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Europe : politique

Finance : l’Europe meurt d’Etats-providence pléthoriques

De Guy Millière dans Les 4 Vérités :

"Quand l’euro a été lancé, je parlais de Titanic en route vers l’iceberg. Nous y sommes. Le Titanic a heurté l’iceberg. Le naufrage a commencé. L’orchestre continue à jouer sur le pont. Ce qui se révèle, ce n’est pas la mauvaise gestion de la Grèce qui – ce doit être dit – ne pourra jamais rembourser l’argent qu’on lui prête. Ce qui se révèle n’est pas non plus la prochaine faillite de la Grèce. Non, ce qui se révèle, c’est que la faillite menace quasiment tous les pays de la zone euro et, au-delà, l’essentiel des pays de l’Union européenne. La cause de la faillite qui vient est simple à énoncer : les pays de l’Union européenne, à deux ou trois exceptions près, dépensent, depuis trop d’années, beaucoup plus d’argent qu’ils n’en encaissent.

Il n’y a pas d’issue dans l’augmentation des impôts et des taxes. Au contraire, les impôts et les taxes sont déjà si lourds dans la plupart des pays d’Europe qu’ils asphyxient la croissance et l’esprit d’entreprise et qu’ils multiplient les pauvres et les chômeurs. Il n’y a pas d’issue dans les emprunts et l’endettement. Présenter plusieurs centaines de milliards d’euros de dettes supplémentaires comme une mesure de redressement est grotesque et fait penser aux saignées des médecins du temps de Molière, qui permettaient au malade de mourir « guéri ».

La finance planétaire vient de signaler que les dettes de divers États européens ne lui paraissaient pas saines du tout, et lui semblaient bien plus toxiques encore que les produits financiers incluant des prêts « subprime » à l’automne 2008. Il ne pourrait y avoir d’issue ni dans la dissolution de l’euro, ni dans un gouvernement technocratique fédéral, mais dans des diminutions drastiques des dépenses des États. Les gouvernements européens concernés ont continué à emprunter ces dernières années pour ne pas avoir à dire la vérité. Ils ne veulent toujours pas dire la vérité. Les populations, à qui on n’a pas appris les règles élémentaires de l’économie, et qui sont dans des systèmes totalement détraqués, se crispent sur la défense d’« avantages acquis » destinés à fondre très vite. Je ne vois pas d’issue immédiate. Les dépôts de bilan sont des moments douloureux et chaotiques. L’Europe n’est plus, depuis longtemps, au centre dynamique du monde. Une recomposition planétaire est en cours.

Bien au-delà de l’euro, l’Europe meurt d’Etats-providence pléthoriques, d’incitations perverties, de poisons disséminés de tous côtés. Couper dans les assistances alors qu’on a multiplié les pauvres ne pourrait se concevoir que si, en parallèle, se recréaient des incitations à entreprendre et à investir, mais le discours ambiant diabolise l’entreprise et l’investissement, et dit qu’il faut faire « payer les riches ». Tailler dans les dépenses serait envisageable si des structures de gaspillage n’étaient pas en place dont dépend la subsistance de millions de gens qui, sans cela, seraient au chômage, et ne pourraient trouver un emploi productif, car le système éducatif fabrique des inadaptés au capitalisme global. […]

Des joueurs de flûte fustigent les « spéculateurs », mais, lorsqu’on a la fièvre, casser le thermomètre et chasser le médecin ne change rien au fait qu’on a la fièvre. […] Les gouvernants européens devraient demander conseil à Bernard Madoff. C’était un escroc, mais il savait, lui, qu’il était un escroc, et il savait pratiquer la cavalerie financière mieux que tous les dirigeants européens. Qu’on le nomme d’urgence conseiller de l’Union !"

