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Culture de mort : Euthanasie

La «sédation terminale» relève de l’«euthanasie active»

Tugdual Derville, délégué général d'Alliance VITA et porte-parole du collectif Soulager mais pas tuer. écrit dans Le Figarovox :

"[…] Nous attendons toujours le plan pluriannuel de développement des soins palliatifs, en panne depuis 2012. La Cour des comptes, qui titre son rapport du 11 février 2015 «Les soins palliatifs: une prise en charge très incomplète», dénonce les disparités régionales et l'abandon d'objectifs, notamment pour les prises en charge extrahospitalières et l'accompagnement des personnes âgées en établissement d'hébergement. Interrogée sur Europe1 le 9 mars 2015, une nonagénaire qui projette de se suicider en Suisse quand elle sera dépendante avoue «mes enfants font un peu la grimace», tout en déplorant aussitôt que «les jeunes générations ne se sentent plus responsables de leurs vieux».

Plutôt que de prendre ce défi à bras le corps en luttant contre l'isolement des personnes âgées et leur abandon, voilà qu'on nous propose une nouvelle loi. Le texte débattu à partir du 10 mars commence par une promesse osée: «Toute personne a droit à une fin de vie digne et apaisée». Tiré du chapeau, surgit un nouveau «droit à une sédation profonde et continue jusqu'au décès». Les soignants seront surpris de la façon dont est détaillé l'exercice d'un tel «droit». Les formules utilisées entretiennent la confusion. S'agit-il d'endormir le patient qui va mourir, ou de l'endormir pour le faire mourir?

L'Académie nationale de médecine a relevé, le 6 mars, l'«interprétation erronée, abusive ou tendancieuse du terme sédation» que favorise l'ambiguïté du texte proposé. Pour elle, la «sédation terminale» relève de l'«euthanasie active» ou du suicide assisté. Elle est contraire à la mission du médecin. C'est bien un nouveau protocole euthanasique qui arrive, masqué, avec la sédation associée à l'arrêt de l'hydratation. La mort est garantie en quelques jours. L'étiquetage «fin de vie», censé favoriser l'accès aux soins palliatifs, se retourne en «arrêt de vie». Simplement, on aura évité le mot «euthanasie» qui divise. Et les médecins auront été privés au passage de toute clause de conscience.

Endormir les patients et endormir l'opinion relèvent d'une même logique politique: façon expéditive de se débarrasser d'un problème complexe, qu'on ne peut régler ni par de nouveaux protocoles de fin de vie, ni à coup de sondages d'opinion. […]

C'est finalement un choix truqué qui est imposé aux parlementaires, entre une nouvelle loi fin de vie inutile, dangereuse et déjà transgressive, abusivement présentée comme consensuelle, et la surenchère des députés de la majorité présidentielle pour l'amender dans un sens explicitement euthanasique. Nous avons toutes les raisons de nous mobiliser."

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