Partager cet article

Non classifié(e)

24 novembre : Saint Pourçain

Un peu tardivement pour fêter tous les Pourçain de votre entourage, voici, offerte par un lecteur, une biographie de Saint Pourçain (né vers 450 – mort le 24 novembre 529). Un saint d'Auvergne (Bourbonnais) :

Histoire de Saint Pourçain – né vers 450- mort en 529 – Abbé de Mirandence de 481 à 529

Né au milieu du V° siècle, Porcianus ou Portianus était tombé en esclavage dans des circonstances inconnues. Il gardait des porcs, d’où son surnom Porcianus.

Son maître, Mangolfus ou Mangulfus, était dur avec ses serviteurs. Il vivait aux environs du village actuel de Louchy, a priori, selon la tradition, dans une villa située à l’emplacement du château de Montfan.

Porcianus qui était très croyant, se réfugiait souvent à l’abbaye toute proche de Mirandence.

Il souhaitait y devenir moine, mais Mangolfus s’y opposait formellement.

Un jour, comme Saint Paul sur le chemin de Damas, Mangolfus fut frappé de cécité.

Il retrouva la vue quand Porcianus, à la demande de l’abbé, Saint Protais, lui imposa les mains.

Pour le remercier, Mangolfus autorisa enfin Porcianus à rejoindre le monastère de Mirandence, où il succéda à Saint Protais comme abbé en 481.

Une nuit, comme plus tard le Saint Curé d’Ars et Padre Pio, Porcianus fut réveillé par les flammes qui dévoraient sa chambre. Il fit le signe de la Croix, et le feu s’éteignit sur le champ.

Une lettre d’Ennode, évêque de Pavie, semble montrer que Saint Pourçain passa par cette ville à la tête d’une délégation avant de se rendre à Rome vers 518.

La lettre dit (Ennodius Portiano abbati…/… » « Ennode à Pourçain, abbé…/ … » Elle recommande Pourçain au Pape Hormidas (Pape de 514 à 523).

Beaucoup d’historiens contestent le fait qu’il s’agisse de l’abbé de Mirandence. Pourtant, il semble peu probable qu’il y ait eu deux abbés portant le nom de Porcianus ou Portianus à cette époque !

Si Saint Pourçain est vraiment allé à Rome, il est probable qu’il y ait rencontré Saint Benoît, le grand réformateur de la vie monastique en Occident.

Ce fait, s’il s’avérait exact, nous éclairerait sur les raisons de l’adoption de la règle de Saint Benoît par l’abbaye de Saint Pourçain peu de temps après sa rédaction par Benoît de Nurcie.

L’abbaye de Saint Pourçain est en effet qualifiée de bénédictine dans tous les documents qui suivront.

Enfin, Saint Pourçain est connu pour avoir arrêté la folie destructrice de Thierry, fils de Clovis, à l’encontre de l’Auvergne, qu’il rencontra à Artonne.

Grégoire de Tours écrit que le roi dormait encore dans sa tente quand le vénérable abbé entra dans le camp. Personne n’aurait osé troubler le repos de Thierry.

Les gardes de service conduisirent le moine à la tente de Sigebald, lieutenant du prince. Ce dernier proposa à l’Abbé de se reposer sous sa tente et de partager avec lui le premier repas du jour, ce que Saint Pourçain refusa, prétextant qu’avant de nourrir le corps, la règle monastique impose de payer au seigneur le tribut des saints cantiques.

Sigebald fit ensuite apporter à l’abbé une coupe remplie de vin que Saint Pourçain refusa également.

Sigebald lui demanda alors de bénir cette coupe avant de la boire lui-même. Mais lorsque Saint Pourçain imposa les mains, le vase se brisa, et un serpent sortit du vin répandu sur le sol.

Un miracle assez semblable est attribué à Saint Benoît.

