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L'Eglise : Vie de l'Eglise

Analyse de l’abbé de Tanoüarn sur l’interprétation du concile de Vatican II

Le directeur du Centre Saint-Paul considère, dans un article de sa revue Objections, que Benoît XVI a définitivement résolu les problèmes que posait à la conscience des "traditionalistes" l’interprétation du Concile.

Les pommes de discorde [avec les traditionalistes] sont deux : le Concile et la messe traditionnelle, dite de saint Pie V. Les deux critiques sont inséparables, car Vatican II, comme le nouveau rite liturgique, exprime, pour le chrétien, un nouvel ordre des fins, où l’humanisme s’identifie avec la religion chrétienne. […]

Le pape Paul VI a particulièrement bien saisi cette inversion (et ce que j’appellerai "la nouveauté conciliaire") dans son célèbre discours de clôture. […] Déclarer : "Le culte du Dieu qui s’est fait homme est allé à la rencontre du culte de l’homme qui se fait Dieu, un immense courant de sympathie a débordé du Concile sur le monde" et dans ce contexte, ajouter "Nous aussi, nous plus que tout autre, nous avons le culte de l’homme", c’est, dans le moment où ces formules ont résonné, retirer toute légitimité à une interprétation purement réformiste du Concile, en instaurant au cœur de l’Église la rupture rhétorique et la métamorphose religieuse par voie d’autorité. […]

Benoît XVI poursuit le mouvement amorcé par [Jean-Paul II]. Dans le discours à la Curie qu’il a prononcé le 22 décembre 2005, il disqualifie définitivement "la rupture" comme clé d’interprétation du Concile. Jamais la condamnation d’une instrumentalisation révolutionnaire du Concile n’avait été aussi claire. Surtout, ce pape dit de transition, règle définitivement le problème que pose Vatican II à la conscience chrétienne. Au lieu de continuer à présenter ses Constitutions, ses déclarations et ses décrets comme jouissant en elle-même d’une autorité normative, il prononce le mot magique d’herméneutique. Vatican II se trouve ainsi publiquement mis en débat. Une seule condition est posée pour approfondir "les pistes" ouvertes par ce Concile : le lire sans jamais rompre avec la Tradition. Il retrouvait ainsi, devant ses collaborateurs, les accents bien connus de Mgr Marcel Lefebvre, acceptant devant Paul VI de "lire le Concile à la lumière de la Tradition".

Henri Védas

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