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25 commentaires

  1. Je me permets de suggérer que le Salon Beige évite de publier les vues de M. Millière, l’un des rares Bushistes de France et de Navarre, pro-sioniste radical, qui de plus est en opposition complète avec la Doctrine Sociale de l’Église en raison des ses positions ultra-libérales.
    Franchement, M. Millière sur un blog catholique, cela fait désordre.
    [Franchement, critiquez ce qu’il écrit plutôt que de porter des condamnations stériles. MJ]

  2. Et si on retournait aux Fondamentaux :
    Tout LABEUR mérite SALAIRE !
    Tous, LIBRES et ÉGAUX en droit, devoir, dignité.
    ;o)
    LA LOI NE PEUT EXCLURE PERSONNE DU BÉNÉFICE DE LA LOI.
    ;o)
    Faire TRAVAILLER L’ARGENT, c’est RUINER LA NATION et accessoirement, le PEUPLE.
    Le Temps n’est pas de l’Argent.
    L’Argent d’un pays est propriété des citoyens du pays, géré par l’état par délégation des citoyens !
    ;o(
    Retour des responsables aux responsabilités.

  3. Il y a une justice immanente: ceux qui ne veulent pas reconnaître les racines chrétiennes de l’Europe, sur-valorisent exclusivement les racines grecques (pourtant bien réelles)… Et c’est la Grèce qui est en train de défaire cette Europe financière et amnésique d’une partie de ses sources; l’Europe laïcarde est punie par où elle a péché !

  4. “Nous étions au bord du gouffre, depuis nous avons fait un grand pas en avant”…
    C’est décourageant de constater tous les gaspillages des richesses depuis la dernière guerre.
    Que de bien nous aurions pu faire si l’ennemi n’était venu semer l’ivraie !

  5. @ Martin
    Guy Millière a été ”bushiste” comme l’ont été la plupart des catholiques américains pro Vie, qui ont voté et fait voter pour lui deux fois pour le faire élire et réélire, même si ensuite le lien s’est relâché du fait de la guerre d’Irak. Beaucoup de gens de droite en France ont observé avec intérêt sa politique intérieure.
    Sioniste est une injure que décernent souvent les anti sémites contre leurs adversaires.
    Par contre, il faudra expliquer en quoi consiste l’ ”ultra libéralisme” que vous dénoncez comme le font les gens de gauche et surtout en quoi être libéral en économie s’oppose à la DSE : la responsabilité individuelle et des corps sociaux naturels (famille entreprise, etc….), le contrat libre entre individus et corps sociaux, l’Etat minimum, le bien commun défini librement sans recours à des idéologies, tout cela se retrouve à la fois dans le libéralisme économique classique et la DSE.
    Il faut cesser de croire que la justice et la prospérité sont le fruit de l’action de l’Etat.
    Guy Millière ne mérite pas votre diabolisation : le procédé de terreur intellectuelle ne peut devenir la règle parmi nous.

  6. si l’UE doit mourir alors ca fait un bail que les US devraient être sous terre !
    regardez la tronche du bilan de la FED par exemple !!!

  7. Le libre jeu du marché n’induit nullement le mépris des personnes. Le mépris est un sentiment humain. Les sentiments à l’égard d’autrui ne peuvent pas être rendus plus bienveillants en instaurant un vaste corps de fonctionnaires. J’aurais tendance à dire : bien au contraire.
    L’économie et la politique ont bon dos. Tous les problèmes sociaux ne peuvent pas être résolus par des trucs et astuces économiques, des lois et décrets, l’application de “modèles” mécaniques.

  8. Qu’il y ait des choix à faire dans le budget de l’Etat, c’est incontestable. Mais notons qu’une partie substantielle des déficits publics récents de la France vient de l’aide apportée au système financier (privé), que parmi les dépenses importantes de l’Etat, il y a de fort dispendieuses aides aux entrepreneurs (privés), que la rigueur budgétaire engendre une baisse de la consommation au détriment des vendeurs (privés).
    Gardons-nous de trop taper sur l’Etat et commençons par une saine introspection de notre rapport individuel à l’Etat-providence et voyons ce à quoi nous sommes prêts à renoncer pour nous-mêmes.

