Partager cet article

France : L'Islam en France

Cellule de déradicalisation : vitrine Potemkine

1Au printemps 2014, le gouvernement lance le numéro vert antidjihad pour inciter les familles à signaler des cas de radicalisation dans leur entourage. Sonia Imloul, militante associative, crée une structure qui permettrait de déradicaliser les enfants, tout en soutenant les parents. Elle convainc le préfet Pierre N'Gahane, alors secrétaire général du Comité interministériel pour la prévention de la délinquance (CIPD) et chargé du numéro vert. Ce dernier valide l'idée et accepte de lui accorder des subventions pour un montant de 35.000 euros.

Sonia Imloul recrute un étudiant pour l'aider. L'association, baptisée «La Maison de la prévention et de la famille», commence à travailler à l'été 2014 et reçoit les premières fiches de signalement émanant du numéro vert antidjihad. Sonia Imloul affirme  avoir traité une trentaine de cas et déclare qu'elle travaille avec «une dizaine» de personnes aux compétences variées (juristes, psychologues, éducateurs, etc).

Son associé Julien Revial dément :

«Au mieux, on a été cinq à travailler, Sonia Imloul incluse».

Quant à la prise en charge des familles, seuls trois dossiers de prévention de la radicalisation ont réellement abouti.

«Les autres familles qui venaient – une quinzaine – avaient déjà vu leurs enfants partir, on était plus vraiment dans la prévention».

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve vient même manger un couscous le 20 décembre 2014, encourageant l'association à continuer son travail.

Au fil des mois, le jeune homme se rend compte que la gestion de l'association devient de plus en plus opaque. Malgré les 35000 euros de subvention, Julien Revial et les autres ne seront pas rétribués pour leur travail.

«Certes, la location annuelle de l'appartement s'élevait à 22.000 euros, sans compter l'entretien des locaux. Mais il restait quand même plus de 10.000 euros pour nous rémunérer un peu. Où est donc passé l'argent?»

L'étudiant, qui n'a touché, en tout et pour tout, qu'une seule indemnité, en août 2014.

«On nous avait promis des subventions en 2015. Un premier versement de 30.000 euros devait arriver en début d'année, mais on ne l'a jamais eu dans les temps». «En fait, on était une vitrine médiatique, qui permettait à l'État de montrer qu'il agissait pleinement pour lutter contre la radicalisation, sans y mettre les moyens».

En juin 2015, les membres de l'équipe finissent par alerter les autorités sur les dysfonctionnements de la structure. Sonia Imloul est entendue par la préfecture de police et une enquête est ouverte. Deux mois plus tard, l'État stoppe sa coopération avec l'association qui met fin à son activité.

Partager cet article

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services