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France : Politique en France

Politiciens moralistes et amoraux

De Jean-Michel Beaussant dans L'Homme nouveau :

P "Révision des lois bioéthiques, pacs, homoparentalité, réforme du divorce, salles de shoot… La gauche et, à sa suite, la droite courbe le répètent inlassablement : «Il faut adapter la loi aux évolutions de la société.» Ce qui est effectivement souhaitable en économie politique mais erroné en morale politique. […] Or ce que nos politiciens pratiquent suicidairement en matière de moeurs – l’adaptation systématique de la loi aux évolutions (décadentes) de la société, avec anticipation au besoin –, ils refusent tout aussi suicidairement de le pratiquer en économie sociale, eu égard à l’évolution démographique. Comme en témoignent leur surplace quasiment en matière de retraites et leur absence tenace de politique familiale… Ils disent, contre la prévention (et répression) policière ou judiciaire (peine incompressible, peine de mort…) mais aussi contre la juste guerre en général ou la volonté d’entrave légale à l’immigration… : «La fin ne justifie pas le moyen.» Ce qui est un principe moral parfaitement vrai, dont l’application demeure (analogiquement) en morale politique, mais à un niveau politique précisément, autorisant, contre ce qu’ils prétendent, certaines actions de légitime défense sans contredire pour autant ce principe.

Or, là où le principe qu’ils revendiquent devrait immédiatement et pleinement s’appliquer, en morale individuelle, nos politiciens de gauche (fausse droite comprise) préconisent carrément de ne plus le suivre : contraception, avortement, drogue, pacs, divorce, expériences génétiques, tri des embryons… Ils s’en prennent particulièrement à l’Église lorsqu’elle s’oppose par exemple au préservatif, à la libéralisation de l’avortement et de la drogue, ou encore à la procréation artificielle. Ici, tous les dégâts collatéraux et les effets pervers de leurs nobles intentions (en apparence) ne comptent plus : qu’on pense en particulier au sort des embryons surnuméraires…

Abusivement moralistes en politique, nos politiciens deviennent amoraux sinon immoraux en matière de moeurs, adeptes et dévots alors d’un (faux) «moindre mal» qu’ils ont excommunié politiquement ! Ils ne cessent à cet égard d’offenser la morale naturelle et de la transgresser institutionnelle ment pour le malheur de la société. Mais ils accablent d’injures et de procès ceux qui ont rempli ou remplissent, en conscience et en prudence, leurs devoirs politiques, policiers ou militaires, pour le bien commun temporel, au risque de la «bavure». […] Ce double langage nous fait inévitablement penser à la parole de Jésus en direction des pharisiens : «Ils lient de pesants fardeaux et les imposent aux épaules des gens ; euxmêmes se refusent à les remuer du doigt.» (Mt 23, 4). Les fardeaux pesants, ils les balancent allègrement sur les épaules des militaires par exemple qu’ils envoient au charbon (comme en Algérie) pour mieux les désigner ensuite comme prétendument salis : vous avez dit «torture» ? Ce que Péguy traduisait dans son langage suggestif : «Ils ont les mains propres mais ils n’ont pas de mains»… En morale politique, car en morale individuelle, ils retrouvent bien leurs mains, mais ce sont les mains sales : pharisiens !"

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3 commentaires

  1. C’est la réflexion que Jean-François Kahn s’était fait il y a quelques années.
    Sinon, dans les années 30 beaucoup d’Allemands étaient antisémites, dans les années 40, le gouvernement allemand a fait massacrer les juifs : cela s’appelle “adapter la loi aux évolutions de la société”

  2. Il est impossible à l’apostat d’avoir une morale digne de ce nom, son intelligence étant faussée par le refus de Dieu, il ne peut que sombrer dans l’ignominie, c’est parfaitement logique.

  3. D’accord avec LB, le refus de Dieu affecte aussi l’intelligence.
    Ladite “libération des mœurs” et ses satellites (hédonisme obsessionnel, chute de la natalité, destruction de la famille, euthanasie etc. ) que nos politiciens tolèrent ou favorisent, est le poison (de surcroît hypnotique) avec lequel ils ont décidé de liquider la civilisation chrétienne (quitte à se suicider avec elle). Le révolutionnaire “situationniste” Raoul Vaneigem et le fameux Dr Simon (de la GLF), rapporteur ministériel sous Pompidou, l’annonçaient, respectivement, dès 1967 et 1972.

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