  9. Sortir de cette Europe empire socialiste qui nous écrase, reprendre notre franc,relever nos frontières,recréer une Education nationale digne de ce nom, instaurer une monarchie absolue c-a-d. sans liens,cesser d’aspirer la richesse humaine des pays pauvres, rechristianiser le pays et tenter le crédit social de l’Ecossais Douglas…
    Enrayer au maximum Babel II le Retour qui signera la fin de L’Histoire humaine tant promu par son grand gourou M. Attali.Le pays et ses habitants doivent être libérés du joug de ceux qui construisent la dictature mondiale de demain dans les cercles secrets et discrets véritables toiles d’araignées maléfiques qui enserrent le monde.

  10. @pg
    Vous affirmez :
    Guy Millière a été ”bushiste” comme l’ont été la plupart des catholiques américains pro Vie, qui ont voté et fait voter pour lui deux fois pour le faire élire et réélire, même si ensuite le lien s’est relâché du fait de la guerre d’Irak.
    Ce à quoi je réponds trois choses (sachant que je vis aux USA et suis catholique de tradition) :
    1. ceux qui ont voté ainsi se sont trompés, puisque d’ailleurs cette guerre était (et demeure) injustifiable. Le pape d’alors la condamna d’ailleurs comme il s’imposait. Beaucoup le regrettent. M. Millière ne regrette rien, au contraire, il persiste. Dont acte.
    2. chez les tradis US nous étions contre. Lisez pour vous informer, au lieu de dire n’importe quoi :
    http://www.sspx.org/against_sound_bites/might_is_not_right.htm
    3. c’est chez les neo-con catholiques (style Novak) que l’on a soutenu cette guerre. Du genre de ceux qui soutenaient Maciel aussi. Pro-vie ? À un million de morts civils cela fait une drôle de couleuvre à avaler pour des “pro-vie”.
    Donc je maintiens : M. Millière a soutenu et persiste à soutenir une guerre injuste, totalement inacceptable pour des catholiques.

  11. @ pg
    Je vous cite encore :
    Sioniste est une injure que décernent
    souvent les anti sémites contre leurs
    adversaires.
    Et voilà, une fois de plus, dans toute sa pureté la reductio ad hitlerum, l’argument de ceux qui n’ont pas d’arguments.
    En réalité, si vous aviez étudié la question, ne serait-ce que de façon superficielle, vous sauriez que le terme de “sionisme” a été inventé par des Juifs allemands et autrichiens à la fin du XIXe siècle, pour qualifier un mouvement politique prétendent restaurer un état national juif en Palestine.
    Vous êtes donc soit ignorant, soit de mauvaise foi.

  12. @ pg
    Je finis pour le troisième point, en vous citant encore :
    Par contre, il faudra expliquer en quoi
    consiste l’ ”ultra libéralisme” que
    vous dénoncez comme le font les gens de
    gauche et surtout en quoi être libéral en
    économie s’oppose à la DSE
    C’est très simple. Je vous renvoie à de meilleurs auteurs que M. Millière, par exemple:
    – Léon XIII, encyclique Rerum Novarum (1891):
    http://www.vatican.va/holy_father/leo_xiii/encyclicals/documents/hf_l-xiii_enc_15051891_rerum-novarum_fr.html
    – Pie XI, encyclique Quadragesimo Anno (1931):
    http://www.vatican.va/holy_father/pius_xi/encyclicals/documents/hf_p-xi_enc_19310515_quadragesimo-anno_en.html
    ou encore,
    Don Sardà y Salvany, Le Libéralisme est un Péché (1885) :
    http://www.ewtn.com/library/theology/libsin.htm

  13. PIB de l’ensemble des pays de la planete = 6.000 milliards de $
    dette du même ensemble = environ 50.000 milliards

