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L'Eglise : Vie de l'Eglise

Les nouveaux dogmes

Le dernier ouvrage de Gérard Guyon, Le Catholicisme en France, essai sur un état des lieux, laisse un peu le lecteur sur sa faim. Aucun chiffre pour un état des lieux d'une Eglise en crise, c'est un peu léger. L'auteur, spécialiste du droit, décortique, à travers des thèmes, les étapes qui ont conduit à la situation actuelle où les catholiques se découvrent comme une communauté marginale dans une société indifférente. Coincés entre le laïcisme agressif et l'islam, les catholiques doivent effectuer cet exercice de lucidité sur les erreurs commises durant les dernières décennies. Extraits :

I-Moyenne-21297-le-catholicisme-en-france-essai-sur-un-etat-des-lieux.net"Le modèle familial occidental, dit ancien ou traditionnel, a vécu. On peut le déplorer. Il faut surtout en analyser lucidement  les causes et voir en particulier la conjonction de plusieurs facteurs dont la liberté, si unanimement louée et célébrée – même dans l'Eglise –  au point de faire maintenant partie du dogme de la religion.  Aussitôt qu'on aborde n'importe quel thème, elle est sous-jacente. Elle est devenue la nouvelle base sur laquelle doit se greffer toute idée, tout acte. On en sait pourtant bien les limites. On ne s'interroge d'ailleurs que très peu sur ce sujet. S'étonnant seulement lorsque c'est en son nom que l'on commet des crimes ou des actes qui entraînent des actions criminelles. Il se trouve même dans l'Eglise des clercs qui ne commencent pas leurs homélies sans l'avoir révérée.. Des évêques dont le vocabulaire en est constamment rempli. Surtout dans les interventions publiques, associées ou non à des cérémonies religieuses. Comme si Dieu, le Christ, ne nous avaient pas rendus libres une fois pour toutes de faire le bien en évitant d'accomplir le mal. Et en sachant le prix de l'un et de l'autre. Sachant surtout qu'il ne faut pas confondre le sens, que la liberté n'est pas bonne en soi mais seulement par l'usage qu'on en fait. Et qu'elle ne doit son existence que par la Loi Souveraine qui l'institue."

Autre sujet devenu dogmatique, la démocratie :

"C'est une interrogation devenue tabou. Mais suffit-il, pour l'Eglise, de faire comme si le problème ne se posait plus parce que son ralliement de fait à la République et à la démocratie, ayant laissé derrière lui toutes les querelles du passé sans résoudre les problèmes de fond, a finalement triomphé en France ? Cette reconnaissance dispense-t-elle les catholiques de réaffirmer sans cesse la spécificité profonde de la nature et de la primauté des objectifs spirituels, et de la soumission des hommes à la loi de Dieu ? C'est un leurre de croire ou de laisser croire qu'il existerait une compatibilité plénière, de fait et de droit, entre l'Eglise et la démocratie. Sauf à se situer dans une relation critique, sans cesse vigilante, comme en témoignent éloquemment les thèmes récurrents discutés dans la revue Liberté politique. Car c'est une tromperie de faire comme si les institutions religieuses et leurs fondations divines, et par là même le pouvoir souverain qui en découle, étaient identiques à celle des Etats."

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