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Liberté d'expression

A l’intention des veilleurs et des Sentinelles

Une nouvelle année commence et des veilleurs irréductibles comptent toujours ne rien lâcher en 2015. Pourquoi persévèrent-ils, alors qu'ils sont parfois moins d'une dizaine dans certaines villes ? Vous trouverez ci-dessous la réponse du responsable de Metz, qui lui a permis de remobiliser ses troupes après une veillée qui avait attiré particulièrement peu de monde au mois de novembre. L'agenda des veillées et des Sentinelles continuera donc à être publié sur le Salon beige, si les organisateurs dans chaque ville veulent bien m'y aider en suivant les instructions que je leur ai envoyées par mail, ou en me contactant à [email protected] s'ils ne les ont pas reçues.

Le texte envoyé aux veilleurs de Metz mi-novembre :

"Hier soir, nous étions six sur la place d’armes.

Nous avions mal choisi le moment parait-il, les prêtres chantaient Michel Sardou au Galaxie d’Amnéville.
 
Nous, nous n’avons pas chanté ni lu de texte, mais néanmoins nos chandelles étaient allumées et de notre sono montait vers le Ciel l’Ave Maria de Schubert.
Nous devisions dans la douceur inhabituelle de ce soir d’octobre. Des passants venaient nous demander la raison de notre présence. Ce soir-là, j’avais fait  des tracts sur le mouvement des Veilleurs que nous pouvions leur distribuer.
Même réduite à sa plus simple expression, une Veillée demeure une présence, sème des graines au hasard des vents.
 
Une femme sortant d’un groupe de touristes étrangers nous a demandé si nous vendions des CD de musique.
Trois jeunes gens visiblement en désaccord ont néanmoins poliment échangé avec nous durant quelque temps.
Un monsieur enthousiaste et son épouse ont dit qu’ils nous rejoindraient à la prochaine veillée…
 
Nous n’étions que six et je repensais à l’interrogation de cette jeune fille.
Pourquoi nous bloquer de cette façon ? Pourquoi ne pas accepter que des gens s’aiment et aient des enfants, indépendamment de leur orientation sexuelle ? Après tout la loi Taubira est passée et finalement la société parait ne pas s’y mal s’en accommoder.
Peut-être que ce raisonnement infuse même dans notre camp. Peut-être que beaucoup parmi nous pensent que les veillées ne servent plus à grand-chose.
 
C’est dommage, car d’après certaines sources, il parait que notre action suscite quelque émoi dans les strates du pouvoir local ou national (pour ce qui est de la Manif pour Tous, on a bien vu Manuel Valls, comme pris de panique deux jours avant le 5 octobre, jurer subitement ses grand dieux qu’il n’y aurait jamais de PMA en France).
De la pénombre des loges, on nous observe et on s’éponge fiévreusement le front.
Nous n’en sommes pas forcément conscients mais notre rassemblement désintéressé (nous ne revendiquons rien de matériel, contrairement aux autres, et on ne peut nous acheter) est un grain de sable dans leurs mécanismes bien huilés de lobotomisation des masses.
Malgré toutes les propagandes menées, malgré tous les soporifiques déversés, les Veilleurs tiennent bon et bravent l’opinion instillée à la masse.
 
Pourquoi continuer le combat ? Parce que notre décadence est une chute sans fin.



 
Prenons un peu de recul. Il y a quelques années on nous proposait que les homosexuels puissent s’unir via un PACS en nous promettant qu’il ne serait jamais question de mariage. Ensuite on a tout de même fait le mariage homosexuel, mais en nous promettant cette fois qu’il ne déboucherait pas sur le « droit à l’enfant ». Et aujourd’hui nous y sommes…
 
« Mais ce n’est pas grave, acceptez juste cela et c’est fini » répondait la jeune fille avec qui je discutais.
 
Ça n’est pas vrai, ce n’est pas fini, une pierre qui roule ne s’arrête pas seule au milieu de la pente.
Peut-être d’ailleurs, dans notre milieu, certains ont-ils tort de se contenter de réclamer le retour au stade antérieur de décadence. Peut-être gagnerions-nous en force et en cohérence à plaider pour une pleine restauration de la société.
 