  14. @Martin.
    Je suis d’accord avec vous au sujet de la position de Guy Millière vis à vis de la guerre en Irak. Nobody is perfect. Néanmoins, je ne vois pas en quoi la teneur de son analyse de la situation économique à laquelle l’Europe fait face aujourd’hui ne serait pas parfaitement “DSE compatible”.
    Pour ma part je pense aussi que vous dénoncez “l’ultra-libéralisme” à la manière des gens de gauche, lesquelles se révèlent incapables de parler de libéralisme sans le réflexe pavlovien d’y adjoindre systématiquement l’adjectif, à dessein péjoratif et discréditant, de “ultra”.
    La réplique de PG consistait, de manière fort à propos, à vous demander de nous expliquer en quoi être libéral en économie s’oppose à la DSE. On constate que vous ne lui répondez pas. Vous vous contentez de le renvoyer, lui et nous les lecteurs du SB, à des écrits d’auteurs “meilleurs” que Guy Milière. Vous ne précisez pas “meilleurs” en quoi.
    Relisez ce que Michel Janva répond à votre première intervention : “franchement, critiquez ce qu’il (Guy Millière) écrit plutôt que porter des condamnations stériles”. Très bien dit.
    Balancer des condamnations, faire siffler son sabre dans l’air et renvoyer vos interlocuteurs à d’autres lectures, ça, c’est effectivement trop simple.

  15. “Le terme de ‘sionisme’ a été inventé par des Juifs allemands et autrichiens à la fin du XIXe siècle, pour qualifier un mouvement politique prétendent restaurer un état national juif en Palestine.”
    Exactement. Par conséquent, se dire anti-sioniste aujourd’hui, ou fustiger le “sionisme” et les “sionistes”, n’a absolument aucun sens, puisqu’Israël existe.
    A moins… à moins qu’on n’appelle de ses voeux la disparition de l’Etat d’Israël.
    Ce qui, étant donnée la situation géopolitique sur place, et la volonté meurtrière maintes fois réaffirmée des mouvements palestiniens, revient à appeler de ses voeux un nouveau génocide des Juifs.
    Il n’y a, par conséquent, aucune différence entre le prétendu anti-sionisme et le bon veil anti-sémitisme des familles.

  16. @ Martin
    J’ai beaucoup d’amis américains catholiques : ils ont voté Bush pour la défense de la Vie qui était dans son programme et qu’il a respecté, contrairement à son père. La guerre en Irak, la plupart étant contre, mais ils ont cependant considéré que c’est aux USA que le combat pro Vie a lieu, et que la guerre d’Irak, provisoire, cesserait : ils ont voté pour son deuxième mandat pour la Vie. Nous aurions sans doute fait de même. Vos chiffres sur un million de morts civils irakiens est totalement fantaisiste. Une centaine de milliers de morts sont déjà un drame sans en rajouter : la guerre Irak-Iran avait fait 1 à 2 millions de morts avec les armes que vendait la France à l’Irak, et celles qu’elle avait vendues à l’Iran sous le Chah, sans que cela n’agite aucun de ceux qui ont ensuite condamné les USA. Notre ”péché irakien” vaut largement celui des USA.
    Je connais l’origine du sionisme, socialiste et de gauche. Dans la droite nationale française le mot est utilisé par ceux qui masquent leur opposition à l’existence d’Israël, voire leur antisémitisme, parce que la loi limite la liberté d’expression, pour désigner ceux qui ne partagent pas leur philo arabisme voire leur philo islamisme (Plutôt baassiste syrien ou islamiste iranien que libre et démocratique). Ce qui n’excuse nullement la brutalité d’Israël, qui mène une bataille d’Alger récurrente (la France a connu aussi la mise au pilori). On ne peut condamner l’Islam ici et l’admirer au Moyen Orient sous sa forme Hamas, khomeyniste, ou plus subtilement baassiste.
    Le livre de Don Sardà y Salvany est un livre sur le libéralisme conçu comme le relativisme des Lumières, condamnable en effet, mais qui ne concerne en rien l’économie, et le libéralisme économique qui n’y est même pas évoqué. Il s’attaquait à une conception pré moderniste de la la Vérité et de la Foi, que rencontrait aussi le protestantisme à la même époque, que Léon XIII puis particulièrement St Pie X ont analysé et condamné. C’est une rengaine ”le libéralisme est un péché” qu’on répète en boucle dans nos milieux, sans avoir lu le livre, qui a terriblement vieilli par son ignorance des réalités politiques et économiques ( à la même époque MONTALEMBERT avait une autre élévation de vue dans son ”Discours de Malines”), et surtout par l’utilisation du mot libéral dans un sens strictement moral et religieux. Le titre actuel serait “Le relativisme est un péché”. Car le vrai ”libéralisme” au sens du relativisme des lois et des moeurs est aujourd’hui l’étatisme et le socialisme (la première loi pro avortement fut celle de Lénine), qui prétendent créer la norme morale et juridique sans tenir compte de la loi naturelle, et de l’expérience de la civilisation que défend l’Eglise.
    Rien à voir donc avec le courant économique libéral classique qui demande que ce soit les personnes libres et les corps sociaux libres qui aient la responsabilité première de l’activité économique et sociale, ce qui rejoint la DSE sur les points essentiels. Vous devriez lire HAYEK dans “Les chemins de la liberté” ou Mises “Le socialisme” quand il analyse le socialisme marxiste ou sa version national socialiste.
    Et surtout le grand libéral français BASTIAT.”Les Harmonies économiques” http://bastiat.org/fr/harmonies.html
    Tout concorde avec la DSE. Les principes demeurent ; mais leur problématique a évolué depuis le XIXème siècle. Car si les médiévaux avait pensé comme vous : ils auraient écrit ”Le platonisme et l’aristotélisme sont un rationnalisme naturaliste”, comme l’ont fait les musulmans à la même époque. On connait la suite. Car la foi catholique a la capacité de reprendre dans toutes les pensées ce qui correspond à la Vérité.

