Partager cet article

Non classifié(e)

Communautarisme catholique : qui est coupable ?

Pour poursuivre le débat sur ce sujet (voir Permanences, Monde et Vie, le blog de Philippe Maxence –ici, ici, ici, ici-, Le Salon Beige –ici, ici), Jean Madiran, dans Présent, préfère parler de "marginalisation" :

"Il y a quelque chose de vrai dans la constatation que des cathos, et notamment des tradis, se trouvent plus ou moins aujourd’hui dans une situation de «marginalisation» pouvant aller jusqu’à un «repli sur soi» […]. Mais le point essentiel que l’on omet de considérer, c’est qu’ils ne l’ont pas choisi. Ils le subissent. […]

Present_2 Nous n’avons point, par un serment secret, décidé de ne jamais être édités par Gallimard, par Albin Michel, par Fayard ou par quelque autre «grand éditeur» respecté des libraires et assuré d’une diffusion massive. Ce n’est pas Présent, figurez-vous, qui a interdit qu’on le cite dans les revues de presse […]. Nous n’avons pas ressenti la tentation de choisir une telle situation, ni éprouvé le besoin de la justifier. […]

Aujourd’hui, pareillement, nous avons sous nos yeux le spectacle éclatant de la relégation sociologique infligée au Front national et à tout ce qui, à tort ou à raison, est dénoncé comme «proche» de lui. Alors, parfois ou souvent, il ne reste aux marginalisés qu’à faire contre mauvaise fortune bon coeur, et se débrouiller comme ils peuvent dans la situation qui leur est imposée. Ce n’est pas une raison pour les soupçonner de vouloir justifier ainsi un repli dans la marginalité."

Dans le même numéro, Jeanne Smits cite un cas concret de cette "ghettoïsation" :

Couverture_une "Mercredi 7 mars, assemblée générale de l’association Famille et Liberté. Le député Christian Vanneste dénonce en termes très justes l’«homoparentalité» et l’atteinte portée aux droits des parents en matière de scolarisation à domicile […]. Il cite un «excellent article» qui «seul dans la presse», avait réagi. J’y reconnais ma prose. C’était, dit-il, sur le site «Liberté politique». Dans la revue de presse de Famille chrétienne, j’en retrouverai de plus larges extraits, toujours attribués à www.libertepolitique.com, repris mot à mot dans une lettre d’alerte que j’avais envoyée, avec l’article de mobilisation paru dans Présent dix jours avant le vote définitif de la loi, à un nombre important de mes «contacts» par courriel. Il n’y avait aucune  ambiguïté : c’était sous le logo de Présent et celui de mon blog. […] 

Tout ceci non pour dénoncer un quelconque «pillage» de Présent […] mais pour mettre en évidence que nos plus proches voisins en arrivent à se mettre en quatre pour ne pas avoir à nous citer. Pour ne pas nous inviter à nous exprimer. Même et surtout s’ils pensent que nous avons raison. Même et surtout si nous avons été seuls, ou les premiers au créneau. […]

A ce compte-là, en effet, on peut nous accuser de «communautarisme» ou de «ghettoïsation». Mais il n’est pas de notre fait. Il faut le savoir : il y a des titres, des signatures, des mouvements «convenables». Et puis il y a ceux qui sentent le soufre, les «extrémistes» désignés avec lesquels on ne se commet pas. Au risque suicidaire de faire capoter toutes nos batailles communes – car paradoxalement, ce n’est qu’en élargissant nos cercles que nous arriverons à resserrer nos rangs !"

Michel Janva

Addendum : en commentaire, Philippe de Saint-Germain dément tout "pillage".

Partager cet article

9 commentaires

  1. La tentation communautariste est le choix de répondre à la marginalisation subie par une marginalisation choisie et organisée. Les catholiques ont le devoir de faire face, quotidiennement à la marginalisation qu’on leur impose, mais la mission qui est la leur leur interdit tout repli.
    Continuez à travailler dans le respect de la parole du Saint Père et dans la communion avec toute l’Eglise. Le sel de la terre n’a rien à voir avec la guimauve sucrée qui envahit les médias, mais il a un goût de vérité. Courage !

  2. C’est une habitude du site Liberté Politique,
    – soit de dénigrer, comme récemment contre JM LP en se servant d’une citation tronquée de seconde main, trouvée sur un site obscur,
    – soit d’ignorer la droite Nationale ou politique, et la presse qui en est le plus proche.
    Famille Chrétienne fait de même, comme récemment encore contre l’Institut du Bon Pasteur, sur lequel, par une phrase méchante et mensongère, une journaliste faisait reposer le manque d’accueil de l’épiscopat français.
    Ces catholiques, qui recensent scrupuleusement tous les cas dans lesquels il est moralement licite, voire moralement obligatoire pour un catholique de se rebeller (en théorie, quelle audace et quels frissons….) contre le désordre légal, n’ont même pas le courage de courir le “risque” d’être qualifiés, d'”extrême droite”, ce qui arrive pourtant régulièrement à Benoît XVI dont ils se réclament à longueur de colonnes, et dont ils ont fait leur fond de commerce.
    C’est ainsi. Déjà , dans les années 30, Abel Bonnard a écrit un livre sur les “Modérés”, qui s’abritent derrière le militantisme et le combat intellectuel des “extrêmistes” pour prospérer dans la modération “intelligente”. Cette modération se prouve en attaquant ou en ignorant (Jean Madiran est censuré depuis des années par Famille Chrétienne comme par Liberté politique) ceux qui leurs sont le plus proches, ceux que leurs adversaires ont désignés comme extrêmistes, fascistes, intégristes, etc….Cela leur permet de se faire accepter du système, en ne franchissant jamais la ligne rouge qui les en exclurait, celle de la vraie rupture.
    Ces catholiques sont dans l’action politique (et donc dans la morale dont elle est une catégorie), réduits à n’être que ce qu’est Bayrou par rapport à la Vème république : dans une ambiguîté qui ne leur nuit pas.