Le roi réveillé par le tumulte produit par ce miracle, reçut Saint Pourçain qui le persuada de mettre fin aux pillages et aux exactions diverses, et de libérer une partie des prisonniers.

Porcianus participa par ailleurs, avec le célèbre évêque de Clermont Sidoine Apollinaire, à l’établissement des Rogations instituées par Saint Mamert vers 474. 

Il  est vraisemblable qu’il assista au concile d’Orléans en 511.

Saint Pourçain remit son âme à Dieu le 24 novembre 529.

Porcianus avait un frère dénommé Léopardin qui fonda une abbaye à Aubigny, au nord de Moulins.

La vie de Saint Pourçain nous est connue, en particulier, grâce à Grégoire de Tours, (538 – 594) dans  « Historiae Francorum», et dans «Vitae patrum».

Rappels – Le contexte historique 

Le premier évêque de Clermont, alors Augusto-Nemetum, Saint Austremoine fut installé en 250, Dèce étant empereur.

Ce successeur d’Auguste déclencha en 266 de violentes persécutions contre les Chrétiens.

6 266 chrétiens furent massacrés. Ils sont inscrits au martyrologe d’Auvergne.

476 –  Fin de l’Empire romain d’Occident et de l’antiquité tardive à laquelle succède le haut moyen-âge.

496 – Baptême de Clovis à Reims par Saint Remi, et fondation du royaume des Francs dont la religion est désormais le catholicisme.

Le pape Anastase décerne à Clovis les titres de « Christianissimus Rex » et de « Primogenitus Sancta Ecclesia ».

 

507 – Clovis bat Alaric, roi des Wisigoths à Vouillé près de Poitiers, mettant fin à leur domination sur le sud de la Gaule. Il fait reculer ainsi l’hérésie arienne qu’avaient embrassée les Wisigoths, comme d’autres peuples germaniques tels que les Ostrogoths et les Burgondes.

511 – Concile d’Orléans qui réorganise l’église dans l’ancienne Gaule désormais dominée par les Francs saliens.

Il faut souligner que le célibat des prêtres y est une nouvelle fois rappelé et confirmé.

C’est à ce concile que l’on fait remonter l’origine du Gallicanisme, et l’intrusion du pouvoir politique des rois de France dans les affaires de l’Eglise avec la mise en place du « droit de Régale » concédé par l’Eglise en contrepartie, entre autre, du « droit d’asile » institué par ce même concile.

Rappels sur les origines de la vie monastique

Saint Antoine le Grand (Egypte) : 251 – 356

Considéré comme le père du monachisme.

Saint Jean Cassien : 360 – 435

Fonde l’abbaye Saint Victor de Marseille.

Sainte Brigitte d’Irlande ou de Kildare : 451 – 525

Fonde un couvent à l’origine des monastères doubles d’Europe qui regroupaient des moines et des moniales vivant séparément, mais placés sous l’autorité de l’abbesse. Formule reprise beaucoup plus tard par Robert d’Arbrissel, fondateur de l’abbaye de Fontevrault.

Saint Césaire d'Arles : 470-543

Fonde un monastère de femmes en Gaule pour lequel il rédige la règle qui porte son nom.

Cette règle, la première rédigée spécialement pour les femmes, inspira plusieurs fondations féminines au VIème et au VIIème siècle. Elle fut en particulier reprise par Sainte Radegonde pour l’Abbaye Sainte Croix de Poitiers.

Saint Benoît de Nurcie (Italie) : 480 – 547

Patriarche des moines d’occident, auteur de la règle qui porte son nom.

Fonde en 529 le monastère du Mont-Cassin.

Partager cet article

2 commentaires

  1. Merci de nous renseigner sur la vie de ce saint bourbonnais (eh oui !) dont on connaît en général le nom (à cause du vin) mais guère plus.

  2. Saint Pourçain…le saint patron de François Hollande: saint Pourçain des français contre lui!!!!!!!!!!

Publier une réponse

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services