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France : Politique en France

Travailler à une union à droite a-t-il encore un sens ?

Travailler à une union à droite a-t-il encore un sens ?

Interrogée dans Le Figaro, Marion Maréchal déclare :

Travailler à une union à droite a-t-il encore un sens vu son état?

Ce qui m’intéresse en premier lieu, c’est ancrer dans un avenir commun des Français issus de courants variés: des souverainistes, des populistes, des libéraux-conservateurs, la droite nationale… C’est une approche saine, d’autant plus que je ne comprends pas ce qui continue de justifier ces barrières aussi radicales entre nous. Tout ce qui a contribué à désunir les familles de droite jusqu’alors n’a plus cours. Le clivage gaullistes et antigaullistes, structurant après la guerre d’Algérie, relève de la nécrologie politique. Comme, en matière économique, la dérégulation et le libre-échange total, prônés par la droite dans les années 1980. Fleurissent à droite, depuis plusieurs années, tant une critique du néolibéralisme qu’une défense du protectionnisme face aux conséquences désastreuses, en termes écologiques et sociaux, du libre-échange effréné. L’effondrement de LR aux dernières européennes est une opportunité. Cela contraint cette droite à sortir de l’auberge espagnole dans laquelle elle s’est perdue avec le centre depuis des années. Je ne crois pas à une union entre LR et le RN. LR reste un parti extrêmement ambigu dans son contenu, dans ses ambitions comme dans les personnalités qui le composent. Je crois en revanche aux coalitions comme on a pu en voir à l’étranger. Des coalitions de gouvernement qui, malgré les différences, arrivent à faire front commun pour défendre les intérêts de la France. C’est ce vers quoi je tends.

Patrick Buisson, qui a longtemps été le chantre d’une union à droite, la trouve désormais «obsolète» et préfère œuvrer à une alliance populiste au sein d’un grand camp antilibéral face à Emmanuel Macron. Que lui répondez-vous?

La Cause du peuple est l’un des essais contemporains les plus admirables que j’ai lus. Il a été important dans mon cheminement politique. Il y a le monde des idées, dans lequel foisonnent les analyses très intéressantes sur de nouveaux clivages comme celui opposant libéraux et antilibéraux, ou mondialistes et antimondialistes. Et puis il y a le monde électoral où des clivages, même s’ils paraissent très satisfaisants sur le plan intellectuel, se révèlent inopérants sur le plan politique. Personne ne s’entend sur le contenu du mot «libéral» pour la raison simple qu’il recoupe des réalités différentes s’il s’agit de libéralisme philosophique ou de libéralisme économique. Ce qui me gêne également dans ces clivages, c’est qu’ils ont été mis en place par les progressistes à leur seul bénéfice. Ils ont pour effet de cantonner les votes à des contingences matérielles en divisant la société en deux blocs. D’une part, les gagnants de la mondialisation, habitants des grandes métropoles, plus âgés que la moyenne et relativement homogènes en termes de vote. Et d’autre part, un bloc regroupant les perdants de la mondialisation, les défavorisés, qui forment, eux, un groupe beaucoup plus hétérogène et donc très difficile à réunir, notamment dans les urnes. C’est de plus une façon de jeter les Français des villes contre les Français des champs, d’alimenter un vote de classe. Je refuse cette approche marxisante de la société. Je continue de croire que la nation est encore suffisamment vivace pour que le vote ne soit pas exclusivement mû par des contingences matérielles. Par ailleurs, force est de constater que le dialogue est compliqué avec les antilibéraux de gauche qui sont le plus souvent internationalistes, multiculturalistes et socialistes sur le plan économique […]

Marion Maréchal participera à la Convention de la droite à Paris le 28 septembre.

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