  3. Cette idée est très importante. On lance des fleurs à Vanneste pour son “courage”. Mais dans le même temps, beaucoup de ceux-là crachent sur le FN ou y jettent un regard dédaigneux, ou bien encore évitent prudemment d’en parler pour ne pas “collaborer avec l’extrémisme”, et donc ne plus avoir droit de cité. C’est ce que je reproche à Vanneste. la situation qu’il dénonce, c’est son parti qui l’a créée. Ce sont ses proches à l’assemblée qui en sont responsables par une série de lois iniques. Bien plus, on peut poser la question : Vanneste a-t-il déjà demandé que le FN soit présent à l’assemblée. Si des hommes de droites avaient fait leur boulot “courageusement”, le FN pourrait compter une cinquantaine de députés depuis des années. beaucoup de lois délirantes ne seraient pas passées ou au moins auraient pu être objet de débat.
    Alors, quand on demande : “qu’a fait le FN pendant trente ans à part pleurer ou crier ?”, ça me fait hurler. Car les Vanneste (qui s’étonnent à présent de ne pas être soutenus par le clergé, mais le FN l’a-t-il été, et Vanneste a-t-il soutenu le FN sur les points de morale et de doctrine sociale ?) et autres Villiers sont coupables de n’avoir rien fait pour lutter contre la dictature q’ils dénoncent en laissant marginaliser nos idées. Et contrairement à ce que dit Villiers, ce n’est pas Le Pen qui a marginalisé nos idées, mais eux qui ont laissé marginaliser le seul parti qui les défendait depuis trente ans.
    Je suis ravi de lire cet article dans le salon beige, il me conforte dans mes opinions, et va peut-être faire réfléchir certains…

  4. Du Guesclin disait avec sagesse : “puisque nous sommes vilains , nous seront bien hardis”

  5. Quite à ce que ce soit un communautarisme, il serait une excellente chose que ce soit AUSSI un communautarisme économique.

  6. Un communautarisme “catho”, “catho-tradi”, ou “catho-tradi de droite nationale” ?
    Je ne suis pas sûr que ceux qui en débattent aient la même vision de cette “communauté” catolique qui aurait tendance à se ghettoiser.

  7. Cette histoire de communautarisation des catholiques n’est-t’elle pas inventée par ceux qui ont intérêt à celle-ci, suivez mon regard… ?

  8. Ce qui est sûr, c’est que la relégation des catholiques dans un coin de la société, parmi d’autres communautés, est le but recherché par les ennemis de la France et de l’Eglise. En ce sens, proner le communautarisme catholique, c’est finalement approuver la vision de nos adversaires d’une société multicuturelle, communautarisée. Donc attention au piège tendu par les anglosaxons. Refuser que notre pays soit communautarisé c’est aussi refuser nous-même de nous parquer et de nous communautariser. Ou bien c’en est fini de la France catholique et même à la limite de la France “républicaine” “laïque”, “une et indivisible”… Maintenant il ne faut pas non plus sous-estimer la persécution (tracasseries dans la recherche d’emplois…, moqueries, insultes, dogmes catholiques tournés en ridicule, etc.) que subissent les catholiques dans ce pays et particulièrement les catholiques de Tradition. Or, historiquement, les chrétiens persécutés ont toujours eu tendance à se regrouper entre eux, à vivre en communauté: les premiers chrétiens vivaient dans les catacombes, une forme de communautarisme, et historiquement la première communauté chrétienne. Je retiens pour ma part que le Christ nous a dit: “Vous n’êtes pas du monde, mais vous êtes dans le monde”… Le Sel de la Terre pour apporter la Bonne nouvelle. Dans cette phrase, il y a le principe de séparation du monde (“Vous n’êtes pas DU monde”) et le principe de l’apostolat dans le monde (“mais vous êtes DANS le monde”). Le communautarisme catho-tradi reproché aux traditionnalistes n’est finalement que la reproduction du communautarisme des premiers chrétiens persécutés sous l’Empire romain. La persécution n’est plus de feu et de sang, elle est d’esprit et d’idéologie.

  9. Bonjour,
    découvrant la mise en cause de Libertepolitique.com sur votre blog, qui reprend sans le vérifier une accusation de “pillage” (sic), nous vous prions de noter que l’article incriminé : “La liberté éducative des parents mise en cause par le Parlement”, du 28/02/07, a pour origine directe un échange de mails entre l’un de nos auteurs et correspondants avec le sénateur Seillier. On sait que ce ce document a circulé sur la toile.
    La comparaison des deux articles montrent assez que si les rédacteurs avaient peut-être les mêmes sources, il n’y a eu aucun “copiage” !
    Nous vous remercions d’en avertir vos lecteurs…
    Bien courtoisement,
    Ph. de St-Germain
    [Pour lire l’article de LP dont il est question : http://www.libertepolitique.com/public/decryptage/article-1816-La-liberte-educative-des-parents-mise-en-cause-par-le-Parlement.html MJ]

Publier une réponse

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services