Les prochaines étapes, nos yeux les voient peu à peu se dessiner dans l’ombre, au fur et à mesure de notre descente.
En Allemagne, le Conseil d'éthique vient de proposer de dépénaliser l'inceste entre frère et sœur.
Jamais l’opinion publique française n’acceptera cela dîtes-vous ? Il suffit pourtant de remonter le temps pour constater sa remarquable plasticité. Lors du combat contre le PACS, même les plus à gauche assuraient qu’ils étaient contre le mariage homosexuel, ainsi du journaliste Laurent Ruquier qui a aujourd’hui changé d’opinion.
Jusqu’en 1982, l’homosexualité était considérée comme un délit par la République. Aujourd’hui cette même République se condamnerait pour homophobie.
 
Mais il suffit de s’attarder sur l’horreur de la GPA
De plus en plus, des personnes fortunées et pénétrées du droit d’avoir un enfant, vont faire leurs courses sur internet. Des docteurs Folamour leur y proposent les meilleures ovules et embryons soigneusement sélectionnés. Plus d’enfants handicapés certes, principalement de mignons blondinets aux yeux bleus, porteurs des meilleurs gènes et ne présentant heureusement aucun trait commun avec la pauvresse indienne qui les portera neuf mois durant. Cloitrée dans une clinique spécialisée, celle-ci est renvoyée dans son bidonville aussitôt après l’accouchement et remise de la marchandise, une poignée de billets serrée dans sa main.

Eugénisme et esclavage, voilà les nouvelles mamelles du progrès républicain en marche.
 
« Qu’importe, si ces enfants grandissent dans un foyer stable » rétorqueront certains.
Un foyer qui, à l’avenir, pourra aussi bien compter trois ou quatre parents. Car soyons lucides, le nombre traditionnel de deux parents est uniquement lié à la complémentarité de l’homme et de la femme. Quand de riches résidents du Marais décideront d’agrémenter leur communauté de bambins de compagnie, soyez certains qu’ils ne s’embarrasseront pas de ce genre de détails obsolètes et que la loi légalisera tôt ou tard ces états de fait.
 
L’euthanasie est une autre étape importante.
Comment peut-on dénier à quelqu’un le droit de mourir dans la dignité, nous clame-t-on ? Effectivement, il est plus facile de faire mourir que de faire vivre dans la dignité. « Mais la loi n’autorisera cela que dans des cas exceptionnels de détresse et de gravité » assure-t-on.
On connait la chanson. L’avortement aussi devait être exceptionnel, et chaque année ce sont plus de 200 000 enfants qui sont sacrifiés sur l’autel du droit de la femme à disposer de son corps et aussi de la chose qui bouge dans son ventre. Cela dans l’indifférence générale.
 
Gageons que l’indifférence sera aussi grande lorsque qu’on seringuera à tour de bras dans les maisons de retraite. N’ayez crainte, aucune trace de rébellion ne se lira dans les yeux tristes de nos grands-mères. Depuis le temps elles ont bien compris que si elles étaient dignes de mourir, elles ne l’étaient plus de vivre.
Après tout, nous-mêmes ne voulons plus de nos anciens dans nos maisons, lesquels se retrouvent placés dans d’autres qui coûtent fort cher. Et comme nous n’allons jamais les voir, c’est vrai que c’est un peu de l’argent perdu.
 
A l’école, la confusion et l’insensibilité sont travaillées au corps et à l’âme. En classe c’est la théorie du genre, à la récréation ce sont les égouts d’internet en libre circulation.
De leurs smartphones greffés à la main, nos enfants reçoivent et partagent leur dose régulière d’immondices.
Avant même d’aborder les notions de mariage, de couple, d’amour, les voilà fascinés par les images les plus crues et les plus violentes.
J’exagère ? Pourtant c’était le sujet du dernier Envoyé Spécial qui, je crois, n’est pas plus extrémiste ni intégriste que moi.
Il arrive aux Media de mettre certaines réalités sordides bien en face du public, de la même façon sans doute qu’on donne des coups de pieds à un cadavre pour s’assurer qu’il ne bouge plus.
 