  17. Totalement d’accord avec pg, Emmanuel et Robert
    Pour le reste, la crise est malheureusement mondiale: il faut revenir aux fondamentaux, au rationnel, au bon sens

  18. tout le préchi-précha de la vulgate ultra-libérale (donc libertaire…), en évitant bien sûr de mettre en cause l’euro.
    Libéralisme et état-providence sont deux frères siamois qui se nourrissent mutuellement.

  19. L’économie est un tout qui ne se limite pas aux matières premières et aux forces de production, mais comprend également les moeurs, le respect de l’individu, la politesse, le respect de la nature et des cycles naturels de la vie, l’éducation…

  20. @ Robert Marchenoir
    Je vous cite:
    Il n’y a, par conséquent, aucune
    différence entre le prétendu anti-sionisme
    et le bon veil anti-sémitisme des familles.
    C’est une affirmation gratuite. Une reductio ad hitlerum, qui ne convaincra que les simples. D’ailleurs, pouvez-vous définir ce que signifie “anti-sémitisme” ? Probablement pas, sinon, vous sauriez qu’il n’y a aucune équivalence avec l'”anti-sionisme”. Il existe d’ailleurs de nombreux Juifs anti-sionistes. Par exemple Norman Finkelstein, dont les parents sont morts dans les camps nazis.
    Vous vous contentez en réalité de répéter la propagande sioniste habituelle. Et le qualificatif de “des familles” est une indication supplémentaire de votre mépris pour la famille traditionnelle.

  21. Enfin un excellent article, un excellent point de vue sur cette crise de l’Euro.
    Le vrai responsable est nommé, et, n’en déplaise aux “joueurs de flûte” qui accusent les marchés, les agences de notation, les banques, bref, les autres, comme d’habitude, il se nomme SOCIALISME, c’est-à-dire :
    – Endettement inconsidéré des Etats
    – Démagogie
    – Vue à court terme
    – Incitation à la haine, à la jalousie, plutôt que d’élever l’homme, de lui demander des efforts. (“Faire payer les riches”…)
    C’est le socialisme, le refus de l’effort, le rejet du travail, la facilité de se débarasser de son fardeau sur son voisin, au prétexte qu’il serait “riche” qui nous a conduit au bord du gouffre.
    Ce serait la restauration des valeurs chrétiennes (goût de l’effort, du travail bien fait, porter sa croix sans jalouser son voisin, tempérance dans sa consommation) qui pourrait nous sortir du trou.

