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Médias : Désinformation

Proche de Mitterrand et de Giscard, l’ancien directeur de L’Express était un agent du KGB

Proche de Mitterrand et de Giscard, l’ancien directeur de L’Express était un agent du KGB

C’est L’Express qui le révèle. Philippe Grumbach a renseigné les services secrets de l’URSS pendant trente-cinq ans. Il est décédé en 2003.

Philippe Grumbach fut intime de Pierre Mendès France, comme de François Mitterrand. Il fut proche du président de la République, Valéry Giscard d’Estaing. En octobre 1977, Le Canard enchaîné l’a décrit comme “l’un des conseillers les plus écoutés” du chef de l’Etat. VGE a failli l’imposer à la tête de RTL, après avoir pensé à lui pour Antenne 2.

Depuis 2014, les documents de Vassili Mitrokhine, archiviste en chef du service secret soviétique entre 1972 et 1982, sont entreposés à l’université de Cambridge, au Royaume-Uni. En 1992, à la chute de l’URSS, ce lieutenant-colonel du KGB fait défection au profit du Royaume-Uni. Il emporte avec lui toutes ses archives, des milliers de notes recopiées sur des opérations secrètes, des centaines de noms d’espions. La CIA a qualifié son exfiltration de “plus grande opération de contre-espionnage de l’après-guerre”, selon un rapport de la Chambre des communes britannique, en juin 2000. La volonté de Mitrokhine était de voir ses informations publiées. En 1999, Le KGB contre l’Ouest (traduit en France aux éditions Fayard) paraît, cosigné avec l’historien Christopher Andrew. Des dizaines d’espions sont mentionnés, seuls leurs noms de code sont généralement écrits, souvent pour préserver les enquêtes judiciaires. Les révélations de Vassili Mitrokhine provoquent de nombreux aveux, comme ceux de Robert Lipka, agent de la NSA américaine, ou de la fonctionnaire britannique Melita Norwood, espionne russe pendant quarante ans. Des commissions d’enquête parlementaires sont diligentées au Royaume-Uni, en Italie. L’authenticité des informations de l’archiviste est à chaque fois reconnue. “Rien de ce qu’a écrit Mitrokhine ne s’est avéré faux. Concernant les cas français, la DST détenait certaines informations secrètes que ses écrits ont à chaque fois confirmé”, indique Raymond Nart, chasseur d’espions russes de 1966 à 1998 à la DST, l’ancêtre de la DGSI, où il finira directeur-adjoint.

Grumbach fut recruté en 1946. Depuis les années 1970, Philippe Grumbach passait pour proche de l’UDF, après des années dans les arcanes de ce qu’on n’appelle pas encore la “gauche caviar”. Pendant la campagne pour la présidentielle de 1974, il reçut sur instructions personnelles d’Andropov [le directeur du KGB], les conseils prétendument donnés à Giscard d’Estaing par les Américains pour battre Mitterrand et Chaban-Delmas. Il a perçu, entre 1976 et 1978, 399 000 francs, l’équivalent de 252 000 euros de 2022, en tenant compte de l’inflation, selon les coefficients de l’Insee.

Il était entré au KGB pour des raisons idéologiques en 1946 puis avait commencé à travailler pour de l’argent quelques années plus tard pour améliorer ses revenus de journaliste et s’acheter un appartement à Paris. Dans ces années, Philippe Grumbach est politiquement très proche du Parti communiste. En 1948, il quitte l’AFP pour protester contre la politique du gouvernement sur la guerre d’Indochine et entre à Libération, dirigé par Emmanuel d’Astier de La Vigerie, député apparenté communiste. A partir de 1949, il s’envole pour l’université de Columbia, aux Etats-Unis, où il étudie le journalisme. En 1950, de retour d’Amérique, Philippe Grumbach débarque à Paris Presse, quotidien proche de la droite parlementaire, où il croise Jean-Jacques Servan-Schreiber. En 1954, JJSS le recrute à L’Express, comme rédacteur. Les deux journalistes sont extrêmement proches du député radical Pierre Mendès France, au point de s’immiscer, parfois, dans la conduite du pays.

Le 23 octobre 1959, Philippe Grumbach se trouve au centre d’un dossier tortueux : le faux attentat de l’Observatoire subi par François Mitterrand. René-William Thorp, le bâtonnier de Paris, le convoque dans ses bureaux. Grumbach y découvre le futur président de la République, en pleurs. L’attaque à la mitraillette dont il a été victime, la semaine précédente, est en passe de causer sa perte. Le 29 octobre 1959, L’Express publie la défense de François Mitterrand sur trois pages, avec le titre : “Ce que j’ai à dire”. L’opinion, qui moquait la fausse victime, se met à douter. L’agent du KGB a sauvé Mitterrand. Un service rendu pouvant servir.

VGE fait nommer Grumbach au Haut conseil de l’audiovisuel, l’ancêtre du CSA, ainsi qu’à la commission nationale du droit de réponse.

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2 commentaires

  1. Rien d’étonnant : les suppôts du régime républicain ont toujours œuvré contre la France et le peuple français, c’est dans leur ADN…

  2. les enveloppes étaient bien grasses

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