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Culture de mort : Euthanasie

L’éditorial de « Libération » est monstrueux

Antoine Vouillazère, qui n’appartient pas aux cercles catholiques, répond à Laurent Joffrin dans Minute :

M"Je ne suis pas catholique. Pour être précis, je suis un catholique culturel, puisque je suis français, je suis catholique aux yeux de l’Église puisque je suis baptisé, mais je suis agnostique : je tiens l’existence de Dieu pour une hypothèse. Il ne me déplaît pas qu’il y ait des catholiques ardents – je les préfère même ardents que complexés – dès lors que ceux-ci me laissent ne pas croire.

Ceci étant posé, l’éditorial de Laurent Joffrin, après la décision des médecins du CHU de Reims de laisser Vincent Lambert en vie, m’a stupéfait, ce qui constitue au moins la preuve que je ne suis pas totalement blasé… Il m’a stupéfait par sa détestation du catholicisme, il m’a stupéfait par son absence absolue d’humanité.

La République menacée par la vie !

Le patron de « Libération » s’indigne que, dans cette affaire – puisque c’est devenu une affaire qu’un homme soit en vie ! –, des catholiques, qu’il répute « militants extrémistes » et membres d’une « phalange intégriste », soient parvenus à « piétiner les principes laïcs » en obtenant qu’il ne soit pas mis fin à ses jours ! Cela constituerait, selon Joffrin, « une atteinte à la République » ! Outre que M. Larousse définit une phalange comme un « groupement politique et paramilitaire fasciste », ce qui décrit assez peu les fidèles de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, fondée par Mgr Marcel Lefebvre, dont la mère de Vincent Lambert est supposée être proche – accessoirement, c’est faux –, Laurent Joffrin écrit noir sur blanc que les « valeurs de la République » et la « laïcité » auraient triomphé si Vincent Lambert avait été mis à mort ! Peut-être a-t-il compris que nous étions parvenus à une étape historique où il faudrait que la République française se régénère et qu’elle ne saurait mieux le faire que dans le sang dans lequel elle a baigné à son origine… Trêve de plaisanterie. Pour que la République soit préservée, il fallait donc tuer Vincent Lambert. Et pour que la laïcité prospère, il ne fallait pas que des catholiques s’expriment ! La propre mère de Vincent Lambert devait donc étouffer son amour pour son fils et l’espérance qu’elle a chevillé à l’âme parce que la République ne peut souffrir d’entendre le cri – ô combien digne – d’une femme qui, non contente d’être simplement mère, est de plus catholique ! Mais en quoi la vie d’un homme qui n’a rien fait d’autre que d’avoir un accident de la route et qui s’accroche à la vie menace-t-elle les valeurs de la République ? Mû par la seule idéologie, Laurent Joffrin ne se rend pas même compte qu’il donne raison aux catholiques – à tous les catholiques cette fois – qui, bien au-delà du cas de Vincent Lambert, défendent la « culture de vie » face à la « culture de mort » pour reprendre l’opposition utilisée par le pape Jean-Paul II dans son encyclique Evangelium vitæ en 1995 et largement popularisée depuis.

Le triomphe de la « culture de mort »

Or cette « culture de mort », c’est justement celle dont Laurent Joffrin se fait le propagandiste pour des raisons qui échappent à l’entendement, du moins à celui d’un homme de droite. Comment peut-on préférer voir un homme mort, par respect de « principes », plutôt que vivant ? L’euthanasie, que réclame Joffrin, n’est pas ici l’abrègement d’une « fin de vie » – à laquelle je suis favorable, mais selon le modus operandi classique, c’est-à-dire dans le secret des consciences… – mais l’abrègement d’une vie, c’est-à-dire un assassinat. La société contemporaine est à ce point devenue folle, les aveuglements idéologiques ont pris un tel pas et la confusion intellectuelle est devenue telle qu’on peut très bien, d’une même plume, plaider pour le meurtre avec préméditation – ce que serait la mise à mort de Vincent Lambert – et expliquer – Joffrin le faisait encore en avril – que « l’abolition de la peine de mort est un pas indispensable dans la construction d’une société démocratique » et « que la civilisation et ses lois proscrivent aux États de mettre à mort quiconque, serait-il le plus endurci des criminels ».

Et au fait, pourquoi ne tuer que Vincent Lambert ? Parce que son cas est médiatisé ? Le ministère de la Santé estime que, rien qu’en France, environ 1 500 personnes se trouvent dans un état végétatif chronique (EVC) ou dans un état pauci-relationnel (EPR), soit dans l’état où l’objet de l’absence de sollicitude de Joffrin se trouve. Mais tuons-les tous et la République reconnaîtra les siens ! Au pire, si Dieu existe, il n’aura qu’à s’occuper de leurs âmes ! Il le fait déjà pour les enfants assassinés dans le ventre de leur mère, non ? Car la « culture de mort », c’est aussi cela : trouver banal que l’on tue, chaque année, 200 000 enfants, en s’étant laissé persuader, par paresse intellectuelle, du bien-fondé du slogan « Mon corps m’appartient », alors que le corps qui est sacrifié n’est pas celui de la femme mais celui de l’enfant, et le combat de la mère de Vincent Lambert, à cet égard aussi, est particulièrement exemplaire. Le crime suprême aux yeux de Joffrin, manifestement, c’est d’être catholique. On pourrait même dire : c’est de vouloir sauver une vie au nom de sa foi catholique. L’éditorial de « Libération » est monstrueux, comme notre époque, et l’on assiste, impuissants, à ce « spectacle de la cruauté » comme disait encore Joffrin en parlant… des corridas."

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