  22. @ Emmanuel
    Je vous cite:
    > Vous vous contentez de le renvoyer, lui et
    > nous les lecteurs du SB, à des écrits
    > d’auteurs “meilleurs” que Guy Milière. Vous
    > ne précisez pas “meilleurs” en quoi.
    Meilleurs en quoi ? En ce qui concerne les deux premiers auteurs, je vous rappelle que je parlais de deux papes, Léon XIII et Pie IX. Donc poser la question est y répondre. À moins que vous ne preniez la parole de M. Millière comme meilleure que celle de ces deux papes, ce que je ne peux pas penser venant d’un catholique.
    Concernant le troisième auteur, Don Sardà y Salvany, il est un classique qui reçut l’imprimatur de son ordinaire. C’est autre chose qu’un maître de conférences dans une université française de niveau moyen (Paris-8). Je sais bien que M. Millière se prétend “professeur d’université en France et aux États-Unis” sur les quatrièmes de couverture de certains de ses livres, mais il n’a jamais atteint le rang de professeur des universités en France, ni atteint le rang de “full professor” aux États-Unis, celui qui permet que l’on se dise “professeur”. De plus, parmi les contributions les plus notables de M. Millière, on note le soutien à une guerre injuste (du point de vue de la doctrine catholique de la “guerre juste”) qui fit, quoi qu’en dise quelqu’un plus haut, des centaines de milliers de morts et probablement au bas mot un million de civils. Cela n’a rien de fantaisiste… à moins encore de se contenter de répéter la position des sionistes.
    Donc oui, les auteurs que j’ai cités étaient intrinsèquement meilleurs.

  23. @Martin
    Ces auteurs, deux papes illustres, étaient les meilleurs en soi, c’est évident, sauf que comme Don Sardà y Salvany, ils n’ont pas abordé la question du libéralisme économique dans son opposition au socialisme destructeur et oppresseur, mais celle du libéralisme politique conçu comme un relativisme éthique permettant les abus sociaux et exaltant, depuis les Lumières qui le fondent, un matérialisme évident. Les deux documents de l’entre deux guerres sur les dangers de théories politiques et économiques, Divini Redemptoris, et Mit Brennender Sorge, condamnaient deux socialismes, l’un marxiste léniniste, l’autre national allemand. Le libéralisme n’a jamais fait l’objet de cette condamnation angoissée.
    Autrement dit vous affectez de traiter d’un débat sur les théories économiques qui n’a pas eu lieu à ce niveau ecclésial.
    Par contre les catholiques sociaux français, tout comme ceux d’Allemagne et d’Autriche, en revendiquant le droit des corps sociaux d’être reconnus par l’Etat, et de disposer de droits, étaient parvenus aux mêmes conclusions que celles des économistes libéraux, tel Bastiat. Cette revendication de principe de l’autonomie des corps sociaux contre le contrat social rousseauiste, a été reprise et développée par Léon XIII dans Rerum Novarum, et en tant que telle, elle coïncide avec le libéralisme économique classique. Depuis, Jean-Paul II sous l’influence de l’économiste catholique libéral américain, Michael NOWAK, d’origine polonaise comme lui, a reconnu le rôle irremplaçable du marche comme lieu premier et mécanisme naturel de l’échange économique.
    Il faut quitter les schémas de pensée moralistes d’un catholicisme fixiste, coupé du réel : contre révolution ne signifie pas retour au passé, mais reprise de l’expérience morale et théorique acquise pour l’adapter à la réalité présente, ce qui le propre de la tradition. Sans quoi, vous niez le présent et vous vous condamnez à n’avoir aucune crédibilité comme catholique auprès de nos contemporains.
    Guy MILLIERE montre que c’est l’excès d’Etat qui a entraîné les comportements ayant favorisé la crise actuelle, et non le libéralisme économique, de plus en plus mis à mal depuis 50 ans par les classes politiques, à de rares près, comme R. Reagan et M. Thatcher. Cela n’a rien de moralement condamnable, et ouvre une piste de réflexion.

