopérer à son dessein de vie et de paix ».
    Universel veut dire auquel personne n’échappe qui concerne tous les hommes, y compris les religions dans ce qu’elles ont d’humain. (C’est de la logique). Il ne faut pas croire non plus que la Déclaration de 1948, pour valable qu’elle soit dans ses principes puisse échapper à toutes critiques…
    Je ne conteste pas que l’islam présente des problèmes spécifiques. Cela n’exempte pas d’employer avec lui des arguments valables. Or la critique de l’islam ne peut se faire qu’au nom des droits universels de l’homme.
    “Nous ne pouvons invoquer Dieu, Père de tous les hommes, si nous refusons de nous conduire fraternellement envers certains des hommes créés à l’image de Dieu. La relation de l’homme à Dieu le Père et la relation de l’homme à ses frères humains sont tellement liées que l’Écriture dit : « Qui n’aime pas ne connaît pas Dieu » (1 Jn 4, 8). Par là est sapé le fondement de toute théorie ou de toute pratique qui introduit entre homme et homme, entre peuple et peuple, une discrimination en ce qui concerne la dignité humaine et les droits qui en découlent.
    L’Église réprouve donc, en tant que contraire à l’esprit du Christ, toute discrimination ou vexation dont sont victimes des hommes en raison de leur race, de leur couleur, de leur condition ou de leur religion. En conséquence, le saint Concile, suivant les traces des saints Apôtres Pierre et Paul, prie ardemment les fidèles du Christ « d’avoir au milieu des nations une belle conduite » (1 P 2, 12), si c’est possible, et de vivre en paix, pour autant qu’il dépend d’eux, avec tous les hommes [14], de manière à être vraiment les fils du Père qui est dans les cieux [15].”
    Nostra Ætate http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_decl_19651028_nostra-aetate_fr.html
    Tous les mots comptent, réfléchissez à tous les mots. N’ayez pas peur !
    Les musulmans sont en droit de nous prier de ne pas remettre en cause leur foi en raison de la liberté religieuse. En revanche, il serait valable de remettre en cause, par exemple, la takia qui fragmente l’humanité, de remettre en cause des passages entiers du Coran, contraires aux droits de l’homme et d’interdire leur enseignement. Donc de rendre la religion musulmane conformes aux droits de l’homme. Parce que les droits de l’homme sont fondés sur la raison universelle de l’homme commune à tous quelles que soient leurs croyances. Nous devons dans le même temps garder à l’esprit que, nous aussi catholiques, avons besoin de conversion et, pour cela, d’interroger perpétuellement notre conscience sur notre respect des droits de l’homme.
    Caritas in veritate (56 et 55)
    “Dans le laïcisme et dans le fondamentalisme, la possibilité d’un dialogue fécond et d’une collaboration efficace entre la raison et la foi religieuse s’évanouit. La raison a toujours besoin d’être purifiée par la foi, et ceci vaut également pour la raison politique, qui ne doit pas se croire toute puissante. A son tour, la religion a toujours besoin d’être purifiée par la raison afin qu’apparaisse son visage humain authentique. La rupture de ce dialogue a un prix très lourd au regard du développement de l’humanité.”
    Et si vous voulez une critique implicite de l’islam, mais aussi de certaines formes de religion catholique :
    “D’autres cultures et d’autres religions enseignent elles aussi la fraternité et la paix, et présentent donc une grande importance pour le développement humain intégral. Il n’est pas rare cependant que des attitudes religieuses ou culturelles ne prennent pas pleinement en compte le principe de l’amour et de la vérité; elles constituent alors un frein au véritable développement humain et même un empêchement. Le monde d’aujourd’hui est pénétré par certaines cultures, dont le fond est religieux, qui n’engagent pas l’homme à la communion, mais l’isolent dans la recherche du bien-être individuel, se limitant à satisfaire ses attentes psychologiques.”
    http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/encyclicals/documents/hf_ben-xvi_enc_20090629_caritas-in-veritate_fr.html
    Le besoin psychologique de Dieu comme entrave au développement humain, à la fraternité, la religion comme satisfaction égoïste du besoin psychologique d’éternité prétexte à de nombreuses turpitudes, sont des fléaux à combattre parce qu’ils sont contraires à la raison universelle de l’homme et à la foi chrétienne, Mais je puis vous dire, tant le démon est “malin” que nous cela aussi, catholiques, doit faire l’objet de notre examen de conscience.

  15. M. Merlin à mes yeux ce serait faillir au devoir de chrétien que de ne pas proposer la libération de leur idéologie sanguinaire par le baptême. C’est même la première chose à partager avec eux.

  16. @ tol
    Voici ce que dit le Pape à propos du prosélytisme chrétien :
    “L’Eglise se sent disciple et missionnaire de cet Amour: missionnaire uniquement en tant que disciple, c’est-à-dire capable de se laisser toujours attirer avec un émerveillement renouvelé par Dieu qui nous a aimés et nous aime le premier (cf. 1 Jn 4, 10). L’Eglise ne fait pas de prosélytisme. Elle se développe plutôt par “attraction”: comme le Christ “attire chacun à lui” par la force de son amour, qui a culminé dans le sacrifice de la Croix, de même, l’Eglise accomplit sa mission dans la mesure où, associée au Christ, elle accomplit chacune de ses œuvres en conformité spirituelle et concrète avec la charité de son Seigneur.”
    http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/homilies/2007/documents/hf_ben-xvi_hom_20070513_conference-brazil_fr.html
    Donc nous devons évangéliser, ce qui signifie respecter les droits de l’homme et ses libertés, être délicat et respectueux des personnes qui peuvent, elles aussi, nous enseigner. Les droits de l’homme sont le minimum de la charité. Nous devons veiler à respecter les droits particulièrement ceux des pauvres et des faibles. (Dignitatis humanæ 11)
    Ce qui ne signifie pas, évidemment, renoncer à ses propres droits ou encourager les gens dans leurs erreurs, prêcher l’indifférentisme Il ne faut jamais tomber d’un excès dans l’autre.

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