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Sciences

Impact de la protéine spike du virus SARS-CoV-2 sur le système immunitaire adaptatif : autour de l’article de deux universitaires suédois

Impact de la protéine spike du virus SARS-CoV-2 sur le système immunitaire adaptatif : autour de l’article de deux universitaires suédois

D’Esther Louis pour Le Salon beige.

Cet article utilise quelques termes techniques. Pour le lecteur qui souhaiterait se renseigner davantage sur ce sujet, des liens mènent vers les pages de définition des concepts clés. Ces pages correspondent à des articles et vidéos facilement compréhensibles pour le grand public.

Un article publié le 13 octobre 2021, par deux auteurs de l’université d’Umeå, Hui Jiang et Ya-Fang Mei [1], apporte un nouvel éclairage et une compréhension approfondie de l’impact du virus SARS-CoV-2 sur certains mécanismes du système immunitaire. Les conclusions de cette étude amènent également les auteurs à réfléchir sur de possibles effets secondaires de certains vaccins actuellement disponibles sur le marché. En effet, d’après les expériences menées, il semble que la protéine Spike (entière) puisse avoir un effet inhibant sur certains mécanismes de réparation de l’ADN (un système majeur de défense de l’organisme [2]).

Dans une introduction bibliographique, Jiang & Mei rappellent que des études précédentes ont montré qu’une infection au SARS-CoV-2 affectait le nombre et le fonctionnement des lymphocytes (cellules jouant un rôle majeur dans le système immunitaire [3]). De manière étonnante, des patients atteints d’une forme sévère de COVID-19 présentent un nombre total de lymphocytes T, lymphocytes T auxiliaires et lymphocytes T régulateurs plus faible que celui des patients atteints de formes plus légères. De plus, la COVID-19 retarde la montée des taux d’IgG et IgM [3], après l’apparition des premiers symptômes. Il semble donc que le SARS-CoV-2 affecte le système immunitaire adaptatif [3]. L’objectif de cette étude est alors de comprendre quels sont les mécanismes responsables de cet impact du virus.

Les auteurs poursuivent ensuite en rappelant que deux systèmes de défense majeurs de l’organisme sont le système immunitaire et le système de réparation de l’ADN, qui sont interdépendants, notamment lors du développement et de la maturation des lymphocytes. Le mécanisme de réparation de l’ADN NHEJ (jonction d’extrémités non homologues [2]) joue ainsi un rôle majeur permettant de créer par exemple une grande diversité de récepteurs des lymphocytes T (localisés sur la membrane des lymphocytes T et nécessaires à la reconnaissance des antigènes étrangers). Certains défauts au niveau de ce système de réparation NHEJ peuvent par exemple conduire à une immunodéficience, en inhibant la production de lymphocytes B et T.

Afin de déterminer si les protéines du SARS-CoV-2 piratent effectivement le système de réparation de l’ADN, les auteurs ont donc mené des expériences in vitro. Ces expériences conduisent aux conclusions suivantes. Comme observé dans d’autres études scientifiques, certaines protéines (Nsp1, Nsp5, Nsp9, Nsp13, Nsp14, and Nsp16) sont localisées dans le noyau des cellules hôtes.  De manière étonnante, une abondance de protéines Spike a également été observée dans le noyau des cellules hôtes. Il est par ailleurs montré que certaines de ces protéines, dont la protéine Spike, ont un effet inhibant sur les mécanismes de réparation de l’ADN (en particulier mécanismes NHEJ et HR [2]). Or, comme expliqué plus haut, certains mécanismes de réparations de l’ADN (essentiellement le mécanisme NHEJ) sont essentiels à la recombinaison V(D)J, elle-même à la base de l’immunité via les lymphocytes B et T. A noter toutefois, que dans le cas des protéines Spike, cet effet a été observé uniquement pour des protéines entières. Mais à ce jour, beaucoup de vaccins contre le SARS-CoV-2, comme les vaccins à ARN ou à adénovirus ont été développés en utilisant les protéines Spike entières. Dans un souci de sécurité et d’efficacité, les auteurs suggèrent alors d’utiliser des épitopes (c’est-à-dire des parties de la protéine) préférentiellement à la protéine Spike entière.

Les auteurs soulignent également que, bien qu’il ne soit pas certain que le SARS-CoV-2 infecte directement les précurseurs lymphoïdes, certains articles ont montré que les cellules infectées produisent des exosomes, qui peuvent alors délivrer de l’ARN du SARS-CoV-2 ou des protéines à des cellules cibles.

Cette étude a donc montré comment une infection au SARS-CoV-2 peut conduire à un endommagement des mécanismes d’immunité adaptative de l’hôte. Cette étude a également indiqué de potentiels effets secondaires des vaccins développés en utilisant la protéine Spike entière.

 

[1] Jiang, H., & Mei, Y. F. (2021). SARS-CoV-2 Spike Impairs DNA Damage Repair and Inhibits V(D)J Recombination In Vitro. Viruses13(10), 2056. https://doi.org/10.3390/v13102056

[2] Présentation des différents mécanismes de réparation de l’ADN sur la vidéo TED-Ed suivante : https://ed.ted.com/lessons/what-happens-when-your-dna-is-damaged-monica-menesini, possibilité de choisir des sous-titres en français, dans les paramètres de la vidéo.

[3] Présentation et définition de l’immunité adaptative, ainsi que les lymphocytes et les anticorps (regarder en particulier IgG et IgM) : https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/troubles-immunitaires/biologie-du-syst%C3%A8me-immunitaire/immunit%C3%A9-acquise#v778743_fr

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5 commentaires

  1. Dans le même sens, je me permets d’attirer votre attention sur les précisions d’un médecin allemand, concernant plutôt les thromboses visibles:
    https://leblogdejeannesmits.blogspot.com/2021/11/rechercher-des-thromboses-dans-la.html
    La vérité commence à s’imposer, lentement mais inexorablement.

  2. Ils n’ont pas l’air très “suédois” vos chercheurs

  3. Bonjour,

    pour ceux que le sujet intéresse, je suggère cet article grand public, qui rend compte d’une étude montrant que la protéine spike à elle seule est délétère pour le coeur : https://trustmyscience.com/covid-proteine-pointe-peut-modifier-cellules-niveau-coeur/

    il y a aussi cet article scientifique technique : https://www.biorxiv.org/content/10.1101/2020.12.21.423721v2

    à noter que ces études ne sont pas isolées (j’en ai consulté plusieurs accessibles sur internet, issues pour la plupart d’universités japonaises, anglaises et espagnoles), et qu’elles ne sont pas non plus récentes (la première que j’ai lue datait de mars 2021), ce qui n’empêchent pas les gouvernements du monde de continuer à prôner des vaccins qui font fabriquer aux corps cette protéine spike.

  4. Par ailleurs vous avez les différentes sortes d’anticorps. de surface par exemple. Mais la raison la plus simple est le foutoir : attente du vaccin-messie, puis, 3 doses, puis uniquement formes graves, etc. folie covidique qui n’a plus rien à voir avec l’usage de la raison. Soyez malmené ainsi par votre garagiste, vous lui retirez le soin de votre voiture. Ils inoculent la peur et cherchent des boucs émissaires pour se constituer un peuple fidèle. Mais les foules, les opinions basculent très très vite.

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