  24. @ pg
    J’ai tenté de vous répondre sur le fond mais sans succès, mes deux messages ne sont pas passés. Problème technique ou censure ?
    Je résume donc, si je peux j’essayerai de poster à nouveau un plus long message. Le fait même que vous citiez Michael Nowak est révélateur : il est l’un des “worst offenders” des neo-caths, il a soutenu la guerre en Irak et de manière générale fut l’idiot utile des neocons (qui, eux, comme vous le savez, ne sont pas catholiques). En matière de capitalisme, il a bien évidemment essayé de démonter, sans succès à mon sens, la morale catholique traditionnelle en matière d’usure et d’avarice.
    Je résume encore car j’ai perdu deux longs messages avec l’interface du Salon Beige, mais je veux encore dire un mot à propos de Don Sardá y Salvany (que j’ai bien lu, contrairement à ce que vous insinuiez plus haut). Je voudrais bien que vous m’indiquiez quoi exactement dans son opuscule serait dépassé.
    Tout ceci ne fait bien entendu pas de moi un socialiste. Seulement vous ne pouvez pas faire passer des vessies pour des lanternes, et les théories des Nowak, Millière & co. pour conformes à la doctrine traditionnelle de l’Église en matière d’économie et d’organisation sociale.
    [Pas de censure, il doit s’agir d’un problème technique. Quand vous rédigez de longs commentaires, essayez de les sauvegarder sur un document word, de façon à effectuer un copier-coller au cas où.
    MJ]

  25. @Martin
    Désolé pour la disparition de vos commentaires.
    Je sais que NOWAK a été très mal vu par les catholiques conservateurs du type Buchanan, à propos de la guerre d’Irak. Mais celle-ci est un épiphénomène par rapport à notre sujet.
    Je ne doutais pas que vous ayiez lu l’ouvrage de Sarda y Salvany, mais je croise régulièrement des cathos tradis qui citent le titre, car cela fait ”pur et dur” et qui ne connaissent pas le contenu de livre. Pour faire bref, je trouve ce livre dépassé, car ce qu’il appelle libéralisme n’a qu’un rapport très lointain avec le libéralisme économique classique : le prélat espagnol désigne sous ce mot ce qui est le relativisme moral et le rationnalisme pseudo scientiste du XIXème qui conduisent tous les deux à son époque (comme encore en pire de nos jours avec le progressisme chrétien) à remettre en cause l’idée de Vérité révélée, voire d’historicité des Evangiles, etc…ainsi que toute idée de normes morales. Et qui conduisait déjà en politique, comme encore maintenant, à cette idée que le consensus démocratique peut élaborer une norme morale. Guy MILLIERE ne parle pas de cela, mais du poids et du rôle destructeur des Etats contemporains pour nos sociétés et l’économie, ce qui se rapproche du principe majeur de la subsidiarité contenu dans la DSE, comme conséquence de la dignité humaine et de la responsabilité qui en découle.
    Quand vous dites que ”l’usure” resterait condamnée par l’Eglise, c’est faux depuis les néo thomistes espagnols de l’école de Salamanque du XVI ème siècle, qui avaient déjà admis que le manque à gagner du prêt devait recevoir une juste compensation, et donc des intérêts, définissant l’usure au delà des taux d’intérêts supérieurs à ce manque à gagner, ce qui n’est pas la même chose.
    C’est en cela que le libéralisme économique classique apporte des clefs de lecture de l’économie, parce que la plupart de ses principes complètent la DSE, et lui fournissent un prolongement concret dans de nombreux domaines. Mais encore une fois, si la morale doit éclairer tout raisonnement touchant à l’économie et à la politique, elle n’est pas en soi une norme technique concrète : face à une situation donnée, nous pouvons avoir plusieurs modalités de poser des actes qui respectent la morale. La foi catholique inspire une doctrine sociale, et donc des manières de concevoir l’activité politique et économique mais elle n’est pas talmudique, ni théocratique.
    Sans quoi où résiderait la responsabilité humaine ?

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