Il y a plus de dix ans maintenant, un reportage de TF1 avait levé un voile, lourdement retombé depuis, sur l’arrière-boutique de notre société. Pour ceux que cela intéresse, voici un aperçu précurseur de l’avenir radieux de notre humanité.
 
Hier soir, nous étions six sur la place d’armes à témoigner de la Résistance.
 
Nous étions six et nous avons passé une bonne soirée.
J’espère que vous passerez la prochaine avec nous.
  J’espère que la flamme continuera de brûler dans la nuit.
N'ayons pas peur de l'entretenir. Ce n'est pas à nous d'avoir peur. Qui craint Dieu ne craint personne."

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9 commentaires

  1. Merci à ce collègue veilleur qui ne lâche rien ! Et bonne année à tous ceux qui affronteront un nouvel hiver à veiller de plus en plus seuls mais de plus en plus dans l’espérance.

  2. les veilleurs d’Annecy sont en général 10 à 15, chaque jeudi soir… pas lourd pour une agglomération de 100000 habitants ? en fait je crois que le nombre importe peu:
    notre présence dans la durée a déjà pour mérite de nous forger nous mêmes à l’espérance et la persévérance, à quitter l’immédiateté.
    Mais nous ne sommes pas là que pour nous bien sur… Nous sommes là comme les petites veilleuses dans une église peu fréquentée, qui paraitrait abandonnée si les bougies n’étaient pas là. Les bougies ne sont pas nombreuses ? D’autres spectacles ou divertissements attirent plus ? ça n’est pas notre problème principal, le feu prendra quand ça sera l’heure, s’il y a quelques bougies pour l’amorcer.
    D’ici là les rencontres parfois complètement inattendues avec les passants continuent de semer et de témoigner.
    l’espérance ne trompe pas dit saint Paul.
    alors que craignons nous ?
    ONLR JJJ !
    fraternellement veilleur

  3. Oui vous avez raison de continuer, même peu nombreux. J’habite un village du Gard (situé à une heure de route de chaque ville), où je suis seule certainement à lire Le Salon Beige, et à partager ses convictions, mais peu importe, ne jamais abandonner est important. Je vous admire, vous, les veilleurs !

  4. Les combats désespérés sont les plus beaux. Par ailleurs, les seules batailles que l’on est sûr de perdre sont celles que l’on ne livre pas. Bataillons donc et comme disait Jeanne d’Arc … Dieu donnera la victoire !

  5. Aucune cause n’est perdue tant qu’il se trouve quelqu’un pour la défendre.
    [Ayez pitié de moi pauvre blogueuse, en ne m’obligeant pas à réécrire vos abréviations… L.T.]

  6. peu nombreux ? Ils n’étaient que douze…et l’Esprit demeurait sur eux…

  7. Merci aux commentateurs de leurs soutiens. A Saumur, ville de 28 000 habitants, nous sommes entre 5 et 20 chaque semaine.
    Pourquoi n’y-a-t-il que si peu de villes à organiser des veillées? C’est pourtant d’une simplicité enfantine, il ne faut aucun moyen financier; il suffit d’avoir un peu de cran et de la persévérance. 1 heure par semaine ! (combien d’entre vous passent des heures à lire le SB, à lire,…et c’est loin d’être un reproche mais qui n’agissent pas et ne s’affirment pas ?)

  8. “ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait” Mark Twain.
    Veilleurs et Sentinelles : 2 beaux combats à mener en parallèle qui demandent du souffle. L’un pour retisser le lien social aujourd’hui décomposé. L’autre pour affirmer de façon pacifique et résolue notre insoumission face à leurs lois, leur justice, leurs oukases, leur mépris.
    Il suffit de se dire que nous travaillons sur le temps long …

  9. Les veilleurs, comme LMPT, ne s’en rendent peut être pas compte mais ils contribuent fortement, pour l’instant, à empêcher la guerre civile et un bain de sang.

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